Egalité

Dans un autre ouvrage, nous avons abordé le thème de la liberté. Je voudrais vous parler d'un autre mot martyr : Egalité. C'est pourquoi nous lisons un récit qui fait autorité dans le livre le plus répandu dans le monde, la Bible. Voici ce qu'il est dit dans l'évangile de Luc au chapitre 16 et à partir du verset 19 :

"Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui, chaque jour, menait joyeuse et brillante vie. Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères. Le pauvre mourut et il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s'écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme. Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne ; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire".

Nous avons vu, dans une autre occasion, combien le mot liberté avait été martyrisé et mis sur un pied d'égalité avec des mots comme émancipation, libertinage et licence. Or le mot égalité est aussi mal compris que le mot liberté. Il est sur toutes les bouches, dans toutes les revendications. "Il fait très bien" à peu près dans n'importe quelle phrase, et rares sont ceux qui trouveront quelque chose à redire quand on leur parlera d'égalité. Vive l'égalité !

Certains voudraient le comprendre dans le sens du nivellement, décapiter les protubérances et combler les dépressions : Le même costume, la même couleur, la même casquette, la même conviction, le même parti politique, c'est ça le nivellement, l'uniformité, l'uniformisme. Tout le monde fait, dit, et pense la même chose, voilà comment certains voudraient comprendre l'égalité.

Mais, voyez-vous, quoi que l'on dise, quoi que l'on fasse, nous ne sommes pas tous égaux et nous ne le serons jamais. Avons-nous tous une égale mesure de santé ou de bonheur ? Et si même on prêche "à travail égal, salaire égal", il n'en reste pas moins vrai que l'éventail des salaires varie chez nous de 1 à 50. Et même en Chine où l'on a réduit ces extrêmes, l'écart reste de 1 à 7. Il y a donc dans ces pays qui se veulent égalitaires, des gens qui gagnent 7 fois plus que d'autres.

Avons-nous tous les mêmes cerveaux ? Les mêmes titres ? La même fortune ? Sommes-nous tous égaux en force et en beauté ? Il est clair que s'obstiner à certains aspects de l'égalité, c'est un peu faire comme Don Quichotte de la Manche, qui partait en guerre contre des moulins à vent, et personne ne pourra jamais rien y changer. Et puis, j'ai remarqué par l'observation, que ceux qui parleront le plus d'égalité, sont ceux qui refusent de croire que les autres ont leur égaux.

Prenons par exemple les Allemands du IIIème Reich. Endoctrinés par le sinistre Dr Goebbels, ils croyaient avec plaisir qu'ils étaient la race des seigneurs. C'est à dire que, dans les textures même de leur être, ils étaient supérieurs aux autres, et pour être bien acceptés chez eux, il fallait être un bon arien, (sans jeu de mots !) Ils le croyaient tous et criaient haut et fort "Deutsch land uber alles". (L'Allemagne au-dessus de tout.)

On connaît nos bons amis les Anglais qui ne se prennent pas non plus pour la queue de la poire. Très aimables et très gentils individuellement, ils deviennent les gens les plus insupportables du monde quand ils sont en groupe. Eux aussi croient à leur "Rule Britania". A croire que leur Bible n'est pas comme la mienne. Alors que la mienne commence par "Au commencement Dieu créa les cieux et la terre", la leur doit commencer par "au commencement Dieu créa l'Angleterre !"

Et les Américains, avec leur "American way of life", (leur façon de vivre à l'Américaine), ils en ont plein la bouche quand ils en parlent !

Et les Français… Vous connaissez les Français ? Qui ne connaît le chauvinisme français ? Je pense à cet homme, pendant la dernière guerre, durant la grand offensive allemande : Il est sorti ivre d'un cabaret. Voyant un soldat allemand près d'un char, il s'en est approché tout en titubant, il a ouvert sa chemise en lui disant "tu peux tirer, moi j'suis Français". Il était français lui. La belle affaire !

"Moi, Français, je viens d'un petit pays grand comme deux mouchoirs de poche, et il y a tout juste de la place pour deux idées. Il y a ceux du Nord et ceux du sud. Au Nord on parle le Néerlandais, et au sud le Français. Personne au Nord n'aurait voulu naître dans le sud du pays, et tous ceux du sud se croiraient diminués à la pensée d'être nés au Nord !"

Ainsi, on prône l'égalité et on ne cesse de se comparer aux autres, en se trouvant bien sûr légèrement supérieur aux autres. Il saute aux yeux que l'égalité des hommes entre eux est inexistante. Elle n'existe que par rapport à une chose qui leur est commune.

Par exemple, les enfants d'une même famille ne sont pas égaux entre eux ; l'un peut être grand, l'autre petit, un en bonne santé, l'autre souffreteux ; l'un peut être intelligent et l'autre dernier de classe. Mais en ceci est l'égalité, c'est qu'ils ont droit à une même part d'amour et d'héritage de leurs parents. Voilà où est l'égalité par rapport à une chose qui leur est commune. De même, la Bible nous apprend que Dieu a distribué aux hommes des mesures communes à tous.

1) Nous sommes égaux par exemple devant les bienfaits de Dieu. Au chapitre 5 de l'évangile de Matthieu, au verset 45, Jésus-Christ dit : "Votre père qui est dans les cieux fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes". Voilà l'égalité réelle : Nous sommes égaux devant les bienfaits de Dieu.

Allez dans un jardin par un beau soir d'été… Ne vous sentez-vous pas l'âme pleine de poésies ? Il y a des poèmes écris partout, sur le tapis vert des pelouses, sur les fleurs qui éclosent, sur les insectes qui volent et qui bourdonnent. Prenez le potager de l'homme le plus juste de votre région, et prenez le potager de l'homme le plus méchant de la ville, comparez-les et vous verrez que l'un et l'autre regorgent des bienfaits de Dieu.

L'air que le méchant respire, ne lui est pas plus pénible à respirer que l'air du juste et ne lui coûte pas plus cher. Si nous nous mettions à compter tout ce qui est gratuit dans cette vie, il ne passerait pas une heure que nous ne soyons tous à genoux pour bénir le Créateur. Mais la Bible ajoute "Ô homme, ne sais-tu pas que les bontés de Dieu te poussent à la…"  Dites donc le mot qui suit. Vous alliez dire certainement "à la reconnaissance ? Eh bien non ! "Ne sais-tu pas que les bontés de Dieu te poussent à la repentance". Elles devraient nous conduire à genoux pour nous frapper la poitrine devant ces bontés de Dieu. Oui, qu'elles ne nous laissent pas indifférents ; qu'elles trouvent un écho dans notre cœur et nous aident à revoir et à reconsidérer notre vie. Oui, nous sommes égaux devant les bienfaits de Dieu.

2) Deuxièmement, la Bible nous apprend que nous sommes aussi égaux devant la Loi de Dieu. Cette Loi, résumée magistralement dans la grande déclaration du Sinaï, est appelée la loi appelée la Loi des Dix Commandements. Si entre nous, nous ne sommes pas égaux sur le plan moral, devant les Dix Commandements, nous sommes tous égaux. Et j'en veux pour preuve la déclaration de l'épître aux Romains, où, poussé par l'Esprit de Dieu, l'apôtre Paul dit : "Il n'y a pas de différence entre les hommes, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu". Pas de différence, nous sommes tous coupables d'avoir enfreint la Loi de Dieu.

Peut-être direz-vous : "Oui, mais il y en a qui ont violé les dix commandements, alors que moi je n'en ai violé que deux ou trois". Mais la Bible nous apprend que si nous avons violé un commandement, rien qu'un, nous avons violé toute la Loi de Dieu. C'est encore ce que dit l'épître de Jacques.

Certains s'écrieront : "Mais ce n'est pas juste !"

Un instant SVP ! La Loi de Dieu est comme une chaîne à dix maillons, chaque maillon représentant un commandement. Notre vie, ou plutôt notre âme, est comme suspendue au bout de cette chaîne, et sous cette chaîne, il y a le gouffre béant de l'éternité. Notre âme est suspendue à la chaîne des Dix Commandements.

Je pose donc une question : "Combien faut-il casser de mailles pour casser la chaîne ?" Une seule suffit. Vous brisez un maillon et vous avez brisé la chaîne ! Que vous en ayez brisé une, cinq, ou dix, la chaîne est cassée et votre âme tombe dans l'abîme. Voilà pourquoi l'apôtre peut dire "Il n'y a pas de différence, tous nous avons brisé la chaîne de la Loi de Dieu.

Certains vont peut-être dire : "Mais enfin, vous nous mettez les nerfs à fleur de peau ! Vous vous plaisez à nous caresser à rebrousse poil ! Vous ne pouvez quand même pas mettre tous les gens dans le même sac ? Vous devez tenir compte des différences de moralité !"

Mais c'est ce que je me tue à dire. En nous comparant les uns aux autres, bien sûr que nous sommes inégaux et que nous pouvons nous croire supérieurs. Mais nous parlons d'égalité devant Dieu, et vis à vis de Dieu il n'y a pas de différence : Tous ont péché et son privés de la gloire de Dieu.

 

Laissez-moi vous expliquer cela autrement. Les Indes sont un pays de contrastes, il est à la pointe du progrès sur certains plans. Il possède la bombe atomique, a de belles routes asphaltées et des demeures somptueuses. Mais ils sont des millions à vivre à retardement. Une grande partie du charroi se fait encore à dos de chameau, et comme l'asphalte et le béton ne sont pas propres à recevoir les sabots des chameaux, le long de ces belles routes il y a des pistes de terre qui, pendant la saison des pluies, se transforment en véritables bourbiers. Donc une partie du charroi roule sur l'asphalte, et l'autre piétine dans la poussière ou dans la boue. Je me représente un paria de l'Inde, un de ces intouchables, un de ces hommes les plus pauvres du monde, qui n'ose pas mettre les pieds sur le ruban asphalté et qui avance péniblement en pataugeant dans la boue. Et sur le ruban d'asphalte, un de ces maharadjah de l'Inde, immensément riche qui se prélasse sur les coussins arrières d'une Rolls-Royce incrustée de nacre et d'or, jetant un regard méprisant ou qui ne regarde peut-être même pas ce paria qui avance dans la boue. Quelle différence entre ces deux hommes ! Un dans la boue, l'autre sur des coussins. Quelle différence !

Oh oui, bien sûr, mais pas tellement, parce que là où ils sont égaux, et retenez cela, c'est qu'ils vont tous les deux dans la même direction, c'est là leur égalité. De même, celui qui croit avoir atteint des sommets de la moralité, est sur le même chemin de perdition que celui qui patauge dans la boue du péché. Pas de différence, dit la Parole de Dieu ; honnête ou pas honnête, nous sommes tous pécheurs et nous sommes perdus devant Dieu, car c'est à Dieu que nous avons à faire, ne l'oublions pas.

Vous direz peut-être : "Je ne saisis pas bien !"

 

3) Une troisième explication pourra aider : Supposons que vous vouliez faire partie d'un corps spécial de la police. Il y a des gens spécialisés que l'on emploie pour protéger les hommes d'Etat. On les appelle des "gorilles", et, comme l'homme descend du singe, paraît-il, il bien placé pour faire le gorille. Donc moi aussi je désire devenir un gorille ; je postule pour occuper ce poste. Mais n'est pas gorille qui veut, il faut répondre à des conditions : Avoir un certain degré éducation, une bonne forme physique, un certificat de bonne vie et mœurs, et j'en passe. En plus, il faut mesurer un minimum de, disons 1m.85. Donc je me présente, et, parmi tous les candidats qui veulent devenir gorille, je m'aperçois que je suis au moins aussi grand et peut-être même un peu plus grand que certains d'entre eux. J'ai toutes les chances de mon côté. Je présente mes diplômes, mes références, et on me dit : "Passez à la toise". Je passe à la toise, fier comme Artaban, et on me dit : "1m.84. Monsieur, nous regrettons mais il vous manque 1 cm". Je proteste en disant : "Comment ! Mais je suis parmi les plus grands !" "Nous regrettons, mais ce n'est pas d'après les autres qu'on vous mesure, c'est d'après la toise, et d'après la toise il vous manque 1cm !"

De même, la Bible m'apprend que je suis trop petit par rapport à la Loi. La Loi de Dieu demande la perfection, et je n'arrive pas à sa hauteur. Dieu est parfait et pour entrer dans son Ciel, je dois être parfait comme Lui. Or, je ne le suis pas, ma stature morale est prise en défaut. La Bible a raison quand elle dit : "Il n'y a pas de différence, tous ont péché et n'atteignent pas la gloire de Dieu". A la toise de Dieu, nous sommes tous trop petits !

Nous sommes égaux devant les bienfaits de Dieu, et nous sommes égaux devant la Loi de Dieu qui nous nivelle tous par le bas, par le péché.

4) Quatrièmement, la Bible m'apprend que nous sommes égaux devant la mort.

Le récit que nous avons lu contient de criantes inégalités : Un riche à outrance, un pauvre à l'excès. Un ripailleur et un qui meurt de faim. Un jouisseur et un mendiant. Un homme plein de santé et un malade. Un joyeux drille et un pauvre hère. Un homme qui a des serviteurs, et l'autre qui n'a que des chiens qui viennent lécher ses ulcères. Quelles inégalités !

Mais voilà, celle que Lazare attendait, "sa bonne amie la Mort" et qu'il appelait de tous ses vœux, est venue toute seule recueillir son dernier soupir. Celle que l'autre n'attendait pas est entrée chez lui sans frapper. Il était à table, il a entendu un léger bruit derrière lui. Il s'est retourné, les regards se sont croisés, il s'est affaissé d'un coup et il est passé dans l'au-delà. Il a eu des funérailles splendides, des fleurs innombrables, au point que l'on ne voyait plus le cercueil ; il a eu de beaux discours, des éloges funèbres.

Quant à l'autre, pas un mot, pas une ligne à la rubrique des faits divers, rien ; dernière inégalité. Mais la mort avait cependant frappé à deux endroits. Elle n'épargne personne, on ne peut pas la soudoyer avec de l'argent, on ne peut pas la fuir, on ne peut pas l'amadouer avec des titres ; la mort visite la chaumière et le palais, elle délivre l'esclave de la tyrannie de son maître, et elle tyrannise le maître ; elle emporte un idiot, elle emporte un ENSTEIN, elle veut tout ignorer des hommes mais pourtant n'en ignore aucun. Et surtout, la mort soulève le rideau de l'au-delà et nous montre les réparations des inégalités d'ici bas.

Pour ce qui est de Lazare, on voit des anges à son service ; quant à l'autre, les démons et la souffrance s'emparent de son âme. L'un est dans la consolation éternelle, l'autre est dans le désespoir éternel. C'est à dire que ce que la mort met en lumière, c'est ce qu'avait été leur vie devant Dieu, quelle était leur vraie inégalité, non pas celle des apparences, celle du portefeuille, mais celle du cœur. Et devant Dieu, cette différence c'était une différence de poids, une différence de valeur intérieure.

Voyez-vous, ce qui nous gène, ce qui nous fait mal, ce ne sont pas nos inégalités entre nous. Nous nous accommodons ma foi fort bien de nos petites supériorités ou infériorités occasionnelles, d'autant plus que souvent nous n'avons de compte à rendre à personne. Mais ce qui fait mal, ce qui trouble la conscience et qui empêche l'homme de garder un cœur serein, c'est son inégalité devant Dieu. C'est là ce qui le gêne, ce qui l'empêche d'être pleinement heureux ; même comblé des biens de ce monde, il n'est pas heureux, il porte une gêne au tréfonds de son âme.

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Nous avons vu quelle était notre position devant la bonté de Dieu. Vous penserez peut-être : "Mais c'est ça qu'il nous faut, c'est le Bon Dieu !" Figurez-vous que moi au contraire, la bonté de Dieu me gêne terriblement, dans ce sens que si Dieu me juge et me mesure d'après sa bonté, c'est à dire que s'il exige de moi d'être bon comme Lui est bon, je suis perdu. La bonté de Dieu n'est pas un sujet de satisfaction, mais un sujet de tremblement pour nous qui savons si peu être bons. Nous savons si peu pardonner, nous qui savons si peu aimer. Dieu, lui, aime le juste et l'injuste et leur donne sa pluie et son soleil. Si c'était nous qui devions faire le temps, tous ceux qui nous déplaisent mourraient certainement de chaud en hiver, et grelotteraient de froid en été. D'ailleurs chacun sait que si les hommes pouvaient faire disparaître tous ceux qui les gênent, en appuyant sur un bouton, sans que personne ne le sache, demain la moitié du monde ne se réveillerait pas. Et comme une moitié de l'humanité déteste l'autre, personne ne se réveillerait demain matin Mais Dieu soit loué, nous nous réveillons tous les matins, bien que nous offensions Dieu plusieurs fois par jour. Si la mesure de son amour était la condition de salut pour nous, laissez-moi vous dire que nous serions tous perdus.

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Nous avons vu que devant la Loi de Dieu, nous étions tous égalisés et nivelés par le péché. Nous venons de voir, en troisième point, que nous sommes égaux devant la mort, qui nous fait paraître devant Dieu, non pas comme nous paraissons extérieurement, mais comme nous sommes réellement et intérieurement. Cela veut dire que nous allons tous comparaître au jugement de Dieu, que nous allons tous être pesés dans les balances de Dieu, et que les balances divines nous sont défavorables ; nous ne faisons pas le poids, les plateaux ne sont pas à égalité, nous manquons de poids.

N'est-ce pas cela que l'Eternel a dit au dernier roi de Babylone, Belschatsar qui a été pesé dans la balance de Dieu avec toutes ses richesses, ses pompes et ses armées ? Dieu lui a dit : "Tu as été pesé et tu as été trouvé trop léger". Croyez-vous que Belschatsar seul, ait été trop léger dans la balance de Dieu ? Nous aussi nous le sommes, et notre conscience nous le dit. Malgré le poids de ses richesses, de ses acquis sociaux, de sa propre justice, de son savoir, l'homme pesé dans la balance de sa propre conscience, se sent déjà trop léger. A combien plus forte raison pesé dans la balance de Dieu !

C'est pourquoi le problème n° 1 de l'homme se résume à ceci : "Comment rétablir l'égalité avec Dieu ?" Tout est là, il faut que les deux plateaux, celui de Dieu et le nôtre, s'équilibrent.

- La Bible nous apprend que rien de souillé rentrera dans le Royaume de Dieu. Il faut donc de l'innocence.

- La Bible nous apprend que rien de trop léger ne rentrera dans le Royaume de Dieu, il faut donc du poids. Mais où allons-nous trouver cette innocence et ce poids ? Où ?

Y a-t-il, par exemple dans notre vie, un acte qui soit assez pur pour réparer les impuretés d'autrefois ? Y a-t-il un acte qui ait assez de poids pour contre balancer toutes les légèretés d'autrefois ?

Dialoguant avec moi-même je dis : "Voyons, mon ami, regarde un peu ta vie pendant l'année écoulée… Y a-t-il quelque chose qui puisse faire pencher la balance de ton côté ? Non, rien ! Et dans les cinq dernières années ? Rien. Dans les dix dernières années ? Rien ! Dans les trente dernières années ? Rien ! Plus je regarde dans ma vie, plus je suis effrayé, plus je m'aperçois que mon débit excède mon crédit.

Quelqu'un dira peut-être : "Mais enfin vous exagérez : Et le bien que j'ai fait, la poignée de main que j'ai donnée au voisin, l'aide que j'ai portée à la voisine, ma contribution à la Croix Rouge, aux Restaurants du Cœur et j'en passe ?" Ah mes amis, la Bible m'apprend que le bien que j'ai fait ne peut pas être porté à mon crédit parce que je devais le faire ! Et la Bible m'enlève toutes mes illusions quand elle dit que "l'homme ne peut pas racheter son frère ni payer à Dieu sa (propre) rançon".

La grande question est donc : "Qui va faire pencher le plateau en ma faveur ?"

Suivez ce raisonnement : Les balances sont divines, les exigences sont divines, la solution ne peut être que divine. C'est à dire qu'elle n'est pas humaine, elle n'est pas en nous. La réponse à notre salut ne peut venir que de Dieu ; et la réponse divine c'est… Jésus-Christ.

La Bible nous apprend que quand Dieu regarde les hommes, il voit qu'il n'y a pas parmi eux un seul juste. La Bible va plus loin : Elle dit que quand Dieu regarde ses anges, il ne trouve pas la perfection dans ces messagers ! Mais quand Il regarde la vie de Jésus-Christ, son appréciation est tout autre. Deux fois le ciel s'est ouvert sur sa tête, et une voix s'est faite entendre : "Celui-ci est mon Fils bien aimé dans lequel j'ai trouvé tout mon plaisir". Vu du ciel, le caractère de Jésus-Christ était irréprochable. La Bible dit qu'il a été tenté en toutes choses, sauf le péché. Le brigand qui était crucifié à côté de lui a dit : "Cet homme n'a rien fait qui ne dût se faire". Les démons ont dit de Lui : "Tu es le Fils de Dieu". Ponce Pilate, le magistrat, a dit : "Je ne trouve aucun crime en cet homme". Et même le centenier qui l'a vu mourir, s'est écrié : "Certainement cet homme était juste !" C'est à dire que les exigences divines sont remplies en Jésus-Christ.

S'il peut, Lui, rétablir l'équilibre pour nous, c'est non seulement parce que sa vie est parfaite, mais parce qu'il est lui-même Dieu. Jésus-Christ est Dieu.

La Bible nous apprend qu'il est égal au Père en éternité ; l'épître aux Hébreux dit "qu'il n'a ni commencement de jour ni fin de vie".

Il est égal au Père en honneur car il est écrit : "Afin qu'ils honorent le Fils comme ils honorent le Père".

Il est égal au Père dans la création car il est écrit "que tout a été fait par Lui et pour Lui".

Il est égal au Père en puissance, car il a le pouvoir de faire ce que Dieu seul peut faire : Pardonner les péchés. Et il est tellement égal au Père, qu'il a dit un jour cette phrase qui aurait été un épouvantable blasphème dans la bouche de n'importe quel autre homme : "Celui qui m'a vu, a vu le Père".

Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que s'il y a une vie égale en valeur et en perfection par rapport aux valeurs divines, c'est la vie de Jésus-Christ.

Mettez la vie de Jésus-Christ dans un plateau, puis les exigences de Dieu dans l'autre, et vous verrez que les deux s'équilibrent parfaitement. Avons-nous compris ?

Moi qui suis trop léger, pour être sauvé il suffit que Jésus-Christ vienne mettre sa vie qui a du poids dans ma vie qui n'en a pas. Et à ce moment-là l'équilibre se rétablit.

La Bible dit : "Christ en nous, l'espérance de la gloire". Cela veut dire que tant que Christ n'est pas en nous, nous sommes privés de la gloire de Dieu, mais dès que Jésus-Christ vient vivre dans notre cœur, nous avons l'espérance de la gloire de Dieu, nous sommes "rendus participants à la vie divine". Et pour posséder cette égalité de poids, qui seule peut nous sauver, il suffit de posséder Christ. Je n'ai pas dit qu'il suffit de prier le Christ, qu'il suffit d'imiter Christ, mais qu'il suffit de le recevoir. C'est à dire que quand, à la conversion, nous recevons le Christ dans notre cœur, il vient y vivre avec tout ce qu'il est, avec son pardon, avec son sang qui purifie de tout péché, avec sa grâce, avec son salut, avec son excellence, avec sa divinité. Quand il vient, il vient totalement en nous par le Saint-Esprit.

Et c'est tellement vrai, que la Bible dit que pour être sauvé, il suffit de le recevoir. Dans le prologue de l'évangile de Jean il est écrit : "Il est venu chez les siens, les siens ne l'ont pas reçu ; mais à tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu". Dans l'Apocalypse au chapitre 3, il est dit au verset 20 : "Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi".

Et quand Jésus-Christ entre dans un cœur, il entre avec tout ce qu'il est et tout ce qu'il possède. Il est la vie, il est l'éternité, il est Dieu, il est le ciel, et alors c'est le ciel qui entre dans une vie. Mes amis, le jour où Jésus-Christ entrera dans votre vie - et plaise à Dieu que ce soit bientôt - votre vie aura du poids, elle aura le poids de Jésus-Christ.

En voulez-vous une preuve ? Regardez ce qui s'est passé sur la colline de Golgotha. Il y avait trois croix. La croix du centre était celle du Sauveur, et sur l'une des deux autres, il y avait un authentique brigand qui avait été condamné à mort. Cet homme ne faisait pas le poids, pas même dans la balance des hommes, alors combien moins dans la balance de Dieu. Mais quand il reçut Jésus dans sa vie et dans son cœur, à cette minute même, sa vie eut assez de poids pour qu'il s'entende dire : "En vérité, en vérité je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis". Quitte à me répéter, je redis ce que j'ai dit plus haut : Les balances sont divines, les exigences sont divines et la réponse est divine. La réponse, c'est Jésus-Christ, que Dieu a donné, pas seulement à la Croix, mais qu'il vous donne à vous, en ce moment même, pour que vous puissiez le recevoir

Si donc vous comprenez, en touchant à la fin de cette lecture, que votre vie est trop légère, qu'elle ne fait pas le poids, que le plateau de votre vie n'est pas à égalité avec celui de Dieu, appelez Jésus-Christ et dites-lui : "Oh ! Fils de Dieu, je suis pécheur, je suis perdu, je ne fais pas le poids, Seigneur sauve-moi !" Il vous sauvera, Il viendra dans votre vie aujourd'hui. Il le peut puisqu'il est le Fils de Dieu, qu'il est vivant parce qu'il est ressuscité.

Les ondes que vous ne voyez pas, peuvent entrer dans un transistor et parler. Notre Seigneur est plus que des ondes, il est Dieu lui-même, il peut entrer dans votre vie et dans votre cœur. Il vous suffit de prendre la bonne longueur d'onde, qui est celle de la repentance et de la foi, et de lui dire "Seigneur, je regrette tant de choses que j'ai faites et que je n'aurais pas dû faire, je te demande pardon. Seigneur, je t'invite dans mon cœur maintenant". Il entrera dans votre vie et vous serez sauvé. Vous pouvez même avoir la certitude que si vous mourrez ce soir ou demain, vous irez rejoindre à l'instant les rachetés bienheureux dans le ciel de Dieu.

N'est-ce pas là la plus grande espérance du monde ? Si vous me demandiez pourquoi je suis heureux, ce n'est pas parce que je possède une maison personnelle, un frigidaire ou un aspirateur ou une bonne santé. Tout cela, chacun le sait, peut se perdre en un instant. Si je suis heureux, c'est parce que je sais que si je traverse la rue tout à l'heure et que je suis fauché par un chauffard, je sais que l'instant d'après je serai dans la présence de mon Seigneur. C'est cela qui me rend heureux. J'ai eu à peu près tout ce que le monde pouvait m'offrir et le monde m'a rendu malheureux. Mais le jour où j'ai reçu Jésus-Christ dans mon cœur, ce jour là est entré un bonheur que rien n'a pu ôter, parce que mon nom est écrit dans le livre de vie.

Et votre nom peut y être écrit ce soir en lui disant "Seigneur, entre dans le plateau de ma vie, je te l'offre avec tout ce qu'il y a dedans de léger et de négatif à tes yeux. Seigneur, pardonne et sauve-moi" et Il vous sauvera ce soir. C'est à vous de jouer à présent, la balle est dans votre camp…

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