GUERI DE LA LEPRE

Luc, le médecin d'Alexandrie, a rapporté le récit qui suit : "Jésus se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, ils élevèrent la voix et dirent : "Jésus, maître, aie pitié de nous". Dés qu'il les eût vus, Il leur dit : Allez vous montrer aux sacrificateurs ; et pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent guéris". (Luc 17 : 11-14).

Nous sommes ici dans un village situé entre la Samarie et la Galilée. Nous y trouvons dix hommes qui vivent dans la misère la plus noire et le désespoir le plus complet. La vue seule de ces hommes inspire la pitié, la crainte et le dégoût. Ces dix hommes n'ont plus aucune espérance dans ce monde, sinon recevoir assez d'aumônes pour ne pas mourir de faim ce jour-là. Ces dix hommes que la terrible maladie de la lèpre avait unis dans le désespoir, allaient aussi unir leur destinée dans la délivrance. Chacun de ces dix lépreux avaient une histoire différente qui lui était propre. Elles différaient entre elles comme le jour et la nuit, mais le même drame sombre les unissait toutes. Leur vie était résumée par un mot terrible qui sonnait comme un glas funèbre : La lèpre.

Vous savez comme moi que la Bible est un livre qui souvent parle par images. La lèpre était inguérissable à cette époque. Dieu seul pouvait la guérir. La lèpre est ainsi l'image d'une maladie morale que nous portons tous en nous, qui sonne aussi dans nos vies comme un glas funèbre et que Dieu seul peut guérir. La lèpre est donc l'image du péché, mot que nous retrouvons quasiment de la première à la dernière page de la Bible.

La lèpre défigurait les hommes et le péché en fait autant. C'est aussi le péché qui défigure le monde. C'est le péché qui défigure le mariage, la famille, la société. Le péché défigure même le sport. Nous savons à quel point le sport s'est outrancièrement commercialisé jusqu'à en perdre tout crédit. Le péché, où qu'il passe, défigure tout ce qu'il touche. Si ces dix lépreux étaient ici, ils nous parleraient de la destruction systématique que la lèpre opérait dans leur corps et ils nous feraient voir les ravages qui éclataient jusque sur leur visage.

L'un d'eux nous raconterait une histoire comme celle-ci :

- Mes parents étaient nobles, ils étaient princes en Israël. J'ai eu une jeunesse heureuse, j'ai fait de bonnes études et les perspectives d'avenir les plus enviables se présentaient à moi. Un jour, on a constaté sur mon corps une petite tache blanche qui résistait à tout traitement, et qui allait grandissant. Mes parents m'ont envoyé chez les meilleurs médecins jusqu'au jour où le verdict est tombé : J'étais lépreux.

Cet homme nous dirait avec des larmes et des sanglots dans la voix : "Le dernier souvenir que j'ai de ma place dans la société, a été mon expulsion de cette société. Tout ce qui m'appartenait et que je ne pouvais pas emporter, a été brûlé sur la place publique devant tout le monde. On m'a fait mettre un linge sur la bouche car on craignait la contagion de mon haleine et je devais désormais signaler ma présence en criant partout impur, impur, impur ! Et quand je passais sur un côté de la rue, les gens passaient de l'autre côté. On a fini par me conduire jusqu'à l'extrémité de ma province, le plus loin possible, et là, on m'a abandonné à mon sort. J'ai trouvé là des compagnons d'infortune plus atteints que moi. La vue de leurs plaies m'a révélé la gravité et le caractère de ma maladie". Cet homme aurait fini par ces mots : "Avec eux j'ai vécu, avec eux j'ai souffert, et avec eux j'ai pleuré…"

- Un autre viendrait donner un témoignage différent, mais finalement combien semblable ! A eux dix, ces hommes représentaient toutes les classes de la société. Les ravages étaient les mêmes du prince au mendiant, de l'indigène à l'étranger. La lèpre s'attachait à eux comme la rouille s'attaque à l'acier, le ronge et le rend inutilisable. En fait, il n'y avait qu'une seule expression pour décrire ce qu'ils étaient, ils étaient des morts vivants. Et quand la Bible nous parle du péché, elle emploie la même expression. Et en nous parlant de gens (hommes ou femmes) qui vivent dans les dérèglements de toutes sortes y compris le désordre sexuel, le Saint-Esprit fera dire à l'apôtre Paul "qu'ils sont morts quoique vivants".

La scène qui nous est décrite se passe à la limite de deux pays frontaliers : Entre La Samarie et la Galilée. J'ai souligné à dessein entre.

A la limite de ces deux pays il y avait, comme à la frontière de certains pays, une bande de terre qui n'est pas toujours bien précisée. Pendant la première guerre mondiale, entre les deux fronts des armées, il y avait un terrain inoccupé qu'on a appelé "no man's land", c'est-à-dire le bout de terre qui n'appartient à personne. C'était là qu'ils étaient groupés, à la frontière de deux nations, à peine différentes, qui avaient une religion et une langue apparentées. Ni l'un ni l'autre de ces pays, ni l'une ni l'autre de ces religions ne voulaient d'eux ni ne pouvaient quelque chose pour eux, et on les avait parqués le plus loin possible.

 

Dans le même sac !

Remarquez qu'avant d'être là, ils auraient volontiers débattu de théologie. Les uns auraient dit "c'est nous qui avons raison" ; et les autres, "taratata ! c'est nous qui disons la vérité". Mais maintenant, s'il y avait un sujet dont on ne parlait pas, c'était celui de la religion. A quoi bon pour le Juif de se gonfler comme un coq et de dire, moi, je suis Juif, puisqu'il était perdu comme le Samaritain. Et le Samaritain, quel avantage aurait-il eu de répliquer : Moi je suis un Samaritain, puisqu'il avait la même maladie que le Juif.

A quoi cela pouvait-il servir au Juif de dire qu'à Jérusalem, il y ait le temple de Yahvé ? Le Samaritain lui, pouvait se glorifier d'avoir un autre temple à la montagne de Samarie. Que pouvaient, pour l'un comme pour l'autre, leurs temples respectifs ? De quel profit cela aurait été pour le Juif de dire : Ma religion à moi est plus ancienne que la vôtre ? Malgré son brevet d'ancienneté, il était perdu comme le Samaritain.

Ainsi, tandis qu'à Jérusalem et à Samarie on s'assommait à coup de textes de l'Ancien Testament, là, dans ce "no man's land spirituel", il y avait sur le sujet un silence de mort, parce que par-dessus leurs différences sociales, linguistiques, culturelles, et religieuses, ces dix hommes avaient un point commun : Ils étaient lépreux.

Et pour savoir ce qu'ils étaient, ils n'avaient pas besoin d'une dissertation théologique. Ils n'avaient pas besoin d'une étude de laboratoire, ils n'avaient simplement qu'à se regarder l'un l'autre. Et en regardant l'autre, ils découvraient ce qu'ils étaient. Ils avaient un présent misérable, un passé sans consolation, et un avenir sans espérance. Autrement dit, et je voudrais que vous reteniez cette expression, ils étaient dans le même sac ! Il leur a fallu cette lèpre pour s'en rendre compte.

Puisque dans la Bible la lèpre est une image du péché, on comprend mieux le langage de l'apôtre Paul qui, guidé par le Saint-Esprit, donnait au péché une dimension universelle : "Il n'y a pas de justes, pas même un seul, tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu". Et il a ajouté : "Il n'y a pas de différence", ce qui revient à dire, nous sommes tous dans le même sac !

Certains vont dire : Cessez de nous caresser à rebrousse poil ! On n'est d'accord avec ce que vous dites surtout avec l'expression "il n'y a pas de différence". Il y a des différences, au contraire. Il y a des différences de moralités, il y a des gens meilleurs que d'autres, il y en a qui ne sont pas tant pécheurs que d'autres, qui ne font pas autant le mal que d'autres, et vous nous dites qu'il n'y a pas de différence ? Il y a des différences !

Navré de vous contredire, mais moi je me range du côté de l'Ecriture et je prétends qu'il n'y en a pas. Je vais vous l'expliquer.

 

S.N.C.F.

Regardez les chemins de fer. Il y a la locomotive qui tire tous des wagons de différentes classes. Il y sur les grands Express la classe Pullman avec des coussins moelleux, des appuie-tête empesés, repassés, brodés. C'est le grand confort et ce n'est jamais bondé. Puis il y a la première classe avec son luxe appréciable et confortable. Après vient la deuxième classe, la plus connue de tous. Autrefois il y avait, paraît-il, une troisième classe qui a disparu depuis. Et derrière, tout derrière, il y a encore un wagon à bestiaux sur lequel il est écrit : Dix chevaux ou quarante hommes. Quelle différence !

Ceux qui sont dans la classe pullman ou en première, c'est nous les Français, les Belges, les Suisses, les Allemands, les Anglais, les Américains ; nous sommes tous dans l'un des dix pays les plus riches du monde. Après il y a ceux qui sont en deuxième classe, et le tiers-monde. Puis viennent les wagons à bestiaux du quart-monde, où 80 s'entassent sur une surface de 40 ! Ce sont ceux qui n'ont pas assez pour vivre mais qui ont trop pour mourir.

Vous allez donc me dire : Vous voyez bien qu'il y a des différences ! Eh bien pas tant que ça, car ils sont tous accrochés à la même locomotive et ils vont tous dans la même direction ! Que vous soyez en première classe ou dans les wagons à bestiaux, le train vous emmène au même endroit.

Nous sommes tous accrochés au train du péché et nous allons tous vers une direction fatale : La mort. "Le salaire du péché, c'est la mort ", dit la Bible. Et non pas la mort du cimetière seulement, parce qu'il y a une deuxième mort au-delà du cimetière. C'est pourquoi, quand ce train arrive à la grande bifurcation qu'est la gare de la conversion, la meilleure chose à faire, c'est de descendre de ce train et d'en prendre un autre.

C'est ce que j'ai fait, j'en suis descendu et j'en ai pris un autre, celui du salut. Moi aussi j'étais accroché aux plaisirs du monde. J'en connais autant ou presque autant que n'importe qui sur le sujet. Mais je suis descendu de ce train et j'ai pris l'autre, celui de la conversion qui allait dans l'autre sens, et dont la direction finale est assurée par Jésus-Christ le Sauveur.

 

Séparés des autres.

La deuxième chose, c'est que ces lépreux, non seulement étaient tous dans le même sac, mais ils étaient séparés des hommes, ils n'avaient plus de contact avec leurs semblables. Le péché fait cela aussi, il laisse l'homme seul, il le sépare de la compagnie de ses semblables. Dans les cas extrêmes, il y a les gibiers de potence, les gens de sac et de corde. On les retranche de la compagnie de leurs semblables en les mettant en prison.

Mais en dehors de ces cas extrêmes, on peut être libre apparemment, mais connaître dans son cœur une solitude d'esprit, on peut être seul au milieu d'une foule.

Et vous les jeunes gens, cela ne vous est-il jamais arrivé d'être dans une discothèque avec une jolie fille et de vous sentir seul malgré tout ? Celui qui est le plus entouré n'est pas celui qui est le moins seul. Croyez--moi, l'homme n'est jamais aussi seul que lorsqu'il est accompagné de son péché. C'est quelqu'un qui a commis des fautes et qui n'ose plus revenir dans le cercle de ses amis. Il n'ose parfois plus rentrer dans sa famille. Il préférera rompre, changer de quartier, plutôt que de reparaître avec cette tache dans sa vie.

Oui, le péché laisse l'homme seul, jusque dans la famille où on ne se parle plus, on ne se comprend plus. On a les mêmes mots, mais on ne parle plus le même langage, bien qu'on ait la même langue. Le péché sépare les hommes. Maintenant, c'est les femmes contre les hommes, ou les hommes contre les femmes. C'est l'ouvrier contre le patron et inversement ; les blancs contre les noirs et vice-versa. Et la pire des choses à présent c'est les enfants contre les parents. Oui, seul aussi est ce pauvre buveur qui a contracté des dettes dans tous les cafés. Il est tellement seul qu'il y a des rues de sa ville où il n'ose plus passer.

 

Séparé de Dieu.

La troisième chose, c'est que les lépreux étaient non seulement séparés des hommes mais, dans un certain sens, séparés de Dieu, car les lépreux n'avaient plus accès au Temple qui était censé représenter la maison de Dieu. Quelqu'un dira : C'est vrai, le ciel ne me répond plus ; j'ai beau prier, le ciel est fermé. Je vais à l'église, je fais brûler des cierges, et il n'y a rien qui répond, rien ne me rapproche de Dieu qui reste sourd à mes appels. La faute n'est pas en Dieu mais en nous.

Le prophète Esaïe, dit : "Ce sont vos péchés qui ont fait séparation entre vous et votre Dieu". Le danger est de s'obstiner à demeurer séparé de Dieu en rejetant son moyen de salut, et de rester éternellement séparé de Lui. Imaginez ce que ce serait de vivre éternellement séparé de Dieu, de vivre à toujours avec soi-même, avec devant soi ses péchés et le souvenir de ses péchés.

 

Repoussant.

La quatrième chose, c'est que le lépreux était laid et repoussant. Mais quelque repoussant que soit un lépreux, le péché l'est plus encore. Dans ces camps de lépreux en Afrique, il est poignant de voir ces pauvres gens qui, avec des restes de membres, des mains sans doigts, des nodules sur la face, la figure ravagée, essayer de travailler encore avec des moignons de membres. Leur corps est rongé par la maladie, et pourtant, chez ces lépreux devenus chrétiens, vous voyez briller dans leur regard quelque chose de paisible né de l'espérance qui les attend dans le royaume de Dieu. Cela veut dire que si la lèpre a touché leur corps, elle n'a pas touché leur âme, ni leur caractère ni leur être profond, tandis que le péché….

Je peux vous conduire dans tous les rangs de la société (et il ne faut pas aller loin) ; il suffit de regarder certaines personnes, le péché a fait plus que marquer leur corps, il a marqué leur âme : La débauche, l'excès, l'alcool, le vice, ont marqué les corps et ont ravagé les âmes. N'oubliez jamais cette phrase : Le péché c'est la chose abominable que Dieu hait.

Le missionnaire qu'était le docteur Blank, était revenu en congé en Europe où il donnait des conférences sur son travail en Afrique. Dans un de ses messages, il a appelé le péché la chose abominable que Dieu haïssait. A la sortie, un responsable de l'église s'est approché de lui et lui a dit : Docteur Blank, mais enfin, quelle expression vous employez ! Nous avons des jeunes ici, vous devriez modérer vos expressions, employer d'autres mots, vous devriez parler d'inhibitions, de malformations, de tendances négatives dans notre être ! Le docteur Blank a dit : J'ai compris, attendez. Il est allé chercher sa trousse de médecine et il en a sorti une petite fiole de strychnine (il suffit d'une goutte sur la langue pour tomber mort). Il a dit : Vous voulez sans doute que j'arrache l'étiquette strychnine pour la remplacer par limonade ? Plus inoffensif serait le nom, plus mortelle serait la dose.

Que diriez-vous si votre pharmacien appelait l'acide sulfurique de l'eau distillée, et s'il appelait la ciguë du thé rafraîchissant. Dieu appelle un chat, un chat, et il appelle le péché, péché ; il nous aime assez pour nous dire la vérité. Et puis, quand on parle du péché, il faut oser ajouter que tous en sont atteints, les effets sont universels, de Tokyo à New-York, de Londres à Melbourne de Buenos Aires à Paris, partout et partout vous avez les mêmes effets parce que vous avez les mêmes causes.

 

Le monde va mieux.

Certains vont dire : De nos jours les affaires mondiales vont vite, et notre monde devient de meilleur en meilleur. Je ne sais pas s'il y a encore des gens qui le croient, mais au début du vingtième siècle on le croyait, et les savants affirmaient que notre monde irait de mieux en mieux. Par l'instauration d'un système social élevé, la capacité de mal de l'homme serait vite étouffée ; nous étions en route pour l'ère de la fraternité universelle !

Y croyez-vous encore ? Tenez, je vais vous poser quelques questions. Les hommes d'aujourd'hui sont-ils plus doux et plus tolérants que ceux de la génération précédente ? Sont-ils moins égoïstes, luttent-ils avec moins de ténacité pour leurs droits ? Ont-ils plus de considération pour les droits des autres ? La moralité est-elle à la hausse ? Partez-vous en vacances en laissant ouverte la porte de votre appartement ? Si vous avez une connaissance moyenne de l'homme et du monde, vous direz qu'il n'y a rien qui va mieux, que la situation empire, et la preuve, c'est qu'il n'y a plus de place dans les prisons.

Voyez-vous, lorsqu'à la croix du calvaire les hommes ont crucifié le Seigneur, ils ont dit : "Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous", ils ont commis le péché des péchés ; et si Jésus revenait aujourd'hui, on lui ferait subir le même sort. Car, ne l'oublions jamais, les péchés qui ont entouré la croix se retrouvent dans toute vie d'homme aujourd'hui, ce qui a fait dire à un grand prédicateur : Il n'y a pas de nouveaux péchés, il n'y a que des nouveaux pécheurs.

 

Soyez positif !

Vous allez penser que tout ou presque tout ce que j'ai écrit jusqu'ici est négatif. Je l'admets ; mais le récit m'y a forcé, car être lépreux n'a rien de positif. Mettez-vous à la place de ces pauvres gens : Leur vie était triste, désespérée, c'était à plus ou moins longue échéance la mort dans d'atroces souffrances. Mais voici que sur un arrière plan de désespoir, apparaît l'avant plan lumineux de la Bonne Nouvelle : "Le fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu" et "Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais sa repentance et qu'il vive". Ou encore : "Dieu n'a pas envoyé son fils, non pour qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui" (Jean 3 : 17).

C'est pourquoi Jésus est venu. Il n'était pas atteint de la lèpre spirituelle comme nous, il était sans péché. Il a regardé ses concitoyens dans le blanc des yeux et il les a mis au défi de trouver le péché en lui.

Par deux fois le ciel s'est ouvert au-dessus de lui pour témoigner : "Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon plaisir". Et cette communion lumineuse a duré jusqu'au jour où Il s'est offert à porter notre lèpre morale. Ce fut le jour sinistre de la croix du calvaire.

Voyez-vous, la croix, ce n'est pas tellement l'agonie physique, qui déjà en elle-même est terrible : Enfoncer des clous rouillés de fer forgé dans les mains et dans les pieds. Nous savons à quel point nous sommes douillets, nous, lorsque nous frôlons une épine, et combien vite nous savons courir chez le docteur pour le plus petit bobo ! Mais être pendu par les mains et par les pieds, physiquement, c'était horrible. Mais ce qui a été plus horrible encore, c'était, en plus, la souffrance morale et surtout la souffrance spirituelle. C'est notre lèpre qu'il portait, lui qui était sans péché.

Voyez-en les effets. Souvenez-vous de ce que nous avons dit : Le lépreux est hideux à voir. L'Ancien Testament dit que Jésus est le plus beau des fils des hommes. Toutefois quand il est arrivé à la fin de sa vie, il n'était plus reconnaissable. Il avait le visage défait plus que celui d'aucun fils des hommes. Quand il est entré en agonie au jardin de Gethsémané, les vaisseaux capillaires de la face ont sauté et son visage a été inondé de sang, il était devenu méconnaissable.

En deuxième lieu, je vous ai dit que le lépreux était séparé des hommes, et le Seigneur s'est aussi retrouvé tout seul, séparé de tous. Pierre avait renié, Judas avait trahi et Jean suivait de loin ! Et quand il fut sur la croix, à midi, le jour est parti ; cela voulait dire que Dieu lui-même était parti, parce que Dieu ne peut pas voir le mal sans le punir. Et comme il prenait notre lèpre morale à son compte, Dieu a détourné sa face de son propre Fils qui portait notre condamnation.

Il fut séparé de Dieu pour que nous ne le soyons jamais. Il est descendu dans un abandon que nous ne pouvons pas décrire. Pour que nous ne soyons pas abandonnés, il a crié : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?"

Mes amis, le cri de Jésus à la croix, c'est le cri des perdus en enfer qui seront éternellement abandonnés. Et s'il a poussé ce terrible cri d'abandon c'est pour que vous ne le poussiez pas, pour que vous veniez à Lui et que vous soyez réconciliés avec Dieu. Il a porté ce qui faisait notre perdition. Le virus de notre péché l'a entraîné dans la mort et, en même temps, il a enterré cette condamnation dans Sa mort. Et maintenant, par la mort de Jésus-Christ, l'œuvre de rapprochement est faite. Le pardon de Dieu nous permet de réintégrer la place que nous n'aurions jamais dû quitter. Par le pardon de Dieu vous retrouvez la communion avec Dieu, vous pouvez l'appeler "Père". Et à partir de cette communion verticale avec le ciel, vous pouvez avoir et commencer une nouvelle communion horizontale avec les hommes.

 

Un court témoignage personnel.

Je ne vais pas parler en théorie mais en pratique. Je serai très bref pour vous raconter un triste épisode de ma propre famille. Mon grand-père habitait à trente mètres de chez nous. Dans une occasion particulière il s'est montré terriblement indélicat (pour ne pas dire plus) avec nous. Désormais ses deux familles se croisaient sans plus jamais se parler. Ni un bonjour, ni un salut, ni rien, sinon des insultes du côté de mon grand-père. Et cela a duré sept ans.

Puis ce fut l'année de ma conversion. Je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne me l'explique pas encore aujourd'hui, mais à peine avais-je accepté Jésus dans mon cœur, que quelques jours après je suis allé embrasser mon grand-père et les deux familles se sont réconciliées. Voyez-vous, quand la communion est rétablie avec Dieu, le Seigneur permet de rétablir la communion avec les hommes.

 

Le plan du salut.

Passons maintenant au plan du salut que nous allons voir ensemble, en trois points :

1) En parlant des lépreux, il est écrit qu'ils se tenaient à distance. Ils s'estimaient impurs, ils savaient qu'il y avait un abîme de sainteté entre eux et Jésus-Christ, ils n'osaient pas s'approcher de Jésus. Or c'est la première attitude que nous devons prendre.

Entre Dieu et les hommes, il y a un abîme infranchissable. Non seulement Dieu est au ciel et nous sur cette terre, mais Dieu est pur et saint, et nous sommes souillés. Et il nous faut reconnaître l'abîme moral qui nous sépare de lui

2) La deuxième point : Ils criaient : "Aie pitié de nous !" Je vois ces pauvres gens qui disent : Seigneur, regarde mes mains ! Regarde mon visage ! Regarde où j'en suis dans ma maladie…

Et nous, c'est aussi ce qu'il faut faire. Il faut lui dire : Regarde mes mains, dans quoi elles ont trempé ! Je ne voudrais pas qu'on sache ce qu'elles ont fait, mais toi, Seigneur, tu le sais ! Seigneur, regarde ma figure, dans ma caboche d'homme ce qui s'est passé ! Seigneur, regarde dans mon cœur les mauvaises pensées que j'ai cultivées ! Aie pitié !

3) Troisième point : La prière a-t-elle été entendue ? Le Seigneur a dit un mot : "Allez !" Allez vous montrer aux sacrificateurs (prêtres) ! Un mot de Jésus est suffisant pour sauver. Ce mot, il est prêt à le dire, mais êtes-vous prêt à dire le vôtre ? Il ne dira jamais le sien tant que vous n'aurez pas dit le vôtre : Aie pitié ! La puissance du ciel ne descendra jamais dans votre vie tant que vous n'aurez pas demandé au Seigneur de vous pardonner.

 

Une Mission.

Le miracle s'est fait pour les lépreux, et avec le salut, le Seigneur leur donne une mission. Il ne les envoie pas prêcher un sermon, il les envoie vivre un sermon. Il les envoie avec la démonstration indiscutable de la puissance de l'évangile. Quand Jésus entre dans un cœur, la vie change.

 

J'étais à Marseille, il y a quelques temps, pour une série de conférences d'évangélisation. Il y avait là un jeune homme du quartier qui a rendu son témoignage. Il a dit qu'avant sa conversion, il était le plus grand voleur du quartier. Il est venu aux réunions évangéliques, il y a découvert la Bible et il y a trouvé le Sauveur. Et maintenant il ne vole plus. Il avait à peine besoin de le dire, on savait que sa vie était transformée, ça se voyait !

De même, il y a dans le regard, dans l'attitude d'un nouveau converti, un quelque chose qui parle sans paroles. Il y a une puissance de salut dans celui qui se tourne vers le Seigneur. J'ai connu des gens asservis à l'alcool, au tabac, à la drogue, à la fabulation, à l'impureté…. Jésus les a libérés.

Dans un sens mon introduction était négative. Dans un sens elle l'était, forcément, puisque nous sommes des coupables et nous sommes perdus ; mais maintenant que Dieu, dans Son amour, a pris votre perdition à son compte, vous pouvez entrer dans tout ce qu'il y a de plus positif.

Jésus peut faire de vous de nouvelles créatures. Il suffit de venir à lui, de lui clamer votre désespoir, votre culpabilité, puis de vous confier à lui pour que rien ne soit plus jamais le même dans votre vie.

Rien ne vous empêche de vous convertir aujourd'hui. Alors venez au Sauveur qui vous aime. Il vous attend.

Courbez la tête, fermez les yeux et parlez-Lui ! Pendant que vous lisiez ces lignes, Dieu a tenu le langage de votre conscience, Il vous a ramené à certains épisodes de votre vie que je ne connais pas. Vous étiez ailleurs et vous vous demandiez comment vous alliez faire pour régler vos comptes avec lui.

Appelez Dieu dans votre vie, criez au secours ! Faites comme moi. Je suis monté dans ma chambre, je suis tombé à genoux, et, dans les larmes, j'ai dit : "Seigneur, je suis perdu, sauve-moi", et il l'a fait.

Je n'ai plus jamais été le même homme depuis ce jour-là. Alors, faites-le à votre tour. Quelle joie d'appartenir au Seigneur et de découvrir que son joug est facile et son fardeau léger.

Trouvez un lieu et un moment pour vous recueillir, et là, faites monter vers lui cette courte prière que vous pouvez répéter dans votre cœur :

"Seigneur, malgré la distance morale qui me sépare de toi, je viens te demander et recevoir par la foi le salut que tu m'as gagné par ta mort à la croix. Pardonne-moi et, par la puissance de ta résurrection, fais que je puisse montrer autour de moi que tu m'as sauvé par une nouvelle force de vie que je reçois en cet instant. Merci Seigneur".