F.Questions relatives à la vie et à la foi

QF. 1: Pourquoi sommes-nous sur terre?

Nous ne sommes pas sur terre comme aboutissement d’un processus évolutif, mais parce que Dieu l’a voulu ainsi. Nulle part la Bible ne nous fournit les raisons qui ont pu pousser Dieu à créer l’homme: la solitude? le plaisir de créer? le désir d’avoir des êtres semblables à lui? le besoin d’avoir des créatures qu’il pourrait aimer? Nul ne le sait. Gn 1:2627 nous rapporte l’intention divine qui a présidé à la création de l’homme: «Dieu dit enfin: Faisons les êtres humains: qu’ils nous ressemblent vraiment! ... Dieu créa les êtres humains à sa propre ressemblance; il les créa homme et femme.» Nous en concluons que nous sommes là parce que Dieu l’a expressément décidé ainsi. Nous sommes des êtres désirés et non des «parasites cosmiques» (F.Nietzsche) ou des «vagabonds à la limite de l’univers» (J. Monod) ou encore une forme évoluée de quelque animal. Non, nous sommes des créatures voulues de Dieu. La Bible ajoute que nous sommes des créatures aimées de toute éternité: «Je t’aime depuis toujours, c’est pourquoi je te reste profondément attaché» (Jé 31:3); «Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne meure pas, mais qu’il ait la vie éternelle» (Jn 3:16). Ce verset prouve en outre que nous sommes destinés à la vie éternelle.

QF. 2: Quel est le sens de la vie?

Les humains sont les seules créatures terrestres qui s’enquièrent du sens de la vie. Trois grandes questions nous préoccupent: D’où venons-nous? Pourquoi vivons-nous? Où allons-nous? Nombreux sont ceux qui ont tentéde répondre à ces interrogations. Le philosophe allemand Hans Lenk déclare d’emblée que nous n’avons pas àattendre de réponses de la part du philosophe: «La philosophie fournit rarement des réponses de fond définitives. Elle s’intéresse àl’abstrait, pas àla matérialitédes choses ni au résultat. Pour elle, il est beaucoup plus important de découvrir une nouvelle perspective problématique que de donner des réponses partielles àune question posée.»L’écrivain français Blaise Cendrars a écrit: «... la vie absurde qui remue ses oreilles d’âne»et André Malraux: «Cette auberge sans routes qui s’appelle vie.» Pour Marcel Aymé, «la vie, ça finit toujours mal.»Citons encore ces paroles de Simone de Beauvoir, compagne de Jean-Paul Sartre, athée et avocate de l’existentialisme: «Quel est donc le sens de la vie, si elle doit se terminer dans un néant radical? Pourquoi avoir été? En fin de compte, tout est absurde: la beautéde la vie, les oeuvres humaines, tout. La vie elle-même est absurde.» Même des sciences comme la psychologie, la biologie, la médecine ne peuvent donner de réponses satisfaisantes, car les questions posées ne sont pas de leur ressort.

Pour beaucoup, le sens de la vie consiste:

thropiques associées à leur nom. D’autres souhaitent laisser le souvenir de leur passage sur terre dans des poèmes, des mémoires ou des journaux intimes.

Mais sachons que les honneurs terrestres sont éphémères. Après notre mort, nous n’en tirerons plus aucun avantage, car là où nous allons, «nous ne participerons plus jamais à tout ce qui arrive sur la terre» (Ec 9:6).

Puisque notre vie est créée par Dieu, elle n’aura de sens que si elle est vécue avec Dieu et dirigée par lui. Le cœur humain, même comblé de tous les biens de ce monde, reste inquiet, vide et insatisfait, s’il ne repose pas en Dieu. Examinons donc ce qui d’après Dieu donne un sens à notre vie. Nous nous limiterons à trois points essentiels:

  1. Dieu fixe comme premier but à notre vie le salut par la foi. Sans la foi au Seigneur Jésus, nous sommes «perdus», autrement dit nous ne savons pas où nous allons, notre vie n’a pas de sens. C’est tellement important que l’apôtre Paul en fait l’élément essentiel de sa réponse au geôlier de Philippes: «Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta famille» (Ac 16:31). Dieu, en effet, «veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à connaître la vérité» (1 Tm 2:4). Parce que le salut de l’âme prime sur la santé du corps, Jésus a d’abord déclaré au paralysé: «Tes péchés sont pardonnés!» (Mt 9:2).
  2. Une fois sauvés, nous devons servir Dieu: «Offrez à Dieu un culte joyeux, présentez-vous à lui avec des cris de joie» (Ps 100:2). Parce que nous sommes devenus disciples de Jésus, notre vie doit inviter ceux qui nous entourent à devenir aussi des disciples (Mt 28:19).
  3. «Tu dois aimer ton prochain comme toi-même» (Mt 22:39). En nous donnant ce commandement, Dieu ne nous

demande pas seulement d’aimer ceux qui sont au loin, en Afrique du sud ou en Amérique latine, mais de prouver notre amour d’abord à ceux qui vivent autour de nous, nos plus proches: conjoint, enfants, parents, voisins, collègues de travail. Que chacun s’aime soi-même, cela va de soi; mais il faut que l’amour aille aussi dans la direction du prochain.

La Bible considère que tout ce que nous aurons accompli dans la foi, notamment la pratique des choses contenues dans les paragraphes 2 et 3 ci-dessus, constituera le fruit de notre vie. Contrairement à tous les succès passagers, ce fruit demeure (Jn 15:16). Dieu s’attend à le récolter à la fin de notre vie et nous demandera comment nous aurons fait fructifier le talent qu’il nous a confié (la vie, le temps, l’argent, les dons, Lc 19:11-27). Même le verre d’eau froide que nous aurons donné au nom de Jésus aura une portée éternelle (Mt 10:42).

QF. 3: Comment intégrer ma foi dans la vie quotidienne?

Celui qui croit de tout son cœur au Seigneur Jésus changera radicalement sa manière de vivre. Ce changement s’observera principalement dans trois directions:

1. La rupture d’avec le péché: Une fois convertis, nous avons obtenu le pardon de tous nos péchés et allons mener une vie nouvelle qui rompt avec l’ancienne, marquée par le péché. En tant que chrétiens nouveau-nés, nous ne sommes pas exempts de péchés, mais ce qui autrefois était normal et prévisible est aujourd’hui accidentel. L’obéissance aux commandements divins, qui n’apparaissent plus seulement comme des interdits mais aussi comme une force vitale pour une vie réussie, modifie radicalement la trajectoire de notre vie. Cette nouvelle orientation est une preuve de notre amour pour Dieu (1 Jn 5:3); pour notre prochain, nous sommes «une lettre de Christ» (2 Co 3:3) susceptible d’être lue par n’importe qui.

2. La vie quotidienne dans la foi: Celui qui croit en Christ et règle sa vie d’après les prescriptions de la Bible trouvera dans les Saintes Ecritures des conseils utiles et applicables à toutes les situations de la vie courante. Nous ne mentionnerons ci-après que quelques-unes des nombreuses exhortations bibliques. Comme ce paragraphe est consacré à la traduction pratique de la foi dans la vie quotidienne, il n’est pas surprenant qu’on trouve de nombreux textes de l’Ancien Testament, notamment du livre des Proverbes et de celui de l’Ecclésiaste. Nous subdiviserons ces recommandations en deux parties: a) celles qui concernent notre propre personne et b) celles qui s’appliquent à nos relations avec autrui.

a) Vis-à-vis de nous-mêmes

Conseils bibliques à suivre dans les situations suivantes:

b) Vis-à-vis d’autrui

c) attitude à adopter vis-à-vis

3. Dans le monde, sans être du monde: Jésus n’a pas caché à ses disciples l’opposition qu’ils rencontreraient dans le monde: «Mais je vous ai choisis et tirés du monde, et vous n’appartenez pas au monde: c’est pourquoi le monde vous hait» (Jn 15:19). Celui qui croit au Seigneur Jésus continue certes à vivre sur la terre comme tous les hommes, mais la manière dont il mène sa vie - en conformité avec les commandements bibliques cités au paragraphe 2 - a aussi des prolongements dans l’au-delà, par son comportement vis-à-vis du Père et vis-à-vis du Fils:

a) Attitude à l’égard de Dieu et de Jésus-Christ:

b) adopter un comportement spirituel

QF. 4: Je fais souvent les mêmes rêves qui me troublent. Ont-ils quelque chose à m’enseigner?

Il existe trois types de rêves:

1. Les rêves inspirés par Dieu: la Bible rapporte des rêves dans lesquels Dieu a parlé aux hommes, par exemple à Joseph (Mt 1:19-25). Dans certains cas, celui qui rêvait reconnaissait explicitement que c’était Dieu qui communiquait avec lui (par exemple Salomon, dans 1 R 3:5-15, ou Daniel, dans Dn 7); dans d’autres, Dieu envoyait à celui qui avait fait un rêve particulier un messager pour lui en donner l’interprétation; ainsi Joseph reçut la faculté de donner la signification des rêves faits par le panetier et par l’échanson (Gn 40). Par conséquent, les rêves que Dieu suscite pour nous parler ne peuvent pas nous troubler ni nous effrayer; au contraire, ils se révéleront rapidement comme des moyens d’encouragement ou de mise en garde dans des situations particulières. Mais ce moyen de communication de la volonté de Dieu reste extrêmement rare et exceptionnel.

2. Les rêves sans signification particulière: La plupart des rêves sont fugitifs et n’ont pas de signification: «Tel un rêve, il (l’homme impie) s’envole, et sa trace est perdue comme s’évanouit une vision nocturne» (Jb 20:8). Il faut se méfier de ceux qui interprètent les rêves symboliquement: «Les devins font de fausses révélations, les rêves qu’ils racontent sont sans valeur» (Za 10:2). Le livre apocryphe de Sirach contient d’intéressantes réflexions sur les rêves:

«Les espérances vaines et trompeuses sont pour l’insensé Et les songes donnent des ailes aux sots. C’est saisir une ombre et poursuivre le vent Que de s’arrêter à des songes. Miroirs et songes sont choses semblables: En face d’un visage paraît son image. De l’impur que peut-on tirer de pur? Du mensonge que peut-on tirer de vrai? Divination, augures, songes, autant de vanités, Ce sont là rêveries de femme enceinte. A moins qu’ils ne soient envoyés en visiteurs du Très- Haut, N’y applique pas ton cœur. Les songes ont égaré beaucoup de gens,

Ceux qui comptaient dessus ont échoué.

C’est sans mensonge que s’accomplit la Loi

Et la sagesse est parfaite dans la sincérité»

(Si 34:1-8)

3. Les rêves reflètent des situations mal gérées. Le subconscient peut parfois engendrer des rêves qui, de toute évidence, sont liés à des événements passés: craintes que l’on n’a pas su vaincre, culpabilité non avouée, épisodes de la vie douloureux (souvenirs de guerre, peur d’examens, crises conjugales). C’est probablement à ce type de rêves que se réfère la question posée. Une relation d’aide appropriée peut progressivement faire disparaître ces rêves. Comme ils sont généralement associés à un sentiment de culpabilité, il conviendra de proposer à la personne qui en souffre le pardon comme remède efficace.

QF. 5: Qu’est-ce que le péché?

Avant même qu’elle n’emploie le mot de péché, la Bible a raconté l’histoire de son introduction dans le monde (Gn 3:1-13). Elle emprunte donc un chemin qui va du fait concret à sa théorie, et non l’inverse. Partant du fait réel, elle établit la doctrine. Le péché s’est glissé dans le monde par le moyen de la question: «Dieu a-t-il réellement dit?» (Gn 3:1). Le péché traduit donc une attitude opposée à la volonté de Dieu. Les Dix Commandements (Ex 20:1-17) et le Sermon sur la Montagne (Mt 5-7) constituent d’excellents miroirs qui mettent en évidence notre tendance à pécher. Celui qui ne connaît pas la Parole de Dieu ne sait pas quelle est sa volonté; il vit donc de manière chronique et permanente dans le péché. La première mention du mot «péché» (en hébreu chattah) exprime l’idée d’une cible manquée (Gn 4:7). C’est également le sens du mot grec «hamartia». Le mot «péché» a aussi les sens suivants: écart, déformation (awon), méchanceté, bassesse (raa), violence (chamas), mauvais sentiments (räscha).Le non-respect de la justice est déjà péché: «Malheur à toi, Joaquim; tu te fais construire un palais sans respecter la justice!» (Jé 22:13). Le Nouveau Testament donne du péché la définition suivante: «Tout acte qui ne vient pas de la foi est péché» (Rm 14:23). Pour H. Bezzel, le péché c’est tout ramener à soi. Dans Jn 16:9, Jésus identifie le péché général de l’homme à l’absence de toute relation personnelle avec lui: «... parce qu’ils ne croient pas en moi.» Le péché, c’est la grande perturbation dans les relations entre Dieu et l’homme. Celui qui ne veut pas corriger l’erreur de trajectoire, par le repentir et le pardon (1 Jn 1:9), celui-là connaîtra le terme tragique de cette erreur: «Le salaire du péché, c’est la mort (éternelle)» (Rm 6:23). Beaucoup de nos semblables mettent la santé au premier rang de leurs préoccupations: ce serait louable s’ils considéraient le péché comme la plus terrible maladie, celle qui conduit immanquablement à la mort.

QF. 6: D’après la Bible, un homme et une femme peuvent-ils vivre ensemble sans être mariés? Qu’est-ce qui fait le mariage: l’engagement d’un couple de vivre ensemble? La première relation sexuelle? La décision prononcée par le représentant de l’Etat ou de l’Eglise?

Avant de répondre à cette question de plus en plus brûlante à notre époque, il convient d’énoncer cinq grandes vérités bibliques qui lui sont liées. Ce faisant, nous éviterons de faire reposer la solution du problème posé sur un seul verset; nous lui préférons le contexte plus vaste de l’enseignement biblique sur le mariage.

1. Mariage et sexualité. Dieu a institué le mariage dans l’ordre créationnel. L’union d’un homme et d’une femme est donc le résultat de sa bonne et sage volonté: «Il n’est pas bon que l’homme reste seul. Je vais lui faire une aide qu’il aura comme partenaire» (Gn 2:18). Cette alliance est valable pour toute la vie (Mt 19:6), comme le souligne d’ailleurs la formule légale: «jusqu’à ce que la mort vous sépare.» Dieu avait précisé la nature de cette union et sa condition préalable: «C’est pourquoi l’homme quittera père et mère pour s’attacher à sa femme, et ils deviendront tous deux un seul être» (Gn 2:24). «Un seul être» ou «une seule chair» désigne avant tout l’union sexuelle, mais cette expression concise s’étend à l’union des personnes tout entières et englobe donc non seulement le corps, mais aussi l’âme et l’esprit. Un homme et une femme, qui ont vécu jusqu’à présent chacun de leur côté selon un certain mode de vie, vont expérimenter la relation la plus intime qui soit. Ils seront un dans leurs sentiments et leurs pensées, dans leur vie physique et dans leur vie spirituelle. La sexualité est un don de Dieu; la Bible ne fait pas de la procréation le seul but du rapport sexuel:

«Ne vous refusez pas l’un à l’autre, à moins que, d’un commun accord, vous n’agissiez ainsi momentanément pour vous appliquer à la prière ...» (1 Co 7:5).

«Réjouis-toi toujours de vivre avec celle que tu as choisie dans ta jeunesse, et rends-la heureuse. Ta femme est aimable, et gracieuse comme une gazelle. Que son corps te comble toujours de joie. Sois sans cesse heureux de son amour» (Pr 5:18-19).

«Jouis de la vie avec la femme que tu aimes» (Ec 9:9).

L’Ecriture nous enseigne une attitude équilibrée vis-àvis de la sexualité: ni pruderie (Ct 4), ni libertinage (Jé 5:8). L’amour et l’honneur réciproques sont les indispensables garde-fous (Col 3:19; 1 P 3:7).

2. Le mariage et l’église sont des institutions divines. Il existe ici-bas plusieurs formes de vie communautaire conformes à la volonté divine: le couple et la famille, l’Église et l’Etat (Rm 13:1-7). Mais de ces types de vie sociale, le mariage et l’Église de Jésus-Christ ont une importance à part: ils sont des institutions spécifiques de Dieu, et par conséquent nullement des inventions humaines comme on le prétend parfois. On comprend alors pourquoi ces deux institutions sont particulièrement attaquées dans notre monde impie (1 Tm 4:3; Ap2:9). Depuis l’origine, aucune culture n’a pu s’imposer et subsister sans le mariage. Les hommes n’ont rien proposé de mieux; malgré les assauts dont elle est la cible et les fautes humaines qui la défigurent, cette institution divine subsistera toujours, car elle est fondée sur la providence de Dieu pour l’humanité. Il en est de même de l’Église: Jésus a formellement déclaré que les portes de l’enfer ne pourront rien contre elle (Mt 16:18).

  1. Le mariage comme symbole. La Bible compare souvent la foi et la relation personnelle de l’homme avec Dieu à un mariage: «Oui, comme un jeune homme épouse une jeune fille, ainsi celui qui te rebâtit sera un mari pour toi. De même aussi qu’une fiancée fait la joie de son fiancé, tu feras la joie de ton Dieu» (Es 62:5). Le Nouveau Testament aussi se sert de l’image du mariage pour illustrer la relation de Christ avec son église: «Maris, aimez vos femmes de la même façon que le Christ a aimé l’Eglise et donné sa vie pour elle» (Ep 5:25). Cette analogie est considérée par l’Ecriture comme un «grand mystère» (Ep 5:32). Ce parallèle est riche de leçons: puisque l’union de Christ avec son Eglise ne prend jamais fin, ainsi l’union entre un homme et une femme est pour la vie. Tout mariage déchiré entraîne une déformation de l’image de Dieu et détruit le symbolisme du mariage. C’est pourquoi Jésus-Christ répond sans la moindre ambiguïté par un «non» à la question du divorce (Mt 19:6-9).
  2. L’adultère comme symbole. De même que la Bible compare la relation de Dieu avec son peuple à un mariage d’amour et de fidélité, de même elle présente la conséquence de la chute et l’adoration des divinités comme un adultère ou une prostitution:

«As-tu remarqué ce qu’a fait Israël-la-volage? Elle s’est rendue sur n’importe quelle hauteur, sous n’importe quel arbre vert et s’y est livrée à la prostitution ... Elle a commis l’adultère avec les dieux de pierre et de bois, et par sa conduite légère elle a souillé le pays» (Jé 3:6,9).

«Ah, tes adultères, tes cris de désir, ta honteuse prostitution! Je les ai bien vus sur les collines des campagnes, tes abominables idoles!» (Jé 13:27).

5. Qu’est-ce que la prostitution? Nos mots de prostitution et de fornication ou de débauche correspondent au mot grec néo-testamentaire porneia, qui a donné «pornographie». Le «débauché» ou l’«impudique» (grec pornos) désigne non seulement l’adultère mais aussi l’homosexuel (1 Co 6:9); il vise également toute relation sexuelle en dehors du cadre établi par Dieu, c’est-à-dire le mariage (1 Co 6:18; 1 Th4:3). Il englobe donc:

Tous ceux qui pratiquent ces vices sont sous le coup d’une sévère condamnation de Dieu:

«Ne vous y trompez pas: les gens immoraux, adorateurs d’idoles, adultères, pédérastes n’auront pas de place dans le Royaume de Dieu» (1 Co 6:9).

«Dieu jugera les gens immoraux et ceux qui commettent l’adultère» (Hé 13:4).

«Mais hors de la ville les êtres abominables, ceux qui pratiquent la magie, les gens immoraux, les meurtriers, les adorateurs d’idoles et tous ceux qui sont menteurs, en paroles et en actes!» (Ap 22:15)

En conséquence: Ces textes bibliques fournissent une réponse claire à la question posée. La vie commune d’un couple non marié est assimilée à des relations sexuelles préconjugales ou extra-conjugales, c’est-à-dire à de la prostitution et à ce titre, elle l’exclut du Royaume de Dieu, à moins que les intéressés ne se détournent de ce péché et ne s’en repentent.

A partir de quel moment un couple est-il réellement marié? Dans notre société de plus en plus déchristianisée qui bafoue les commandements de Dieu, on observe un nombre toujours croissant d’hommes et de femmes qui vivent ensemble en union libre, sans engagement précis pris devant l’autorité légale. Même si leur union a toutes les apparences du mariage, elle n’en est pas un. Il nous semble que ce type de vie sexuelle entre dans le cadre de ce que nous avons décrit au point n° 5 précédent.

A la lumière de la Bible, nous dirons donc:

• Le mariage ne commence pas au moment où un homme et une femme envisagent de partager leur vie. Jacob voulait prendre Rachel pour femme. Lorsque les sept années convenues pour obtenir Rachel furent passées, Jacob dit à Laban: «Le délai est écoulé. Donne-moi ma femme. Je veux l’épouser» (Gn 29:21). Le texte dit plus littéralement: «Je veux aller vers elle», c’està-dire avoir des rapports sexuels avec elle. En d’autres termes: avant le mariage, Jacob n’avait pas eu de relations sexuelles avec Rachel, et les deux jeunes gens ne furent considérés comme mariés qu’après la cérémonie officielle.

• Un couple n’est pas marié parce qu’il a eu des rapports sexuels. En Israël, lorsqu’un homme avait couché avec une jeune fille vierge, il devait alors l’épouser et payer la dot habituelle (Dt 22:28-29). Les relations sexuelles n’étaient pas permises avant le mariage officiel.

Définition du mariage: Il y a mariage devant Dieu lorsqu’un homme et une femme ont respecté les lois rituelles du mariage de la société dans laquelle ils vivent.

Cette définition découle de tous les exemples de mariage, même les plus reculés, contenus dans la Bible. C’est ainsi que l’on procède pour découvrir l’enseignement biblique sur n’importe quel sujet: de tous les cas individuels examinés, on tire la leçon générale. Cette définition doit évidemment tenir compte des lois et des mœurs de la civilisation environnante. L’important est que tous sachent d’une manière claire et officielle que deux êtres viennent de se lier l’un à l’autre par le mariage. Ils ne peuvent donc plus être demandés en mariage. Si un homme convoite une femme mariée ou si un homme marié convoite une femme non mariée (ou vice versa), il commet un adultère, d’après le Sermon sur la Montagne (Mt 5:28). A la femme samaritaine rencontrée au puits de Jacob, Jésus déclara que l’homme avec lequel elle vivait n’était pas son mari (Jn 4:18). Si le fait d’avoir couché avec lui avait automatiquement fait de lui son mari, Jésus n’aurait pas prononcé de telles paroles. La Bible ne donne pas de conseils sur la forme extérieure de la cérémonie du mariage. On remarque toutefois qu’elle parle du jour des noces, ce jour précis à partir duquel l’homme et la femme s’appartiennent mutuellement et officiellement. A l’époque d’Abraham (Gn 24:67), la cérémonie du mariage se déroulait autrement que du temps de Samson (Jg 14:10-30) ou du temps de Jésus (noces de Cana, Jn 2:1-11). En France, le seul mariage reconnu est celui célébré par l’officier de l’état civil. C’est donc celui que Dieu approuve pour nous.

QF. 7: Croire, ce n’est ni «voir» ni «savoir» avec une certitude absolue. Comment pouvez-vous alors affirmer que la foi est une certitude?

De nombreux philosophes se sont penchés sur la question de la foi. Ils nous ont livré des réflexions très divergentes, mais qui expriment des points de vue personnels et non une idée neutre sur le sujet.

Point de vue critique: Le philosophe athée Théo Löbsack déclare: «La foi s’appuie sur des idées préconçues et rejette les acquis de la science qui les contredisent. C’est pourquoi, en fin de compte, la foi est la mort de la science.» Kant s’exprime de façon analogue: «J’ai dû mettre la science de côté pour faire de la place à la foi.» Cette conception antibiblique a fait de Kant l’inspirateur de nombreuses écoles de philosophies totalement opposées à la foi. Au mur de la nouvelle école supérieure de Norf, près de Neuss (Allemagne), on peut lire: «Ne te fie pas à celui dont le Dieu est au ciel». Telle est la conséquence ultime à laquelle aboutit la raison critique.

Point de vue positif: Isaac Newton, l’un des plus grands savants de tous les temps, a déclaré: «Celui qui réfléchit peu ne croit pas en Dieu, celui qui réfléchit beaucoup ne peut que croire en Dieu.» Le célèbre philosophe et mathématicien Blaise Pascal exprime une conviction similaire: «De même que toutes choses parlent de Dieu à ceux qui le connaissent et le cherchent, à ceux qui l’aiment, de même toutes choses le cachent aux yeux de ceux qui ne le cherchent pas et ne le connaissent pas.»

Ces deux points de vue opposés montrent clairement que la foi ne dépend pas de l’incertitude ou de l’ignorance, mais uniquement des préjugés personnels. Ce ne sont pas des arguments philosophiques qui ont le pouvoir de changer ces a priori, mais uniquement la démarche vers Jésus-Christ, démarche que la Bible nomme conversion. Pour les inconvertis, les questions relatives à la foi sont folie (1 Co 1:18); ils sont incapables de les comprendre (1 Co 2:14). Celui qui a été saisi par Jésus-Christ est conduit dans toute la vérité (Jn 16:13), sa foi repose sur un solide fondement (1 Co 3:11); elle est d’ailleurs ce qu’il y a de plus certain:

«Avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce que l’on ne voit pas» (Hé 11:1).

QF. 8: La nouvelle naissance appelle-t-elle nécessairement un signe extérieur?

Conversion et nouvelle naissance (ou régénération) décrivent le mécanisme de notre salut. La conversion désigne la part de l’homme, et la régénération celle de Dieu. La conversion est donc l’aspect humain, la régénération l’aspect divin du même processus. Jésus dit à Nicodème, venu le voir un soir: «Personne ne peut voir le Royaume de Dieu s’il ne naît pas de nouveau» (Jn 3:3). La nouvelle naissance est donc absolument indispensable pour quiconque veut entrer au ciel. Comme la naissance biologique, la nouvelle naissance est un phénomène où l’être est passif. Par la naissance naturelle, nous venons au monde et devenons citoyens de cette terre. De la même façon, nous devenons citoyens des cieux par une naissance. Pour la différencier de notre première naissance, physique, la Bible nomme la naissance qui nous vaut la vie éternelle la nouvelle naissance.

Par la repentance, nous nous détournons de notre vie de péché et, par notre conversion, nous nous tournons vers Christ. Celui qui, de tout son être, revient à Dieu ressemble au fils prodigue qui revient à la maison. Dieu l’y accueille en lui donnant une vie nouvelle, la vie éternelle: c’est la régénération. Cette expérience ne s’accompagne pas nécessairement de signes extérieurs spectaculaires; mais le nouveau mode de vie ne manquera pas de se manifester par la qualité de son fruit, le fruit de l’Esprit: amour, joie, paix, patience, bienveillance, bonté, fidélité, douceur et maîtrise de soi (Ga 5:22-23).

QF. 9: Vous vous adressez à nous comme si Dieu lui-même vous avait envoyé vers nous. Que répondez-vous?

Si vous attendez que l’évangile vous soit annoncé par un ange, vous risquez d’attendre toute votre vie. L’oeuvre du salut, Dieu l’a accomplie en Christ; son annonce, en revanche, il la confie aux hommes. La volonté de Dieu, c’est que les disciples de Jésus obéissent à l’ordre de mission qu’il leur a donné: faire de toutes les nations des disciples en leur faisant connaître les vérités bibliques (Mt 28:19-20). Nous pouvons donc nous présenter au nom du Seigneur, créateur du ciel et de la terre, car «nous sommes ouvriers avec Dieu» (1 Co 3:9). Tous ceux qui croient en Jésus-Christ sont appelés à travailler avec Dieu. Ils seront d’ailleurs jugés en fonction de ce qu’ils auront fait de l’évangile qui leur avait été confié (Lc 19:11-27). A l’extérieur d’un pays, le personnage de rang le plus élevé chargé de représenter son gouvernement, c’est l’ambassadeur. Il a les pleins pouvoirs pour intervenir au nom du gouvernement qui l’a accrédité. C’est à ce noble rang que nous a élevés le Fils de Dieu, c’est cette très importante mission qu’il nous a confiée, car il est écrit: «Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: soyez réconciliés avec Dieu!» (2 Co 5:20). Dans Lc 10:16, Jésus avait déclaré à ses disciples: «Celui qui vous écoute, m’écoute.» Notre légitimité ne repose donc pas sur une décision humaine, mais sur un ordre de Dieu.

QF. 10: Que pensez-vous de la génétique?

Le génie génétique permet de combiner de nouveaux gènes, ce qui ouvre la possibilité de modifier le patrimoine génétique des êtres vivants en vue d’applications précises. La chirurgie génétique s’efforce aujourd’hui de créer des bactéries qui, grâce à l’introduction en elles d’un gène étranger (de mammifères ou d’êtres humains) permettent la production de substances médicales ou techniques intéressantes (par exemple les hormones ou des vaccins). Le premier médicament obtenu par la technique génétique fut l’hormone de l’insuline, indispensable pour le traitement du diabète. On incorpore dans une bactérie le gène humain responsable de la production d’insuline. L’insuline ainsi fabriquée est en tout point identique à celle produite de façon normale par le corps humain sain. Parmi les autres applications du génie génétique, mentionnons les cultures transgéniques pour l’amélioration des qualités nutritionnelles de certaines plantes et leur meilleure résistance, la lutte contre les maladies génétiques par l’incorporation d’un gène sain dans les chromosomes de l’être humain à soigner. Les bienfaits de cette technique sont indéniables. Mais là aussi, il faut se dire que ces progrès sont ambivalents. Avec un marteau, on peut enfoncer un clou dans un mur, mais on peut également fracasser le crâne d’une personne. Même une application bien intentionnée du génie génétique ne nous permet pas encore de connaître les conséquences à long terme.

Dieu a sanctionné la folle entreprise humaine de Babel en suscitant le désordre dans la langue parlée par les hommes jusqu’alors. La construction de cette tour n’était qu’un signe de ce que Dieu redoutait: «Rien désormais ne les empêchera de réaliser tout ce qu’ils projettent» (Gn 11:6). Dieu laisse l’homme libre d’accomplir des choses qu’il vaudrait mieux ne pas faire. Il aurait mieux valu que l’homme n’ait pas la faculté de construire des chambres à gaz dans lesquelles il a anéanti un nombre considérable de ses semblables. Il aurait mieux valu qu’il n’ait pas la liberté d’inventer la bombe atomique qui a réduit en cendres deux immenses villes, ou des systèmes politiques qui asservissent les hommes. Aujourd’hui, l’homme a les moyens d’aller sur la lune, de transplanter des organes et de manipuler des gènes. Le savant qui ne tient pas compte de Dieu se considère comme autonome et n’impose aucune restriction à son champ d’investigation. Il sera jugé d’après ses actes. Par contre, celui qui croit en Dieu limitera ses recherches à ce qui est permis par la Bible et évitera de faire n’importe quoi, même si c’est dans le domaine du possible. Par l’ordre donné au premier couple: «multipliez!» (Gn 1:28), Dieu associe les êtres humains au processus de la création. Il a donné à l’homme et à la femme qui s’unissent sexuellement le pouvoir de procréer. Mais Dieu reste néanmoins le créateur: «Quand j’étais encore informe, tu me voyais» (Ps 139:16). Dans les manipulations génétiques, l’homme touche au processus créé par Dieu: les gènes modifiés dans l’œuf fécondé peuvent se transmettre dans les générations suivantes d’une façon irréversible. Cette manipulation comporte donc des risques incalculables et imprévisibles. Ch. Flämig, dans une vision utopique, estime que le but de la génétique est la création d’un surhomme: «Les plus grands esprits de l’humanité vont développer des méthodes génétiques capables de créer de nouvelles propriétés, de nouveaux organes et de nouveaux métabolismes qui serviront les intérêts, le bonheur et la splendeur de ces futurs êtres semblables à Dieu, dont nous autres, misérables créatures, sommes aujourd’hui les médiocres précurseurs.» La poursuite d’un tel but fait de l’homme un Prométhée qui brave Dieu:

«Me voici en train de façonner des hommes
A mon image;
Une race qui me ressemble
Capable de souffrir, de pleurer,
De jouir et de se réjouir
Et qui ne prête pas attention à toi
Comme moi!» (Goethe)

QF. 11: Quelle a été l’attitude de Jésus à l’égard des mouches et des taons? Les a-t-il écrasés?

On sait à quel point Albert Schweitzer avait le respect de la vie. Cette attitude, appliquée au seul monde des humains, sauverait chaque année la vie d’environ 80 millions de fœtus, victimes des avortements pratiqués dans le monde entier. Schweitzer allait au-delà du seul respect de la vie humaine; quand il se promenait dans la forêt vierge, il évitait autant que possible de marcher sur un insecte. L’hindouisme interdit la mise à mort de quelque animal que ce soit, car cette religion enseigne qu’après sa mort, l’homme peut revenir sur terre sous la forme d’un animal. Voilà pourquoi en Inde il y a huit fois plus de rats que de gens. Le besoin alimentaire de ces rats pose un problème insoluble et les dégâts causés sont indescriptibles. La loi mosaïque: «Tu ne tueras pas» s’applique exclusivement à l’homme (Ex 20:13).

On ne peut l’étendre à l’animal puisque Dieu permet à l’homme de s’en nourrir (Gn 9:3). La loi encore plus sévère énoncée par Jésus dans le Sermon sur la Montagne (Mt 5:21-26) ne vise en aucun cas le règne animal.

Nous n’avons aucune raison de penser que Jésus a adopté l’attitude préconisée par l’hindouisme, ou qu’il ait agi comme Schweitzer ou comme Saint François d’Assise qui, dit-on, s’infligeait un châtiment corporel lorsqu’il avait écrasé un insecte. La Bible nous dit comment nous comporter à l’égard des animaux. Au commencement, «tout était très bon» (Gn 1:31) dans la création. Il n’y avait donc ni maladies, ni mort, ni insectes nuisibles, ni bêtes sauvages et dangereuses. La chute a radicalement modifié cet état et perturbé aussi le monde animal. Désormais, il y aura différentes catégories d’animaux: les animaux purs et les impurs (Gn 7:2). On constate l’existence de bêtes «malfaisantes» (Lv 26:6) et d’animaux utiles que la loi mosaïque ordonne de protéger (Ex 20:10, 17). D’après Dt 25:4, l’Israélite ne devait pas mettre une muselière qui aurait empêché le bœuf foulant le blé de se nourrir. Le péché fit perdre à d’autres animaux leur rôle initial auprès de l’homme et ils devinrent nuisibles. La Bible cite notamment les sauterelles, les mouches, les chenilles, les grenouilles et la vermine qui, en raison de leur grand nombre, sont souvent les instruments des jugements divins (Ex 10:12; Ps 78:45-46; 105:30-35; Jl 2:25; Am 4:9). Le serpent et les scorpions symbolisent des puissances hostiles à l’homme, mais Dieu peut l’en préserver (Nb 21:8-9, Lc 10:19); ils peuvent aussi recevoir de Dieu leur pouvoir pour châtier les hommes (Nb 21:6; 1 R 12:11).

La plupart des maladies sont provoquées par des microorganismes (virus, bactéries, parasites). Lorsque Jésus guérissait les malades, il tuait sans aucun doute ces organismes vivants et nuisibles. Nous nous faisons une fausse image de Christ si la création - non réelle - que nous imaginons ne correspond pas à celle - bien réelle - qu’il gouverne. Dans sa toute-puissance, Jésus maîtrise les puissances hostiles comme le vent et la tempête (Mt 8:27), la maladie et la mort (Mt 8:3; Jn 11:43-44), les démons et les esprits mauvais (Lc 11:14). Jésus est venu à la fois comme fils de Dieu et fils de l’homme. «Il est devenu semblable aux hommes, il a paru dans une situation d’homme» (Ph 2:7). Comme tous les hommes, il a été confronté aux différentes situations de la vie; à ce titre, il a su ce qu’étaient les piqûres de moustiques et de taons, les essaims de mouches et de guêpes. Mais la Bible ne nous dit jamais explicitement comment il a traité ces insectes. Cependant, compte tenu de ce que nous avons dit plus haut, il n’y a aucune raison de penser qu’il ne les aurait pas tués ou chassés.