A. Questions relatives à Dieu

QA. 1: Comment sait-on qu’il y a un Dieu?

Il n’existe sur terre pratiquement aucune nation ou tribu qui n’admette, sous une forme ou une autre, l’existence d’un Dieu, d’un esprit ou d’un être suprême. Même les peuplades les plus primitives et les plus isolées, qui n’ont jamais eu de contact avec d’autres civilisations ou avec l’évangile, croient en un dieu. Comment expliquer ce fait? Nous avons tous la faculté mentale de partir des merveilles de la création visible pour aboutir au Créateur invisible. Qui pourrait croire qu’une auto, une montre ou même un bouton ou le simple trombone se soient faits tout seuls? C’est pourquoi l’apôtre Paul déclare: «En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient dans les oeuvres qu’il a faites. C’est là que les hommes peuvent les connaître, de sorte qu’ils sont sans excuse» (Rm 1:20). Mais le livre merveilleux de la Nature ne nous parle que de l’existence de Dieu et de certains de ses attributs, à savoir sa toute-puissance et son intelligence sans limite. Il ne nous dit presque rien des autres qualités de son auteur, telle que son amour, sa compassion, sa bonté. Pour en savoir plus sur le Créateur, nous avons besoin d’un autre livre: la Bible.

QA. 2: Où est Dieu?

Notre façon humaine de penser nous pousse à localiser Dieu. C’est pourquoi les mythologies païennes de l’Antiquité et les religions païennes d’aujourd’hui assignent aux divinités des lieux particuliers. Les Grecs croyaient que leurs dieux demeuraient sur le mont Olympe et les Germains les localisaient dans le Walhalla. On prête au physicien français Laplace ces mots: «J’ai sondé l’univers, mais je n’ai jamais rencontré Dieu.» Ces paroles ont été reprises par un cosmonaute soviétique: «Lors de mes révolutions autour de la terre, je n’ai jamais rencontré Dieu» (Nicolaïev en 1962 à bord du vaisseau spatial Vostok III). D’après la Bible, toutes ces affirmations sont foncièrement erronées, car Dieu échappe à toute localisation. Lui, qui a créé l’espace, ne peut en être une partie. Il remplit chaque recoin de l’univers; il est omniprésent. C’est ce que Paul déclare aux païens d’Athènes: «En lui nous avons la vie, nous pouvons nous mouvoir et nous sommes» (Ac 17:28). Le psalmiste affirme la même réalité lorsqu’il s’écrie: «Tu es derrière moi, devant aussi, tu poses ta main sur moi ... Où pourrais-je aller loin de toi? Où fuir loin de ta présence? Si je monte au ciel, tu es là; si je me couche parmi les morts, t’y voici. Si je m’envole jusqu’au soleil levant, ou si je vais m’établir jusqu’au soleil couchant, même là ta main me saisit» (Ps 139:5,7-9). Quel témoignage éloquent rendu à l’omniprésence de Dieu! Le concept mathématique d’espaces pluridimensionnels (le nôtre a trois dimensions) peut nous aider à répondre à la question: «Où est Dieu?» L’espace à n dimensions n’est qu’un sous-ensemble de l’espace à (n+1) dimensions. Ainsi, l’espace à quatre dimensions ne peut se représenter dans l’espace à trois dimensions, mais il l’englobe totalement. La Bible témoigne de cette vérité lorsqu’elle dit: «Mais Dieu pourrait-il vraiment habiter sur la terre? Le ciel, malgré son immensité, ne peut déjà pas le contenir!» (1 R 8:27)

QA. 3: Que signifie le mot «Dieu»?

Le mot «Dieu» n’est pas un acronyme; il n’est pas formé par la première lettre de plusieurs mots, comme l’est le mot OVNI (Objet Volant Non Identifié). Dieu s’est fait connaître aux hommes par des noms qui décrivent sa nature. Voici quelques-uns de ses noms, avec la référence de leur première mention dans la Bible:

Elohim (Gn 1:1): un nom pluriel avec un verbe au singulier; il est traduit par «Dieu»; il évoque la Trinité: Père, Fils et Saint-Esprit. Eloah: Ce nom se trouve 41 fois dans le livre de Job; c’est la forme singulière de Elohim. Il est traduit par «Dieu». El (Gn 33:20): il signifie «Dieu tout-puissant». El-Olam (Gn 21:33): «Dieu éternel». El-Shaddaï (Gn 17:1): «Dieu tout-puissant». El-Roï (Gn 16:13): «Dieu qui me voit». Yahweh (Gn 2:4, d’après Ex 3:15): «Je Suis». Yahweh-Rapheka (Ex 15:26): «Yahweh ton médecin». Yahweh-Nissi (Ex 17:15): «Yahweh mon étendard». Yahweh-Jireh (Gn 22:13-14): «Yahweh pourvoira». Yahweh-Shalom (Jg 6:24): «Yahweh donne la paix». Yahweh-Sidkenu (Jé 23:6): «Yahweh est notre justicier». Yahweh-Shammah (Ez 48:35): «Yahweh est là». Yahweh-Roï (Ps 23:1): «Yahweh est mon berger». Yahweh-Sebaoth: «Dieu des armées». Adonaï (Gn 15:2): «mon Seigneur» (134 fois dans l’Ancien Testament).

QA. 4: Pourquoi ne peut-on pas voir Dieu?

Adam et Eve, les premiers êtres créés par Dieu, vivaient dans une communion si étroite avec lui, qu’ils pouvaient le contempler face à face. Par sa chute, l’homme s’est éloigné de Dieu qui, en raison de sa sainteté, hait tout péché. Ainsi prit fin la douce communion de la créature avec son créateur. «Dieu habite une lumière dont personne ne peut s’approcher» (1 Tm 6:16); c’est pourquoi nous ne pourrons de nouveau voir Dieu qu’après la mort, lorsque nous entrerons dans la maison du Père. Jésus est le seul chemin qui y conduit: «Nul ne vient au Père que par moi» (Jn 14:6).

QA. 5: Comment concilier la notion d’un Dieu d’amour avec tant de détresse sur cette terre? Pourquoi Dieu permet-il la souffrance?

Avant la chute, il n’y avait ni mort ni peine, ni souffrance ni rien de ce qui nous afflige aujourd’hui. Dieu avait disposé toutes choses pour que l’homme puisse mener une vie parfaite. Mais l’homme a choisi délibérément de suivre ses propres voies qui l’ont éloigné de Dieu. Nous ne savons pas pourquoi Dieu a accordé une telle liberté à l’homme. En revanche, nous constatons que celui qui se détourne de Dieu sombre dans la misère. Ceci est confirmé jour après jour. Beaucoup sont enclins à rendre Dieu responsable de cet état de choses. Pourtant, la faute n’incombe pas à Dieu, mais à l’homme. Imaginons que vous rouliez à vive allure, de nuit, sur une autoroute. Vous décidez alors de votre plein gré d’éteindre vos phares. Pourriez-vous accuser le constructeur automobile si votre décision entraînait un accident? Le constructeur a équipé le véhicule de tous les moyens pour rouler de nuit et a fourni toutes les indications nécessaires pour vous permettre d’éclairer votre chemin. Si l’utilisateur refuse de se servir de l’éclairage, il en porte seul la responsabilité. «Dieu est lumière» (1 Jn 1:5); si nous prenons le parti de vivre dans les ténèbres loin de Dieu, ne le lui reprochons pas, car il nous a créés pour vivre dans sa proximité. Dieu est et reste un Dieu d’amour; il l’a démontré en accomplissant une œuvre inimaginable: il a donné son Fils unique pour nous arracher à la situation désespérée dans laquelle nous nous étions mis nous-mêmes. Jésus a dit en parlant de lui-même:« Le plus grand amour que quelqu’un puisse montrer, c’est de donner sa vie pour ses amis» (Jn 15:13). Existe-t-il amour plus grand? Jamais une œuvre comparable au sacrifice du Calvaire n’a été accomplie en faveur de l’homme; la croix est bien le point culminant de l’amour divin.

Que nous soyons croyants ou non, nous vivons tous dans un monde déchu; la souffrance sous toutes ses formes connues en fait partie intégrante. Nous n’avons aucune explication à la souffrance qui frappe l’individu. Pourquoi telle personne est-elle épargnée par la maladie, alors que telle autre est atteinte d’un mal implacable et souffre cruellement? Il arrive même souvent que l’homme pieux soit davantage éprouvé que l’incroyant. Le psalmiste l’avait déjà constaté:

«J’ai vu en effet ceux qui ont renié Dieu, j’ai vu que tout leur réussit, et j’ai envié ces insolents. Ces gens-là n’ont jamais d’ennuis, ils sont gros et gras, ils ne connaissent pas la peine des hommes; les coups durs sont pour les autres, pas pour eux» (Ps 73:3-5).

Mais il finit aussi par comprendre le sens de sa détresse personnelle: elle n’est pas la sanction infligée en raison d’un péché particulier. Il ne conteste pas avec Dieu; au contraire, il s’accroche davantage à lui:

«Pourtant je suis toujours avec toi. Tu m’as saisi la main droite, tu me conduis selon ton plan, ensuite tu me prendras dans ta gloire ... Mon corps peut s’épuiser, mon cœur aussi, mais mon appui, mon bien le plus personnel, c’est toi, Dieu, pour toujours» (Ps 73:23-24, 26).

QA. 6: La responsabilité de tout le mal n’incombe-t-elle pas à Dieu?

Quand, après la chute, Dieu demanda des comptes à Adam, celui-ci se retourna contre Eve: «C’est la femme que tu m’as donnée pour compagne; c’est elle qui m’a donné ce fruit, et j’en ai mangé» (Gn 3:12). Quand Dieu interrogea la femme, celle-ci mit en cause le serpent: «Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé du fruit» (Gn3:13). Placés en face de nos fautes, nous avons toujours tendance à nous disculper et à rendre Dieu responsable de tout. Mais voilà que se produit l’inimaginable: en Jésus, Dieu se charge de tous nos péchés. «Le Christ était sans péché, mais Dieu l’a chargé de notre péché» (2 Co 5:21). La sanction prononcée par Dieu contre les péchés du monde tombe sur le Fils de Dieu. Il est frappé de plein fouet par la malédiction divine: pendant trois heures, le pays est enveloppé de ténèbres, le crucifié est réellement abandonné de Dieu. «Le Christ s’est livré lui-même pour nous sauver de nos péchés» (Ga 1:4).Tel est le manifeste de l’amour de Dieu. Il n’existe pas de meilleure nouvelle que celle de l’évangile.

QA. 7: Dans l’Ancien Testament, Dieu fait exterminer des peuples entiers par la guerre; or, dans le Nouveau Testament il est écrit: «Aimez vos ennemis.» Le Dieu de l’Ancien Testament est-il différent de celui du Nouveau Testament?

De nombreuses personnes pensent que le Dieu de l’Ancien Testament est un Dieu de colère et un Dieu vengeur tandis que celui du Nouveau Testament est un Dieu d’amour. On peut facilement démontrer la fausseté d’une telle conception. Il est en effet écrit dans l’Ancien Testament: «Et je lui ai dit à mon tour: Je t’aime depuis toujours, c’est pourquoi je te reste profondément attaché» (Jé 31:3), alors que le NT affirme: «Il est terrible de tomber dans les mains du Dieu vivant!» (Hé 10:31). Dieu est tout à la fois le Dieu courroucé contre le péché et le Dieu compatissant à l’égard de celui qui se repent. L’Ancien Testament et le NT rendent tous deux ce témoignage à Dieu, car Dieu est toujours le même. «Dieu ne change pas et ne produit pas d’obscurité par des variations de position» (Jc 1:17). Il en est de même du Fils de Dieu: «Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours» (Hé 13:8).

La Bible fourmille d’exemples où Dieu châtie les hommes pécheurs et protège les siens. Lors du déluge, l’humanité tout entière fut engloutie dans les flots; seules huit personnes furent épargnées. Il en sera de même lors du Jugement final: la grande majorité des hommes sera condamnée parce qu’elle aura emprunté le chemin large de la perdition (Mt 7:13-14). Dieu avait donné à son peuple la possession de la terre promise, mais dans la traversée du désert, les Amalécites attaquèrent les arrières du peuple. Dans Dt 25:17-19, Moïse prophétise l’extermination des Amalécites; plus tard, sur l’ordre de Dieu, le roi Saül met cette menace à exécution (1 S 15:3). A l’époque du Nouveau Testament, Dieu frappe Ananias et Saphira parce qu’ils n’ont pas dit toute la vérité (Ac 5:1-11). Ces exemples nous montrent que Dieu prend chaque péché beaucoup plus au sérieux que nous le faisons. A cet égard, Dieu n’a pas changé. Il continue de haïr tout péché et jugera tout méfait. Il pourrait aujourd’hui anéantir des peuples entiers, en particulier les Allemands qui ont gravement péché contre lui en ayant conçu et mis à exécution le vaste programme d’extermination du peuple d’Israël. Le partage de l’Allemagne en deux durant 40 ans et la perte de territoires orientaux ont manifestement été le jugement de Dieu contre cette nation. Dieu aurait pu détruire la nation tout entière, mais il ne l’a pas fait, à cause de son immense compassion et peut-être aussi à cause des croyants parmi le peuple allemand. Sodome et Gomorrhe n’auraient pas été englouties sous une pluie de feu s’il s’était trouvé au moins dix justes en leur sein (Gn 18:32). Si le jugement n’intervient pas immédiatement, c’est en raison de la grâce de Dieu. Mais le jour vient où chacun devra rendre compte pour lui-même, le chrétien (2 Co 5:10) comme l’incroyant (Hé9:27; Ap 20:11-15).

QA. 8: Dieu a-t-il créé le mal?

La Bible affirme clairement: «Dieu est lumière et il n’y a aucune obscurité en lui»(1 Jn 1:5). Dieu est absolument pur et parfait (Mt 5:48); les anges proclament sa perfection: «Saint, saint, saint est le Seigneur de l’univers!» (Es6:3). Il est «le créateur des lumières célestes» (Jc 1:17). Il est donc exclu que le mal puisse trouver son origine en Dieu. La Bible associe l’apparition du mal à la chute de Satan qui était un chérubin, un ange de lumière, et qui a voulu devenir «l’égal du Dieu Très-Haut» (Es 14:14). Le prophète Ezéchiel décrit son orgueil et sa chute:

«Tu as eu une conduite irréprochable depuis le jour où tu as été créé jusqu’à ce que le mal apparaisse en toi. Le développement de ton commerce t’a entraîné à la violence et à l’injustice. C’est pourquoi je te réduis au rang du commun des mortels en te chassant de ma montagne. Le chérubin protecteur t’a expulsé loin des pierres étincelantes. Ton prestige t’a gonflé d’orgueil et l’éclat de ta réussite t’a fait perdre la tête. C’est pourquoi je te jette à terre ...» (Ez 28:15ss).

En succombant à la tentation, le premier couple humain s’est asservi au péché. Le mal s’est ainsi frayé une entrée dans l’univers créé par Dieu. Il est évident que Satan a réussi de la sorte à exercer son emprise sur ce monde. «Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises du monde céleste, les autorités, les pouvoirs et les maîtres de ce monde obscur» (Ep 6:12).

QA. 9: Dieu peut-il encore apprendre?

Apprendre, c’est acquérir de nouvelles connaissances sur des sujets précédemment inconnus ou mal connus. Comme Dieu sait toutes choses (Ps 139:2; Jn 16:30), il n’existe rien de nouveau qu’il puisse apprendre ou découvrir. Il est maître du temps et de l’espace; comme tel, il connaît le passé et l’avenir. Nous, en revanche, nous sommes des êtres toujours susceptibles d’apprendre. Dans son omniscience, Dieu nous révèle dans la Bible des événements qui doivent encore s’accomplir.

QA. 10: Jésus a-t-il vraiment existé? Est-il le Fils de Dieu?

L’annonce de la venue de Jésus dans ce monde fait partie des prophéties les plus remarquables. L’Ancien Testament fournit des détails précis sur son lieu de naissance (Bethléhem, Mi5:1’Lc2:4), son ascendance (2S 7:16; Mt1:1-17), sa double filiation, divine (Ps2:7; 2S7:14; Hé1:5) et humaine (Dn7:13; Lc21:27), ses oeuvres (Es42:7; Jn9), la raison de sa venue (Es53:4-5; Mc10:45), la trahison pour 30 pièces d’argent (Za11:12; Mt26:15), ses souffrances et sa mort sur la croix (Ps22; Lc24:26), et sa résurrection (Os6:2; Lc24:46). Compte tenu du laps de temps de 400 ans qui sépare le dernier livre de l’Ancien Testament de l’époque néotestamentaire, l’accomplissement des prophéties concernant Jésus-Christ revêt un relief particulier. Des auteurs païens témoignent aussi de l’existence de Jésus; on peut mentionner, entre autres, Tacite, l’historien romain, Suétone, l’archiviste de l’empereur Hadrien, Pline le Jeune, gouverneur de Bythinie et Thallus. Contentons-nous, dans le cadre de cet ouvrage, de reproduire une citation de l’historien juif Flavius Josèphe, né en 37 de notre ère:

«En ce même temps était Jésus, qui était un homme sage, si toutefois on doit le considérer simplement comme un homme, tant ses oeuvres étaient admirables. Il enseignait ceux qui prenaient plaisir à être instruits de la vérité, et il fut suivi non seulement de plusieurs Juifs, mais de plusieurs Gentils: c’était le Christ. Des principaux de notre nation l’ayant accusé devant Pilate, il le fit crucifier. Ceux qui l’avaient aimé durant sa vie ne l’abandonnèrent pas après sa mort. Il leur apparut vivant et ressuscité le troisième jour, comme les saints prophètes l’avaient prédit et qu’il ferait plusieurs autres miracles» (Antiquités Juives XVIII.3.3).

A deux reprises, à son baptême (Mt 3:17) puis lors de la Transfiguration (Mc 9:7), Dieu lui-même atteste que Jésus est son Fils; quand l’ange apparut à Marie, il lui annonça que Jésus serait le Fils du Dieu Très-Haut (Lc1:32). Devant le gouverneur Pilate (Mt 26:63-64) comme devant le grand-prêtre Caïphe (Lc 22:70), Jésus se déclare Fils de Dieu. Des hommes et des femmes aux origines les plus diverses ont affirmé que Jésus est Fils de Dieu:

Le diable lui-même sait que Jésus est le Fils de Dieu (Mt 4:3-6), et les démons le reconnaissent comme tel (Mt 8:29).

Le fait que Jésus soit le Fils de Dieu était une pierre d’achoppement pour les Pharisiens, les scribes, les prêtres et le peuple révolté d’autrefois (Jn 19:7); ce fait reste aujourd’hui inacceptable pour les juifs comme pour les musulmans. Mais si Jésus n’avait été qu’un «frère» (Shalom Ben Chorin), un «fils parmi les fils» (Zahrnt), un homme exemplaire ou un réformateur, il n’aurait pas pu devenir notre Rédempteur et notre Sauveur; il l’est devenu parce qu’il était vraiment le Fils du Dieu vivant (Mt 16:16).

QA. 11: Quelle est la relation entre Dieu et Jésus? Forment-ils une seule personne? L’un occupe-t-il un rang plus élevé que l’autre? Qui devons-nous prier?

Notre intelligence limitée et faussée ne peut concevoir Dieu. Il est hors du temps, hors de l’espace et insondable. C’est pourquoi le premier commandement interdisait à l’homme de faire des représentations visibles de Dieu. Pourtant, Dieu n’est pas resté sans rendre témoignage de lui-même (Ac 14:17); il s’est révélé à nous. Il est à la fois un et trinitaire.

  1. Dieu est un: Il n’existe pas d’autre dieu que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Ex 3:6): «Je suis le premier et je suis le dernier, et hors moi il n’y a point de Dieu» (Es 44:6); «Avant moi il n’a point été formé de Dieu, et après moi il n’y en aura point. C’est moi, moi qui suis l’Eternel, et hors moi il n’y a point de Sauveur» (Es 43:1011). D’où le deuxième commandement: «Tu n’adoreras pas d’autres dieux que moi» (Es 20:3). Les représentations de Dieu que toutes les religions se sont faites sont vaines: «Les dieux des nations sont tous des nullités» (Ps 96:5), «du vent, du vide» (Es 41:29).
  2. Dieu est trinitaire: Tout en étant «un», Dieu se manifeste en trois personnes. Il ne s’agit pas de trois dieux différents, mais comme l’affirme clairement la Bible (p. ex. 1 Co 12:46; Ep 1:17; Hé 9:14) de trois personnes qui ont la même volonté, font les mêmes oeuvres et possèdent la même nature divine: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C’est dans la

formule baptismale de Mt 28:19 que cette association des trois personnes divines ressort le plus clairement. Le mot «Trinité», qui ne se trouve nulle part dans la Bible, traduit l’effort humain de résumer en un seul mot le mystère divin.

En Jésus Dieu s’est fait homme: «La Parole a été faite chair» (Jn 1:14). Dieu est devenu visible, audible, palpable (1 Jn 1:1) et accessible par la foi (Jn 6:69). Dieu a envoyé son Fils dans le monde et l’a offert en sacrifice (Rm 3:25). Jésus occupe une place toute spéciale dans le processus de notre salut. La foi qui sauve est celle qui croit en Jésus. Il est mort sur la croix, il a expié nos péchés et nous a rachetés à grand prix (1 P 1:18). Pour être sauvé, il faut faire appel à lui (Rm 10:13). Par Jésus, nous avons un libre accès au Père (Jn 14:6); par lui, nous pouvons appeler Dieu ‹Abba›, c’est-à-dire «Papa»! Jésus est le Fils de Dieu, il partage la même nature divine: «Le Père et moi, nous sommes un» (Jn 10:30). C’est pourquoi il a pu dire: «Celui qui m’a vu a vu le Père» (Jn 14:9). En présence du Ressuscité, Thomas s’écrie: «Mon Seigneur et mon Dieu!» (Jn 20:28) La divinité de Jésus et son identité de nature avec le Père se déduisent aussi des titres qu’ils partagent et des oeuvres qu’ils accomplissent: ils sont, tous deux, créateur (Es 40:28; Jn 1:3), lumière (Es 60:19-20; Jn 8:12), berger (Ps 23:1; Jn 10:11), premier et dernier (Es 41:4; Ap 1:17), ils pardonnent les péchés (Jé 31:34; Mc 2:5), ils ont créé les anges (Ps 148:5; Col 1:16) qui adorent le Fils comme ils adorent le Père (Ps 148:5; Hé 1:6). L’égalité de Jésus avec le Père est encore soulignée dans Ph 2:6. En devenant homme, Jésus a pris la condition de serviteur; il s’est rendu totalement dépendant du Père et lui a obéi en toutes choses. Dans l’incarnation, Jésus s’est subordonné au Père: de même que le mari est le chef de la femme, Dieu est le chef du Christ (1 Co1 1:3). Mais par sa résurrection et son ascension, Jésus est actuellement à la droite du Père; il est «le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne» (He 1:3). Le Père a conféré au Fils tout pouvoir dans les cieux et sur la terre (Mt 28:18), y compris celui de juger (Jn 5:22), car «Dieu a tout mis sous ses pieds» (1 Co 15:27). En fin de compte, «lorsque toutes choses auront été soumises au Christ, alors lui-même, le Fils, se soumettra à Dieu qui lui aura tout soumis; ainsi, Dieu régnera parfaitement sur tout» (1 Co 15:28).

Le Saint-Esprit est lui aussi une personne divine, mais il est investi d’une mission différente de celle du Fils de Dieu. Il est notre consolateur (Jn 14:26) et notre avocat; il nous dévoile le sens de l’Ecriture (Jn 14:17); il intercède en notre faveur par des prières appropriées (Rm 8:26); sans lui, nous ne pouvons d’ailleurs pas reconnaître Jésus comme Sauveur et Seigneur (1 Co 12:3).

La prière: Jésus a enseigné à ses disciples - et par conséquent à nous aussi -à prier le Père (Mt 6:9-13). Quand l’apôtre Jean, saisi d’effroi, se jeta aux pieds de l’ange pour l’adorer, celui-ci l’en empêcha en disant: «Garde-toi de le faire! Je suis un serviteur comme toi ... Adore Dieu!» (Ap 22:9). La prière adressée à Jésus est non seulement possible, mais depuis sa venue dans le monde, elle est même recommandée. Jésus a lui-même déclaré à ses disciples: «Jusqu’à maintenant, vous n’avez rien demandé en mon nom» (Jn 16:24) et: «Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai» (Jn 14:14). Tout ce que nous disons et faisons, ce qui comprend aussi nos prières, est inclus dans cette recommandation de l’apôtre Paul aux Colossiens: «Dans tout ce que vous faites ou dites, agissez au nom du Seigneur Jésus, en remerciant par lui Dieu le Père» (Col 3:17). Puisque Jésus est le seul médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tm 2:5), nous pouvons lui adresser nos prières. Etienne, le premier martyr, présenté comme «un homme rempli d’Esprit Saint» (Ac 7:55), a prié le Seigneur Jésus-Christ: «Seigneur Jésus, reçois mon esprit!» (Ac 7:59). Pendant qu’il était sur terre, Jésus a accepté d’être imploré comme Dieu. Le lépreux (Mt 8:2), l’aveugle de naissance (Jn 9:38) et les disciples (Mt 14:33) se sont prosternés devant lui. Dans la Bible, cette attitude exprime la forme la plus élevée de l’adoration et de l’hommage. Pour ce qui est de la prière adressée à l’Esprit Saint, la Bible n’en parle pas.