Des trois mots qui composent la grande devise française devenue mondiale, le troisième est celui qui est le moins en vogue, auquel on fait le moins allusion, il est dailleurs le dernier.
Bien sûr il rime avec les autres, mais il est moins saillant, son emploi cest moins généralisé, aurait-il déçu ? Peut-être. Et pourtant je crois quil nest pas moins important que les autres, car plus que les deux autres, il contient tout ce que ce monde a despérance, pour faire de cette terre de haine, de discorde et de guerre, une terre damour, dentente et de paix : la fraternité.
Nous sommes tous frères , cest ce que nous entendons dire autour de nous, pour tenter dexpliquer que les tueries, les guerres sont inutiles et fratricides.
Nous sommes tous frères, remarquez que cest ce devait penser Caïn. Personne plus que lui était convaincu quAbel était son frère, mais cela ne la pas empêché de tuer son frère.
Nous aussi nous savons que nous sommes tous frères, mais ça nous rend guère meilleur que lui. Notre connaissance que notre ancêtre commun est Adam pour les uns, ou un singe anonyme pour les autres, nous a tout juste donné un grand mot qui sonne creux comme une tonne vide : la fraternité . Eh ! bien puisque nous avons un ancêtre commun et une vie commune, les nations entre elles sont surs, mais où est la fraternité entre les nations ? bien plus, où est la fraternité dans la nation ? On saperçoit bien vite que de lavoir pour devise, ne change pas grand chose ; ça nempêche pas le pays dêtre divisé en partis politiques qui se tirent dans les jambes autant quils le peuvent .
Oh ! bien sûr on est tous frères, mais un peu à la façon de la première tragédie de Jean RACINE, la Thébaïde aussi appelée les frères ennemis où ces deux frères jumeaux incestueux Etéocle et Polynice se haïssent dune haine si mortelle quils finissent par se tuer lun lautre . Mis tous les deux sur un même bûcher, on vit la flamme du bûcher se séparer en deux, leur haine allant au delà de leur mort.
On est tous frères, mais un peu comme ce général de lAncien Testament, Joab qui sest approché dun autre général qui était son propre cousin et qui lui dit te portes-tu bien mon frère ? . Il fit mine de lembrasser, le saisit par la barbe dune main et de lautre lui enfonça son épée dans le flanc,. Te portes-tu bien mon frère ! ! .
Nest-il pas courant de flatter les hommes dun côté et de les exécuter de lautre ? On les encense dune part mais on les assassine dautre part et, comme la un jour dit quelquun dune façon aussi croustillante que le croissant du petit déjeuner : on vous passe la main dans le dos par devant et vous crache à la figure par derrière ! .
Vive la fraternité ! nous sommes tous frères comme cet homme de l lévangile, est venu trouver le Seigneur en lui disant Seigneur, va dire à mon frère de partager lhéritage avec moi . Ah lhéritage ! Comme les enfants dune même famille sentendent bien quand les vieux parents sont en vie ! Puis quand les parents sen vont, il faut se partager lhéritage et je vous assure que cest un buisson très épineux, où la fraternité y laisse des lambeaux détoffe et de chair.
Il semble aussi que la fraternité soit bien impuissante pour régler les différents qui opposent les hommes, et il a fallu lui substituer les tribunaux. qui eux ne connaissent ni chômage ni récession.
Et pour finir ce sombre chapitre, il faudra parler du baiser très fraternel de Judas. Baiser précurseur de tant de souffrances, de tant de haines, et finalement de la mort du Fils de Dieu, sur la Croix du Calvaire.
Maintenant, avant de parler de fraternité, amour fraternel, il faut nécessairement que nous posions une question : qui est notre frère ? .
Cest la question qua posé cet homme, ce docteur de la Loi lorsque le Seigneur lui a dit que la Loi quil était sensé enseigner disait daimer Dieu de tout son cur, son âme, sa force, sa pensée et son prochain comme soi-même. Se sentant visé et reprit dans sa conscience, il eut un sursaut, il dit oui mais, qui est mon prochain ? .
Cette parabole du bon Samaritain a presque toujours été mal interprétée et mal enseignée. Quelle est lexplication traditionnelle de la parabole du bon Samaritain ? Le prochain cest celui qui est parterre, cest celui qui est tombé entre les mains des brigands, cest celui quil faut aider. Dans le langage daujourdhui, cest celui qui est dans les difficultés, celui qui est dans le pétrin comme on dit ; le prochain cest le tiers monde, les sous-alimentés, ce sont les peuples pauvres et arriérés. Mais lexplication de la parabole ce nest pas du tout, mais alors pas du tout cela, cest même le contraire. Il suffit de la lire posément pour la comprendre. Toutefois ne me faites pas dire ce que je nai pas dit comme : foin des pauvres des maltraités et des démunis! Faire le bien, sous quelque forme que ce soit, restera toujours une obligation morale pour tout le monde. Mais la pensée première de cette parabole est tout autre. Relisez le texte et vous verrez que le prochain cest le Samaritain! Le voilà le frère, le prochain. Entre les Juifs et les Samaritains qui étaient deux peuples très proches, il y avait une haine ancestrale, culturelle et religieuse : ils se haïssaient. Quand un Juif rencontrait un samaritain, il changeait de trottoir et, de mépris il crachait par terre. La pire insulte que lon pouvait faire à un homme cétait de lui dire tu es un Samaritain . Quand on avait dit ça, on avait tout dit. Or, si les Juifs haïssaient les Samaritains, ces derniers, on le devine, leur rendaient la monnaie de la pièce. Ainsi, et cest là toute la leçon, si pour ce Samaritain le prochain cétait le juif qui était là par terre, le prochain pour un Juif cétait le Samaritain quil détestait ; cétait lui le prochain.
Et pour nous, qui est le prochain ? Eh bien le prochain, le frère cest celui que nous avons méprisé, que nous avons ignoré volontairement ; le prochain pour le pauvre cest le riche, pour le riche cest le pauvre. Le prochain pour le noir cest le blanc, pour le blanc cest le noir. Le prochain pour le patron cest louvrier, pour louvrier cest le patron.
Le prochain cest le bas tombé , cest le voisin, que lon rencontre et sur les pieds duquel on passe quasiment sans le saluer. Le prochain cest létranger ; il y avait une loi en Israël qui disait tu ne maltraiteras pas létranger au milieu de toi, tu te souviendras que tu as été étranger dans le pays dEgypte . Létranger cest lhomme à peine dégrossi tout autant que celui qui est raffiné. Létranger ce nest pas linconnu du bout du monde, pour lequel on a une immense pitié, alors quon ignore le voisin de palier.
Et vis à vis de ce prochain, le récit nous enseigne quil y a trois théories possibles.
La première, cest la théorie des brigands. Voici comment réfléchissent les brigands, ils voient arriver leur prochain, leur frère et ils disent, toi tu es mon frère, alors ce qui est à toi, cest à moi ! pan, un coup sur le crâne et on le prend. Cest la théorie des pick-pocket, des tire-laines, des escrocs et des gangsters. Mais cest aussi la théorie de tous ceux qui font la même chose sous le couvert de la loi. Cest la théorie du policier de la route par exemple qui pour une infraction mineure au Code de la Route, qui mériterait un avertissement voire même un conseil, qui se fait un malin plaisir de verbaliser lourdement son frère lautomobiliste ce qui lui vaudra un bon point pour son avancement. Cest la théorie de linspecteur des denrées alimentaires, qui se présente chez son frère le commerçant ou le vent en soufflant a dérangé des étiquettes, veut ignorer les circonstances et se fait un malin plaisir damender son frère. Cest la théorie du commerçant qui met du poison dans sa nourriture pour quelle ait plus belle apparence afin de mieux la vendre à son frère le client. Cest la théorie de lautre commerçant qui vend de la camelote et qui le sait, mais qui met par dessus le verre grossissant du mensonge commercial. Cest la théorie du paysan qui aime tellement son petit veau, quavant de le passer sur la bascule et le vendre au boucher, lui fait boire un seau deau. Et voilà de leau de robinet vendue à 2 euros le litre! La liste serait trop longue, il me faudrait parler de ceux qui exploitent la maladie de leurs semblables, pour aller les délester de leur trop plein de billets de banque. Il me faudrait parler du scandale du prix de certains produits pharmaceutiques. Ce sont là des embuscades légales dans lesquelles on fait tomber son frère pour le soulager de largent quil aurait en trop. Et le résultat cest que ces gens-là, au lieu de les mettre en prison, nous les nigauds, nous les mettons sur les listes électorales et nous votons pour eux !
Deuxièmement il y a la théorie du prêtre et du lévite, celle du chacun pour soi : Ce qui est à toi est à toi et ce qui est à moi cest à moi. La politique de la cloison étanche, de limperméabilité, du moi je men lave les mains. Dites moi, est-ce que Ponce Pilate au procès de Jésus-Christ pouvait se laver les mains comme il la fait, sachant que Jésus était innocent ? Pouvons-nous voir notre frère dans le dénuement et lui dire va, mon ami, mange, chauffe-toi, habille-toi . Nest-il pas écrit que celui qui sait faire le bien et qui ne le fait pas, commet un péché. Chaque fois que nous nous guindons dans notre indifférence, pour passer outre les devoirs de notre charge, nous prouvons que lesprit de Caïn nest pas mort. La question que Dieu lui a posée Où est ton frère , elle nous est posée à nous en ce moment et elle nous sera posée au jour du jugement, car nous aurons à rendre compte devant Dieu de ce quaura été notre fraternité. Dieu ne nous demandera pas si nous en avons fait une grande devise. Il nous demandera si nous y avons cru et comment nous avons prouvé que nous y croyions. Savez-vous que cette petite brochure que vous lisez nest pas vendue ou distribuée dans un but commercial mais pour faire connaître et pour partager avec les autres le Pain du ciel . Savez-vous que ce dont meurt notre Occident, ce nest pas faute de pain, nous creusons notre tombe avec notre fourchette, nous mangeons trop ; mais nous dépérissons par manque du pain du ciel, de la vérité de la Parole de Dieu. Des milliers dhommes et de femmes vont en enfer sans le savoir. Et si nous avons payé de notre argent pour imprimer ce livre ou pour publier la Bible bien au-dessous de sa valeur marchande, cest parce que nous ne nous réclamons pas de cette théorie de la cloison étanche, du chacun pour soi. Oui nous croyons aux uvres caritatives, aux Restaurants du cur, à Terre des Hommes, à lUnicef, à la Croix Rouge, aux marmites de Noël de lArmée du Salut etc..etc mais par dessus tout nous croyons que lâme éternelle des hommes pour être sauvée de labîme a besoin dun autre pain que celui de la terre. Et ce pain porte le nom de Celui qui a affirmé : Je suis le Pain de vie, celui qui vient à moi naura plus jamais faim .
Nous arrivons maintenant à la troisième théorie, celle du bon Samaritain. Chez lui nous trouvons ce quest le véritable amour. Il peut répondre à la triple question :
qui est ton frère ? , et il peut dire mon frère cest le Juif ,
où est ton frère ? , il est là assommé par terre et moi je suis à côté de lui ,
quas-tu fait pour ton frère ? , je me suis arrêté, je me suis dérangé car je suis . dérangeable et jai payé de mon écot pour le soigner.
Nous avons dans cet homme la démonstration de ce quest le véritable amour, la vraie fraternité.
Cest davoir des frères ou des amis, retenez bien, non pas pour quils soccupent de nous, mais pour que nous nous occupions deux. Lamour fraternel, ce nest pas sattendre aux autres, mais cest permettre que les autres sattendent à nous. Ce nest pas vivre pour soi-même, mais cest expérimenter lenseignement de Jésus-Christ : il y a plus de joie à donner quà recevoir . Beaucoup de gens nont de joie que lorsquon leur donne, lorsquils reçoivent. Ah ! les malheureux dont la vie est dans lattente de ce quils vont recevoir. Heureux au contraire ceux qui cherchent à donner et à se donner, cest là un des grands secrets de la vie.
Pour illustrer davantage mon propos je pourrais vous parler de quelques grandes et belles vies, comme celle de Paul, le prince des apôtres, qui a vécu ce quil a dit que chacun de vous au lieu de considérer son intérêt propre, considère lintérêt des autres . Ou celle dun Albert Shwetzer, dun abbé Pierre ou du pasteur Martin Luther King mais je choisis la vie de notre Seigneur.
Dans
lépître aux Hébreux il est écrit
il na pas eu honte de nous appeler ses frères .
Il a pris un corps comme le nôtre, et il a recommencé
notre histoire depuis le commencement. Lui qui habitait le Ciel, il
est venu naître et vivre comme nous, sur une planète en
révolte. La Bible nous dit que le mystère
de la piété est grand , on pourrait dire que
le mystère de la fraternité est grand .
Dieu a été manifesté en chair comme le dit aussi
le prologue de lEvangile de Jean : La Parole
a été faite chair , pour se faire notre
frère Il a pris la forme dun frère. On ne peut
pas expliquer la grandeur de la gloire quil avait dans le ciel
et lobscurité dans laquelle Il est descendu.
Je
pourrais peut-être tenter de lexpliquer par une
illustration. Quel homme aimerait à ce point les chiens quil
choisirait de devenir chien, de vivre comme un chien et de mourir
comme un chien pour le salut des chiens. Cest ce que a fait :
Dieu est devenu homme, il a vécu comme un homme et il est mort
comme un brigand pour le salut des hommes. Il est allé jusque
là, en Jésus-Christ il sest fait notre frère
pour que le dernier des hommes puisse être sauvé.
Mais sa fraternité aurait très bien pu sarrêter à être marqué dans sa chair seulement, mais elle a été plus loin elle a été personnifié dans sa vie. Voyez-vous, dans la vie de tout homme il y a un centre, et cest autour de ce centre qui pivote toute notre vie, et souvent notre centre malheureusement cest nous même. Mais dans la vie de Jésus, le centre ce nétait pas lui-même, cétait de faire la volonté la volonté de son Père. Il lavait donné pour quil se donne et Il sest donné sans compter par la Parole et par lexemple. La première place dans sa vie, cétait les autres, pas un instant dans les Evangiles vous ne le voyez vivre pour Lui-même. Dans les situations même les plus tragiques, il donnait toujours et toujours, à Pierre un regard de reproche, à sa mère une parole de consolation, au brigand cloué à côté de lui une parole de salut. Partout dans ses allées, dans ses venues, dans ses moments de détente, au tribunal, jusque sur la Croix, lamour qui donne et qui se donne était tout entier personnifié en lui.
Mais il a été plus loin, il a donné sa vie pour les autres.
Jésus-Christ
nest pas mort en martyr comme certains le pensent. Il a dit
avant sa mort, personne ne môte la vie ,
personne, Jai le pouvoir de la donner, Jai le
pouvoir de la reprendre . Cela veut dire que la mort de
Jésus-Christ a été un événement
unique dans lhistoire du monde et que cette mort là ne
pourra jamais être répétée par personne,
même si quelquun mourrait comme lui sur une croix.
Nous
pouvons répéter Ses actes damour et si
Jésus-Christ était mort en martyr, nous pourrions
mourir comme Lui, mais nul ne mourra jamais comme Lui. Devant la
croix et le spectacle de cette crucifixion, de cette agonie, lhomme
doit sarrêter, il doit se poser deux questions. Si
Jésus-Christ nest pas mort en martyr :
pourquoi est-il mort ?
et pour qui est-il mort ?
Jésus nest pas tellement venu, comme certains le croient, pour nous montrer ce que nous devons faire, cela nous le savons très bien. Nous navons pas besoin de Jésus-Christ pour savoir ce qui est bien et ce qui est mal, notre conscience à elle seule suffit pour nous le dire. Dailleurs lapôtre Paul lui même a écrit, ce nest pas le vouloir qui fait défaut en moi, cest le pouvoir , et il continue par lexpérience la plus universelle qui soit : lorsque je veux faire le bien le mal est attaché à moi et le mal que je ne veux pas faire, parfois je le fais malgré moi .
Pourquoi en sommes-nous réduits à tant déchecs? Parce que notre vie est comme une voiture dont, en raison dun usage abusif, dun mauvais usage, les freins trop sollicités seraient calés. Vous avez beau mettre laccélérateur à fond, lâcher la pédale dembrayage rapidement, la voiture fait des soubresauts, le moteur a des hoquets et il se cale.
Cest un peu ce que nous avons fait de notre vie, nous en avons abusé, nous lavons mal gérée, mal employé nos mains, nos yeux, nos facultés, nos pensées, notre corps, nos sentiments et, layant maltraitée, faisant fi des conseils et des lois de la Parole de Dieu (cest cela le péché), il en résulte un blocage à presque tout les niveaux. Enormément de gens sont complètement bloqués dans leur vie intérieure. Cest la raison pour laquelle les hommes parlent beaucoup damour et de fraternité, sans jamais pouvoir avancer sur ce chemin. Ce qui bloque leur vie comme celle des nations et de la société, cest ce que la Bible appelle le péché. Jésus-Christ nest pas venu pour nous dire appuie un peu plus fort sur laccélérateur, relâche la pédale dembrayage un peu plus vite, fais de ton mieux et ça ira !, non le Seigneur nest pas venu pour cela. Il est venu dabord pour nous montrer et nous faire comprendre, que ce qui ne va pas ne réside pas dans des causes extérieures. Nous vivons dans un monde dabondance, nous avons les plus hauts standards de vie du monde, un pauvre daujourdhui vit mieux quun roi du Moyen Age. Et malgré tout cela, ça ne va pas. Il est venu pour nous montrer la vraie cause de nos blocages. Et comme il appelle un chat un chat il emploie le mot le mieux adapté, le péché. Il nous le montre afin que nous puissions lappeler par son nom, puis lavouer, le confesser, nous en repentir et le délaisser. Car sil nétait venu que pour nous le dire et nous le révéler, cela nous ferait encore plus mal, nous écraserait davantage et ne changerait ni ne résoudrait rien. Il est venu pour décaler ce qui en nous était bloqué et pour prendre la réparation à son compte. La Bible nous enseigne que le salaire du péché cest la mort. Elle nous dit quil est venu se charger de nos péchés. Lorsquil était pendu à la Croix lEternel avait mis sur Lui, les péchés de nous tous . Et comme le péché produit la mort, ayant pris sur lui ce qui donne la mort il en est mort.
Cest à dire que la réparation de notre âme, lui a coûté la vie. Il est mort en rédempteur (celui qui rachète), il est mort en payant à notre place une dette (le prix de la réparation de nos blocages) que nous ne pouvions payer selon ce que dit encore la Bible : Lhomme ne peut racheter son âme ni payer à Dieu sa rançon
En voici la preuve. Regardez-le sur la Croix, regardez ses mains, oh! ces mains si bonnes qui ont fait tant de bien, qui se sont posées en bénédiction sur les petits enfants, qui ont guéri tant de malades, qui se sont levées vers le ciel comme autant de prières, elles ont été immobilisées sur la croix, sans quil puisse sen libérer. Ses pieds qui lavaient conduit partout jusque sur le lac ou il avait triomphé de la pesanteur en marchant sur leau, ces pieds sur lesquels on avait répandu du parfum et des baisers, eh bien ses pieds ont été bloqués sur la croix ! Regardez cette langue, qui a parlé un langage damour tel que ses détracteur ont dit : Jamais homme na parlé comme cet homme , il a articulé avec peine ces paroles du Psaume prophétique : ma langue sattache à mon palais , il a dû dire jai soif . Sur la Croix Il a connu le plus grand blocage, la plus grande panne de tous les temps. Il sest écrié Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi mas-tu abandonné ? Il était là complètement bloqué et il est allé plus loin encore, il est entré dans la grande panne de la mort ! Il a été enseveli dans limmobilité du tombeau. Cest bien la preuve que tout ce qui nous retenait, tout ce qui nous mettait en panne, tout ce qui nous empêchait davancer, il lavait pris à son compte. Lui le divin Fils de Dieu qui portait une dimension dinfini dans sa vie, il est resté rivé sur la croix. Et cest la preuve quil a pris tout ce qui nous bloque, tout ce qui nous empêche davancer, tout ça a été mis sur lui et la entraîné dans la mort.
Ceci est déjà une grande chose qui heureusement ne se termine pas là. Ce qui va compter maintenant cest ce qui suit. Trois jours après, il sortait victorieux de cette grande panne de la mort. Il était vivant et ça veut dire que maintenant, cette vie éternelle, il peut nous la donner. Il peut non seulement nous débloquer, nous réparer, mais il peut maintenant mettre dans notre vie lénergie du ciel. Sa vie de résurrection, il peut nous la communiquer moyennant la repentance et la foi.
Si donc mon lecteur, quil soit jeune ou moins jeune, admet devant le Seigneur quil a fait un mauvais usage de sa vie, quil est comme paralysé et incapable davancer sur ce chemin de lamour, quil avoue ses fautes et quil dise Seigneur jai péché , le Seigneur à cause de ce qui a été fait à la Croix, viendra le libérer. Cette uvre de pardon faite il y a deux mille ans, et la puissance de sa résurrection lui seront données par Dieu par la puissance du Saint-Esprit. Vous serez alors enfin libres davancer sur un tout autre chemin. Ce nest que lorsque Jésus-Christ est admis à bord de notre vie, que lon peut enfin commencer le dialogue de la fraternité et de lamour. Ce nest qualors que lon peut chanter ce beau psaume 133 Voici, oh ! quil est agréable, quil est doux pour des frères de demeurer ensemble ! .
Voyez-vous ce quil faut bien comprendre, cest ceci : le Seigneur nest pas venu seulement pour nous débloquer, pour nous dire Je taime, je te pardonne, jai tout payé pour toi, jefface tes transgressions, nen parlons plus, au revoir . Il est bien clair que si là sarrêtait luvre de Dieu en nous, nous repartirions peut-être de lavant mais tout seuls et nous aurions tôt fait de recommencer nos expériences négatives. Aussi le Seigneur ne nous refait pas, et ne nous répare pas seulement, Il fait plus, il monte à bord de notre vie. Ce dernier point est la raison pour laquelle tant de gens refusent de se convertir. Ils veulent bien que le Seigneur leur pardonne. Ils veulent surtout aller au ciel, mais ils ne veulent pas que Jésus monte à bord de leur vie. Ils ne veulent pas que Dieu ait un droit de regard dans leur quotidien Car notre vie devient à partir de ce moment là, une sorte dauto-école. Les auto-écoles dautrefois, et peut-être encore quelques-unes aujourdhui, étaient à doubles commandes. Il y avait deux volants, deux pédales de freins Cest cela ce qui se passe quand Jésus-Christ est accepté dans une vie, il y a une présence invisible, il est là et cest lui qui prend en main les commandes de notre vie. Cest ce quon peut appeler la mystérieuse dualité du chrétien. Un jour un jeune homme ma dit moi, je ne supporte pas le témoignage de ces jeunes chrétiens qui disent Jésus-Christ conduit ma vie , ce nest pas vrai ! Je lui ai expliqué ce que je viens de dire plus haut : Quand on devient chrétien (un vrai) cest comme une auto-école, et dans une auto-école qui est-ce qui conduit ? Lapôtre Paul a dit ceci, ce nest plus moi qui vit (conduit) cest Christ qui vit (conduit) en moi et il a ajouté : cependant la vie que je vis dans la chair, je la vis par la foi au Fils de Dieu . Il y a donc un double engagement, cest indiscutablement moi qui conduit, mais en même temps cest lui. Quand jappuie un peu trop fort sur laccélérateur, il appuie sur le frein! Quand je tire un peu trop à droite jusquà frôler dangereusement les platanes, il tire un peu à gauche pour me remettre en ligne. Voilà ce quest la conversion, cest plus que dêtre réparé, cest avoir le Seigneur à bord de notre vie pour quil nous rectifie, quil nous tempère, quil nous protège de nous mêmes, en un mot comme en cent, quil nous conduise. Voulez-vous ladmettre à bord et lui dire : désormais Seigneur le grand patron cest Toi? Certes je conduis ma vie mais dans le fond cest Toi le grand pilote.
Mais il y a plus encore. Quand je voyage en voiture jai la carte routière Michelin avec moi et je la consulte. Avant ma conversion javais une carte que je disais être bien à moi mais en fait cétait celle de lopinion des autres. Cétait ce que le Monsieur le Maire en pensait, ce que le voisin en pensait, ce que la tante à héritage en pensait Cétait ça mes seuls repères et ma façon de me conduire. Je navais dautre conscience que celle des autres Mais depuis que je connais le Seigneur, il ma donné une autre carte, la Bible. Ce nest plus ce que les autres pensent qui me dirige, mais ce que me dit la Parole de Dieu. Voilà ce que le Seigneur veut faire, monter à bord de votre vie, mais voulez-vous lui dire oui Seigneur .
La vraie fraternité commence en face de Jésus-Christ le Grand Frère que Dieu nous a donné. Tout commence la décision de lui dire : Seigneur je suis en panne sur le chemin de la vie, viens me sauver et monte à bord .
Il viendra réellement en vous par le Saint-Esprit et vous verrez que cet amour fraternel il sétendra à la famille de tous ceux qui lui appartiennent. Vous ferez lexpérience beaucoup ont faite et que jai faite, cest que jai trouvé dans le monde chrétien une famille plus belle que la famille de la chair. Et vous verrez aussi que cet amour sétendra envers dautres qui ne sont pas sauvés et vous naurez de cesse que daller leur dire comment être sauvé à leur tour.
Oui, le Seigneur fait des prodiges. Je vous raconterai une histoire personnelle. Jétais jeune quand la guerre sest déclarée et nous avons fui en famille avec les grand-parents devant la grande offensive allemande. Nous avons trouvé quelque répit dans le midi de la France. Cest là que mon grand-père sest montré affreusement indélicat envers nous, dune basse action sur laquelle je passe mais qui a séparé et dressé les deux familles lune contre lautre. Rentrés chez nous, la cassure familiale sest prolongée. Et bien que nous habitions à moins de cinquante mètres lun de lautre, pendant sept années entières nous nous sommes passés sur les pieds sans plus nous dire un mot. Et voilà que par un beau soir de juin le Seigneur est entré dans mon cur, je lui ai donné ma vie. Et il sest alors passé quelque chose quaujourdhui encore je ne peux pas expliquer. Je nétais pas converti de quinze jours que je suis allé chez mon grand-père, je lai embrassé et les deux familles se sont réconciliées pour toujours.
Pourquoi je lai fait, comment je lai fait ? Je ne sais quune chose cest que ce nest pas moi, cest le Seigneur qui la fait au travers de moi. Cela ne disculpe pas mon grand-père, il aura à rendre compte à Dieu. Mais la chose sest faite par lamour dun Christ que javais laissé entrer dans ma vie. Selon ce quen dit la Bible, il avait ôté mon cur de pierre et il mavait donné un cur de chair dans lequel, par le Saint-Esprit, il avait commencé à écrire ses lois damour.
Si vous refusiez dadmettre Jésus-Christ dans votre vie, Dieu, au grand jour du jugement, vous posera la question de Caïn quas-tu fait de ton frère, de celui que je tavais donné, de Jésus-Christ ? Ce sera la grande question. On ne va pas en enfer pour avoir menti, trompé, été profane, avoir blasphémé et jen passe, tout cela se pardonne. On va enfer pour avoir refusé le Sauveur.
Si donc vous êtes en panne, si ça ne marche pas, si vous sentez vide, si votre christianisme nest pas vrai, tandis que vous terminez cette lecture, faites une pose, recueillez-vous un instant et dites-lui
Seigneur
pardonne, sauve-moi et entre dans ma vie en cet instant. Il
entrera et vous ne serez plus jamais le même homme, la même
femme, le même jeune homme, la même jeune fille. Dieu
lui-même vous prendra en main, il vous prendra en charge et Il
vous transformera.
Quallez-vous faire ? Vous avez lu,
vous avez entendu, vous avez jugé, maintenant il vous
appartient de décider.