Nostradamus

Les vacanciers étant passés l'été dernier par Salon de Provence ont pu constater combien la ville a été marquée par un certain Michel de Notre Dame dit "Nostradamus" ; peinture géante, musée, affiches annonçant des conférences, nombreux livres bien en vue chez les libraires... En parcourant Salon, nul n'a pu ignorer que le personnage a influencé plusieurs générations de Salonnais, ainsi que beaucoup d'autres personnes en France et à l'étranger.

Il y a quelques années paraissait un livre dont les médias ont beaucoup parlé : "Nostradamus, historien et prophète". Son auteur, Jean-Charles de Fontbrune, y faisait part de nouvelles et surprenantes découvertes qu'il avait faites dans les écrits de Nostradamus suscitant l'intérêt des lecteurs et créant un climat d'inquiétude, parfois même d'angoisse, chez un certain nombre d'entre eux. Que faut-il en penser ?


Rappelons tout d'abord que "Nostradamus" était un médecin français qui exerçait aussi l'astrologie. Il a vécu au 16ème siècle et c'est en 1555 qu'il a publié un recueil de prédictions appelé "Centuries astrologiques". Est-il besoin de dire ici qu'il ne faut pas confondre "astrologie" avec "astronomie". L'astronomie est une science raisonnable qui étudie la position, les mouvements et la constitution des corps célestes ; alors que l'astrologie n'a aucun fondement scientifique réel. En effet, pour cette dernière, il ne s'agit que de divinations permettant, soi disant, de prédire des évènements d'après l'inspection des astres qui se fait, dans la plupart des cas, au vu de simples cartes du ciel. A ce sujet, rappelons que la Bible nous dit clairement de ne pas écouter les astrologues, devins, magiciens et autres "prophètes" du genre car : "c'est le mensonge qu'ils vous prophétisent...", est-il écrit dans le livre du prophète Jérémie. (cf. Jér. 27 : 9 et 10).


En fait, Nostradamus n'a rien annoncé de clair ou de précis dans ses prédictions. Certes, il était doué, cultivé, et assez intelligent pour écrire des "quatrains" où tout se mélange pêle-mêle en latin et en langue méridionale. Pour pouvoir décrypter les messages de ce mage, Mr de Fontbrune a, parait-il, utilisé un ordinateur. Or selon des analyses récentes faites par de vrais scientifiques, les quatrains en question ne peuvent être considérés comme des prophéties. Si Nostradamus y avait annoncé clairement des faits précis, il est peu probable que la plupart d'entre eux eussent trouvé un accomplissement quelconque. Mais étant donné le grand mélange des mots, des noms, des lieux dits et des idées, il semble possible d'extraire de ces textes tant de messages différents, qu'on peut leur faire dire tout et n'importe quoi. Ainsi, avec un ordinateur, un peu de perspicacité et les décennies qui ont passé, découvrir que n'importe quel événement marquant de notre histoire aurait été prédit par Nostradamus n'est plus impossible. C'est ce qu'a fait, avec un certain succès, Mr de Fontbrune.


Ce qu'il est important de savoir c'est que la plupart des hommes de sciences interrogés à ce sujet n'hésitent pas à parler d'une énorme tromperie. Nous vivons aujourd'hui une période très favorable à la résurgence de ce genre de prédictions, étant donné que nous approchons de l'an 2000. Ce genre de phénomène va, sans aucun doute, aller en s'accentuant. Beaucoup d'autres pseudo-prophètes ont déjà annoncé toutes sortes de cataclysmes pour la fin de ce millénaire et les sectes ne sont pas en reste pour annoncer la fin du monde. Il y a une vingtaine d'années, un certain Mr Dumas, de Lyon, avait fait publier un livre intitulé "1974 - Déluge de feu", où il annonçait la fin du monde. Comme rien ne s'était passé cette année là, il dut réviser ses calculs et publia un deuxième ouvrage annonçant que ce serait pour Octobre 1981. A l'approche de cette date, de sérieux doutes s'étant emparés de l'auteur, il récidiva pour annoncer que ce serait pour 1990 ... Or en 1990, il ne s'est rien passé non plus ; et ainsi de suite!


Quelle spéculation dangereuse! A la même époque, la presse avait aussi parlé d'un ex-médecin italien qui s'était fait ermite dans le Val d'Aoste. Il avait lui aussi, mais par voix de presse, annoncé que la fin du monde devait commencer 3 mois plus tard. Il se prenait pour l'un des 2 prophètes de l'Apocalypse! Beaucoup de gens le prirent très au sérieux et se préparèrent pour l'événement annoncé. Ultérieurement, il fut poursuivi par la justice italienne pour "diffusion de nouvelles fausses et tendancieuses de nature à troubler les citoyens".


La question de la fin du monde revient périodiquement sur la scène. Elle intrigue bien des gens et fait la hantise d'un certain nombre. N'est-il pas alors facile d'exploiter une telle situation ? Il y a là une bonne affaire commerciale à réaliser et certains ne s'en privent pas. Mais les conséquences sont souvent navrantes. Il n'y a qu'à rappeler comment, après la parution du livre de Mr de Fontbrune, craignant un cataclysme qui devait engloutir Paris sous 90 mètres d'eau, des parisiens ont vendu leurs biens et sont allés vivre à la montagne. Ils y auront au moins gagné... l'air pur!


L'inquiétude existe chez bon nombre de nos contemporains. Elle est l'objet d'une exploitation qu'un journaliste a nommé "l'industrie de l'après-apocalypse". Notre monde est malade ; et si la fin est proche, pourquoi ne pas essayer de se protéger ? On appelle cela le mouvement des "survivalistes". Pour satisfaire les demandeurs, certaines firmes ont lancé tout un équipement de survie très sophistiqué. C'est incroyable... mais vrai! Le plus tragique dans tout cela, c'est que pour certaines personnes, l'angoisse devient telle qu'elles finissent par se suicider. Car dans toutes ces prédictions, il n'y a pas une parole d'espérance qui puisse apporter quelque consolation. C'est là que le message de la Bible diffère en tous points de ceux que les faux prophètes de ce monde nous offrent.


Il est vrai que la Bible, pour une bonne part de ses écrits, est un message prophétique. Elle parle, elle aussi, et depuis longtemps, d'une fin du monde, sans toutefois donner de dates précises. Mais elle apporte en même temps une parole d'espérance ; car son message n'est pas un message d'homme mais le message de Dieu aux hommes. La prophétie biblique n'a jamais eu un caractère fataliste. Dans la Bible, les prophètes étaient vraiment des envoyés de Dieu pour faire connaître sa volonté aux hommes de toutes les générations. Et si leurs prédictions étaient un aspect important de leur ministère, leurs messages s'inscrivaient surtout dans le présent pour inviter leurs auditeurs à se repentir de leurs péchés et à se convertir à Dieu.


Il en est de même pour tout l'aspect prophétique du Nouveau Testament, tant pour le ministère de Jésus que pour celui de ses apôtres. L'annonce des événements de la fin des temps est accompagné du message de la grâce divine, promise pour tous ceux qui se repentent et qui croient au salut accompli en Jésus-Christ son fils. L'annonce prophétique biblique ne doit jamais être séparée de celle de la Bonne Nouvelle de l'Evangile. C'est ce que l'apôtre Pierre a fait au jour de la Pentecôte en reliant son message à celui du prophète Joël, mais en n'oubliant pas que le plus important était de dire au peuple rassemblé à Jérusalem : " Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse" (Actes 2 : 38 - 40).


La prophétie, selon la Parole de Dieu, est donnée plutôt pour conduire les hommes au salut que pour les envoyer en enfer. Et s'il est vrai que la fin du monde est annoncée par Dieu et que Lui seul en connaît les tenants et les aboutissants, son but n'est pas de faire du sensationalisme. Son désir est d'inciter les hommes à se repentir et à croire en Jésus-Christ pour recevoir le pardon de leurs péchés et la vie éternelle. Quelle paix intérieure et quelle grande espérance animent alors celui qui se tourne vers Lui. Loin d'être troublé, il peut affirmer, avec Esaïe le prophète : "Voici, Dieu est ma délivrance, je serai plein de confiance et je ne craindrai rien ; car l'Eternel est ma force et le sujet de mes louanges ; c'est Lui qui m'a sauvé" (Esaïe 12 : 2).


Quelle extraordianire expérience que celle du vrai chrétien qui peut, lui aussi, affirmer à cause de sa foi en Jésus-Christ : "Voici, Dieu est ma délivrance, je serai plein de confiance et je ne craindrai rien ; car l'Eternel est ma force et le sujet de mes louanges ; c'est Lui qui m'a sauvé"!


A vous tous qui venez de m'écouter, je souhaite de tout coeur que ce soit la votre expérience.

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