la chute de Babylone

Ou : Babylone tombe, tombe, tombe…

Un célèbre Negro-spiritual: "Babylone tombe, tombe, tombe. Babylone tombe, c'est pour toujours…"

C'est la chute de l'immense métropole babylonienne que je vais vous raconter. On en trouve le récit dans le chapitre 5 du prophète Daniel.


1
Le roi Belschatsar donna un grand festin à ses grands, au nombre de mille, et il but du vin en leur présence.
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Belschatsar, quand il eut goûté au vin, fit apporter les vases d'or et d'argent que son père Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s'en servent pour boire.
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Alors on apporta les vases d'or qui avaient été enlevés du temple, de la maison de Dieu à Jérusalem ; et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s'en servirent pour boire.
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Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d'or, d'argent, d'airain, de fer, de bois et de pierre.
5
A ce moment apparurent les doigts d'une main d'homme, et ils écrivirent, en face du chandelier, sur la chaux de la muraille du palais royal. Le roi vit cette extrémité de main qui écrivait.
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Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent ; les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux se heurtèrent l'un contre l'autre.
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Le roi cria avec force qu'on fît venir les astrologues, les Chaldéens et les devins ; et le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : Quiconque lira cette écriture et m'en donnera l'explication, sera revêtu de pourpre, portera un collier d'or à son cou, et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume.
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Tous les sages du roi entrèrent ; mais ils ne purent pas lire l'écriture et en donner au roi l'explication.
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Sur quoi le roi Belschatsar fut très effrayé, il changea de couleur, et ses grands furent consternés.
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La reine, à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la salle du festin et prit ainsi la parole : O roi, vis éternellement ! Que tes pensées ne te troublent pas, et que ton visage ne change pas de couleur !
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Il y a dans ton royaume un homme qui a en lui l'esprit des dieux saints ; et du temps de ton père, on trouva chez lui des lumières, de l'intelligence, et une sagesse semblable à la sagesse des dieux. Aussi le roi Nebucadnetsar, ton père, l'établit chef des magiciens, des astrologues, des Chaldéens, des devins,
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parce qu'on trouva chez lui, chez Daniel, nommé par le roi Belschatsar, un esprit supérieur, de la science et de l'intelligence, la faculté d'interpréter les songes, d'expliquer les énigmes, et de résoudre les questions difficiles. Que Daniel soit donc appelé, et il donnera l'explication.
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Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Es-tu ce Daniel, l'un des captifs de Juda, que le roi, mon père, a amenés de Juda ?
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J'ai appris sur ton compte que tu as en toi l'esprit des dieux, et qu'on trouve chez toi des lumières, de l'intelligence, et une sagesse extraordinaire.
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On vient d'amener devant moi les sages et les astrologues, afin qu'ils lisent cette écriture et m'en donnent l'explication ; mais ils n'ont pas pu donner l'explication des mots.
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J'ai appris que tu peux donner des explications et résoudre des questions difficiles ; maintenant, si tu peux lire cette écriture et m'en donner l'explication, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras un collier d'or à ton cou, et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume.
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Daniel répondit en présence du roi : Garde tes dons et accorde à un autre tes présents ; je lirai néanmoins l'écriture au roi et je lui en donnerai l'explication.
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O roi, le Dieu suprême avait donné à Nebucadnetsar, ton père, l'empire, la grandeur, la gloire et la magnificence ;
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et à cause de la grandeur qu'il lui avait donné, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui. Le roi faisait mourir ceux qu'il voulait et il laissait la vie à ceux qu'il voulait ; il élevait ceux qu'il voulait et il abaissait ceux qu'il voulait.
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Mais lorsque son cœur s'éleva et que son esprit s'endurcit jusqu'à l'arrogance, il fut précipité de son trône royal et dépouillé de sa gloire ;
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il fut chassé du milieu des enfants des hommes, son cœur devint semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; on lui donna comme aux bœufs de l'herbe à manger, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce qu'il reconnaisse que le Dieu suprême domine sur le règne des hommes et qu'il le donne à qui il lui plaît.
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Et toi, Belschatsar, son fils, tu n'as pas humilié ton cœur, quoique tu saches toutes ces choses.
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Tu t'es élevé contre le Seigneur des cieux ; les vases de sa maison ont été apportés devant toi, et vous vous en êtes servis pour boire du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines ; tu as loué les dieux d'argent, d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient point, qui n'entendent point, et qui ne savent rien, et tu n'as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies.
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C'est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture.
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Voici l'écriture qui a été tracée : Compté, compté, pesé, et divisé.
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Et voici l'explication de ces mots. Compté : Dieu a compté ton règne, et y a mis fin.
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Pesé : Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger.
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Divisé : Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.
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Aussitôt Belschatsar donna des ordres, et l'on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou un collier d'or, et on publia qu'il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume.
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Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué.
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Et Darius, le Mède, s'empara du royaume, étant âgé de soixante-deux ans.

 

Babylone était le paradis de l'architecture. Il est supposé que des centaines de milliers d'hommes ont été employés pour la construction de sa muraille et de ses principaux ouvrages d'art. La muraille de Babylone était d'une épaisseur telle, que quatre chars attelés pouvaient y passer de front. La ville avait cent kilomètres de pourtour et ses murailles vingt cinq de côté (certains historiens disent 25 km en diagonale). Elle était entourée d'une tranchée, de laquelle avaient été tirés les matériaux nécessaires à sa construction. La muraille était recouverte d'un revêtement de briques émaillées représentant des scènes de chasse. Elle était construite en quadrilatère ; sur chaque côté de cette muraille il y avait vingt cinq portes d'airain massif, et derrière chacune de ces portes, une avenue de vingt cinq kilomètres de long, qui allait rejoindre la porte opposée. Il y avait donc cinquante avenues de vingt cinq kilomètres, qui se croisaient à peu près à angle droit ce qui donnait à la ville une apparence de parfaite régularité.

A l'étonnement des Hébreux captifs venus de Jérusalem, les maisons à Babylone ne se joignaient pas au sol, mais elles étaient séparées par des jardins et des futées et étaient reliées par des ponts et des passerelles jetés de toits en toits. Un bras de l'Euphrate traversait la ville de part en part, d'Est en Ouest. Un pont d'une structure merveilleuse avait été jeté par-dessus et un tunnel le traversait par-dessous.

Pour préserver la ville des inondations en temps de pluie, on avait créé un immense lac artificiel qui recueillait le surplus des eaux qui ensuite s'écoulaient pendant les périodes de sécheresse vers les terres altérées. De chaque côté du pont, il y avait un palais dont l'un avait deux kilomètres et demi de pourtour, et l'autre onze kilomètres de circonférence.

La femme de Nebucadnetsar, élevée dans les montagnes des Mèdes, ne pouvait pas s'accoutumer à la plate monotonie des plaines de Babylone. Aussi, pour lui plaire, le roi son époux fit-il construire une montagne artificielle d'à peu près cent mètres de haut. Cette montagne était entourée de terrasses de cent mètres de coté pour le support desquelles des arches impressionnantes avaient été construites. Sur ces arches on y avait placé des pierres plates, puis une couche de bitume, deux épaisseurs de briques reliées par un mortier de l'époque, des feuilles de plomb et de la terre arable et fertile en telle quantité, que les plus grands arbres pouvaient y planter solidement leurs racines. Toute la gloire de la flore tropicale descendait en cascade sur les arches, et d'en bas l'impression devait être que les nuages s'étaient mis à fleurir.

Au sommet de la montagne, il y avait une machine qui puisait l'eau dans l'Euphrate en bas, et qui la faisait jaillir dans ces jardins suspendus, l'une des sept merveilles du monde. Et tout cela, messieurs, pour plaire à sa femme !

Au centre de la ville se trouvait le célèbre temple de Bel, qui lançait l'une de ses tours à près de deux cent mètres dans le ciel. En haut il y avait un observatoire où les devins, les Chaldéens, étaient plus à l'aise et surtout beaucoup plus près des étoiles pour pouvoir converser avec elles. Ce temple était rempli d'images, de statues de toute espèce en métaux précieux. L'une d'elle avait un poids de cent talents babyloniens, ce qui représente à peu près la valeur de cent millions d'euros.

Telle était Babylone la grande, la plus puissante cité du monde située à la croisée de l'antiquité ; centre du commerce mondial, la plus riche ville du globe. Sur les champs de bataille lointains, ses armées remportaient victoire sur victoire, sous l'intelligente et tactique conduite de son général-roi Nabonide. Quand aujourd'hui le voyageur contemple ces ruines et ces étendues désertiques, il a peine à croire que là s'élevait Babylone la grande, ville d'extravagance et de luxe, qui défie l'imagination.

Mais à quoi bon disserter d'avantage ? Au moment où elle nous intéresse, elle est maudite, elle est assiégée, elle a des vivres, des réserves pour vingt ans, mais ce soir elle va tomber.

Le roi Belschatsar

Le dernier roi de Babylone s'appelait Belschatsar. C'était un jeune homme sûr de lui et tout rempli d'une gloire qu'il n'avait pas gagnée. Son grand-père Nebucadnetsar était un "self-made-man" ; mais lui, Belschatsar, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'était pas le fils de ses œuvres. Il était ce type d'homme qui n'accorde aucune pensée profonde aux choses sérieuses de la vie ; sa devise était simple : Mange, bois, et réjouis-toi. Il était déterminé à semer le vent, quitte à récolter la tempête. Et pourtant il savait que le salaire du péché c'est la mort, et que celui qui sème pour le vent, récolte la tempête. Mais il était décidé à manipuler le serpent mortel du péché et croire qu'il n'en serait pas mordu. En dépit de maints avertissements de la conscience, il décida de faire un banquet comme le monde n'en avait jamais vu et n'en verrait jamais plus ; un banquet dont on parlerait dans son royaume et même pendant des siècles et des siècles.

Le Festin de Belschatsar

Il appelle ses principaux serviteurs et leur dit : "Je veux les mets les plus délicats, les meilleurs vins des meilleurs crus, je veux les meilleurs orchestres, je veux faire un banquet à mille de mes seigneurs et de mes nobles". Allait-il mépriser Dieu ? Allait-il en quelque sorte jeter son gant au travers de la figure de Dieu sans qu'Il relève le gant ? Quelques années plus tôt, son grand-père Nebucadnetsar avait été jeté à bas son trône, non pas pour avoir brandi le poing contre le ciel, mais pour s'être élevé dans un fol orgueil, au summum de l'estime de soi. Mais malgré cette connaissance, il ne veut agir qu'à sa guise, il est prêt à semer pour la chair, quitte à récolter la corruption.

Le jour tant attendu pointe, il est proclamé jour de congé à Babylone. Le roi fait un festin pour mille de ses grands, et ce sera le plus extravagant qu'on ait jamais vu. L'excitation est à son comble, les sociétés musicales jouent les hymnes nationaux, les drapeaux, les étendards claquent dans le vent, le menu fretin du peuple danse à même la rue, des chars incrustés de joyaux amènent des ambassadeurs de toutes les parties de l'empire. Les ombres de la nuit descendent sur Babylone ; les gens du peuple se pressent pour voir passer les notabilités qui se rendent au banquet du roi. A l'intérieur, la douce musique orientale excite les sens. Alors, comme aujourd'hui, c'est Satan qui conduit le bal. Le vin est généreux, il coule à flot, la nuit s'avance, le mal se précise, du plaisir on passe à la luxure.

Minuit sonne, tout à coup l'esprit enfiévré du jeune roi semble comme déchaîné, il appelle ses serviteurs, il leur murmure quelques paroles, ils s'en vont et reviennent avec les bras chargés des coupes d'or et des vases qui ont été amenés du temple du Dieu vivant à Jérusalem. L'insensé ! Ose-t-il maintenant lever le poing vers le ciel ? Ne sait-il pas d'où viennent ces vases ? Ne sait-il pas qu'ils sont sacrés ? Va-t-il donc les profaner ?

Il fait passer les vases et les coupes, et devant tous ces invités il propose un toast à la gloire des dieux de pierre, de bois, d'argent et d'or qui ne voient pas, qui n'entendent pas et qui ne répondent pas. Ses invités en ont l'haleine en suspend. Jamais ils n'ont pensé que le roi irait si loin, mais leur esprit intoxiqué par l'alcool les livrent au désir du roi. Et au moment ou il lève le toast, à ce moment-là ses yeux s'écarquillent d'épouvante, ses genoux s'entrechoquent, ses dents claquent, la force de ses reins se brise. Dans la salle, des femmes crient et s'évanouissent. Mille paires d'yeux remplis de terreur sont braqués vers un point précis de la salle des festin, où une main sans bras sortie des manches de l'obscurité, écrit vis-à-vis du chandelier sur le plâtre de la muraille, trois mots mystérieux dont le premier est répété deux fois : "Méné, méné, tekel, upharsin".

Pour la première fois de sa vie, Belschatsar est en contact avec le surnaturel et il a peur. Il a une armée pour le défendre, mais il a peur. Ses coffres sont pleins de bijoux et d'or, mais il a peur. Ses amis l'entourent, mais il a peur. N'est-ce pas étrange qu'aujourd'hui encore, des hommes et des femmes, des jeunes gens et des jeunes filles, qui n'accordent aucune pensée sérieuse aux choses de la vie, lorsqu'ils se trouvent en face du surnaturel, en face de la mort, en face du jugement, tremblent et ont peur.

Belschatsar essaie d'interpréter ces mots qu'il ne comprend pas, et comme il n'y arrive pas il appelle ses chaldéens, ses astrologues, ses devins, et ils entrent en foule. Qui sont ces gens ? Ce sont les suffisants, les philosophes, les psychologues, les astrologues de cette époque. Quant à leur tour ils voient les paroles écrites sur le mur, ils palissent, ils ne peuvent pas en donner l'interprétation.

Pourquoi ne peuvent-ils pas la comprendre ? Le savez-vous ? Eh bien parce que cette écriture, c'est l'écriture de Dieu. C'est la parole de Dieu, et la parole de Dieu ne peut pas se comprendre avec l'intelligence. La parole de Dieu c'est une révélation, et la Bible dit que l'homme naturel ne peut pas comprendre les choses spirituelles.

Heureusement pour lui, la reine fait son apparition et lui dit : "Ô roi vis éternellement, il y a dans ton royaume un homme…". Et on fait appeler cet homme, Daniel. Qui est-il ? Un captif de Jérusalem, un jeune homme qui a mis son honneur à servir Dieu, qui a connu des moments difficiles et qui en connaîtra encore, qui a passé du temps à lire la parole de Dieu, qui a mis son cœur et ses oreilles à l'écoute de Dieu.

Certains disent aujourd'hui que pour devenir chrétiens il faut devenir une femmelette, que se sont des faibles, des gens qui n'ont pas de colonne vertébrale, qui sont chrétiens. Mes amis, moi je crois le contraire. Il n'y a pas de place dans l'église de Jésus-Christ pour ceux qui n'ont pas de sang dans les veines, mais que du jus de citron. En tout cas si vous regardez cet homme et que vous entendez sa réponse, c'est celle de la bravoure. S'adressant au roi de Babylone il dit : "Garde tes dons et accorde à un autre tes présents je lirai néanmoins l'écriture au roi, et je lui en donnerai l'explication". Et il lui dévoile le sens des trois mots : "Belschatsar, tes jours sont comptés, Dieu a mis fin à ton règne, tu as été pesé dans la balance de Dieu et tu as été trouvé trop léger".

Belschatsar entend ces paroles et il tremble, il est convaincu de sa folie, il se rappelle maintenant que ce qu'un homme sème, cela aussi il le récoltera. Et à ce moment-là on entend le long cri d'une sentinelle dans la nuit. Pendant que le festin battait son plein, les Mèdes et les Perses qui assiégeaient la ville (menés par Cyrus le Perse), avaient détourné le cours de l'Euphrate, asséché le bras du fleuve et étaient passés sous la muraille dans le lit de la rivière. Une armée puissante surgie de dessous les remparts s'empare de la ville ; des troupes munies de béliers viennent enfoncer les portes de la salle du festin, et milles épées flamboyantes s'en vont trouer milles poitrines palpitantes. Le roi maintenant, c'est la mort, et d'un monceau de cadavres il fait son trône.

Belschatsar avait était pesé dans la balance, et y avait été trouvé trop léger. Notez bien qu'il n'avait pas été pesé dans la balance des autres, ni dans la sienne, mais dans la balance de Dieu. Et nous ne serons pas non plus pesé dans la balance de l'opinion des autres, ni de la nôtre, mais le jour viendra ou tous les hommes se présenteront au tribunal de Dieu et seront pesés dans la balance de Dieu.

Quelqu'un me dira peut-être : "Vous ne devriez pas être si personnel, votre exposé devrait être moins précis, plus général et un brin plus vague". Que diriez-vous si un chasseur allait chasser dans l'imprécision et dans le vague ? Quelle chance aurait-il de ramener quelque gibier de plume ou de poil. Bien au contraire, il cale la crosse de son fusil au creux de l'épaule, il met son gibier dans son champ de tir, il vise en prolongement du canon et il lance la décharge en plein but. Que diriez-vous si votre médecin vous traitait dans le vague et l'imprécision ? Quand la douleur se calmerait-elle, et quand l'inflammation disparaîtrait-elle ? Or la Bible nous dit que nous sommes tous atteint d'une maladie spirituelle infiniment plus grave que les douleurs physiques. La maladie de l'âme s'appelle le péché, elle nous conduit, non pas à la mort du cimetière, mais à la mort éternelle ; et vous voudriez que l'évangéliste que je suis vous parle dans l'imprécision ! Demain vous allez rencontrer Dieu, l'éternité de votre âme est en jeu et je ne parlerais pas un langage clair ?

Une affaire d'équilibre

Je veux parler de façon précise et personnelle. Belschatsar avait peur, et la raison de sa peur c'est, qu'étant pesé dans la balance de Dieu et même dans celle de sa conscience, il était en déséquilibre avec Dieu. La peur a pour cause le déséquilibre d'avec Dieu. Lorsque nos premiers parents étaient dans le jardin d'Eden, ils ne connaissaient pas la peur, parce qu'il y avait un parfait équilibre entre eux et leur Créateur, mais le jour où par le péché ils ont perdu cet équilibre, leur première parole fut : "J'ai eu peur". La peur résulte d'un déséquilibre spirituel.

La maladie

Beaucoup ont peur de la maladie, parce qu'ils ont appris que le cancer tue un Français tous les quarts d'heure, et ils tremblent à la pensée que la terrible maladie les atteigne.

Je devais avoir dix ou onze ans, à l'âge où les enfants entendent tout sans avoir l'air d'écouter. J'ai surpris la conversation de ma mère, qui parlait avec une amie qui lui disait qu'un garçon du même âge que moi s'était plaint de douleurs dans le ventre, et que trois jours après il était mort. A partir de ce moment-là, la moindre colique me faisait craindre le pire. Pourquoi ? Parce que, quoique jeune encore, j'avais le sentiment qu'entre Dieu et moi les choses n'étaient pas au mieux, je n'avais pas fait la paix avec lui et je n'étais pas prêt à le rencontrer.

J'ai connu un homme qui est entré en chirurgie à l'hôpital, il était tellement épouvanté à l'idée de passer sur la table d'opération, qu'il conçut le projet de s'enfuir de l'hôpital. Puis là, couché sur son lit, il s'est rappelé qu'on lui avait parlé d'un sauveur qui était Jésus-Christ. Lui-même m'a raconté la chose : "Je me suis tourné vers le sauveur des hommes et j'ai prié le Seigneur ; je l'ai prié, prié, jusqu'à ce que je tombe endormi. Et quand les infirmières m'ont conduit à la salle opération, je suis parti en plaisantant joyeusement, l'équilibre était rétabli dans ma vie". L'équilibre étant rétabli, la peur était partie.

La mort

La peur n'est pas seulement dans la maladie, elle est aussi dans la mort. Les hommes ont peur de la mort, de la Camarde, quand elle nous regarde avec ses orbites creuses. La mort dont la Bible dit qu'elle est le roi des épouvantements. Pourquoi l'homme a-t-il peur de la mort ? Parce qu'il est en déséquilibre devant Dieu. Ecoutez l'apôtre Paul, qui avait rétabli son équilibre par sa conversion à Jésus-Christ sur le chemin de Damas. Il a pu dire : "Pour moi, vivre, c'est Christ, et la mort m'est un gain". Et il a ajouté : "Absent du corps, présent avec le Seigneur". L'équilibre ainsi rétabli, celui qui a fait la paix avec Dieu par Jésus-Christ, n'a plus peur de la mort.

Les événements

La peur est, non seulement dans la maladie, dans la mort, mais aussi dans la crainte des événements terrifiants qui secouent notre monde (génocides, attentats contre les sites nucléaires, insécurité, intégrismes fanatiques). Il y a des gens qui vivent constamment dans la crainte de la guerre chimique ou bactériologique, et je crois que s'il y a une crainte fondée, c'est celle-là. La guerre, c'est la chose la plus horrible qu'il puisse survenir sur cette terre, et ils en ont peur. Ils en font des cauchemars la nuit, et quand ils se réveillent le lendemain matin et qu'ils lisent leur journal, ils se rendent comptent qu'ils n'ont pas rêvés.

Chacun sait maintenant, depuis les attentats de New-York, qu'on n'est plus à l'abri de rien et que, d'un instant à l'autre, ce qui se passe au bout du monde peut arriver chez nous. Ce déséquilibre à l'échelle planétaire existe, rien ne sert de le nier, mais quand on a fait la paix avec Dieu on réagit autrement, on prend son journal d'une main, la Bible de l'autre, et l'on voit que tout ce qui est écrit dans le journal est prophétisé dans la Bible qui dit : "Lorsque vous verrez ces choses arriver, relevez votre tête parce que votre Rédemption (délivrance) est proche". Et l'équilibre se rétabli par la paix intérieure que L'Esprit de Dieu met dans le cœur.

La famille

La peur est parfois jusque dans la famille. Que de craintes, de troubles, dans la famille qui devrait être une oasis de paix. Monsieur est un panier percé, madame est dépensière, et les fins de mois sont toujours plus que difficiles. Il faut demander des avances sur le mois prochain, ou contracter des emprunts même là où rentrent deux salaires. Et c'est la brouille qui pointe le bout du nez dans le foyer. Et comme l'a dit un illustre orateur : "Lorsque certains hommes perdront leur femme, ils perdront surtout les factures de la fin du mois !"

Je pense à ce couple d'Anglais ; ils s'étaient pourtant mariés par amour, mais la plus belle chose du monde dégénéra. Ce fut la démission graduelle, puis la boisson de part et d'autre, avec pour résultat le malheur, la violence occasionnelle, la peur, le relâchement et la dégradation, au point que la saleté devenue prédominante, fit de leur foyer un taudis.

Un jour cette femme reçut l'invitation d'une amie pour assister, un après-midi, à une rencontre de dames du genre "les Rendez-vous avec la Bible", qui s'inscrivait dans une semaine de conférences. Elle est allée écouter l'évangile, et là elle a comprit que c'était la réponse à son problème personnel. Dans cette réunion de dames elle s'est humiliée, elle a reçu Jésus-Christ comme son sauveur personnel et elle en a été transformée instantanément. Rentrée chez elle, elle a commencé par nettoyer et ranger sa maison aussi rapidement que possible. Et pour la rentrée de son mari elle s'est habillée, elle s'est coiffée avec goût et elle a attendu le retour tardif de l'ivrogne. Quand il est rentré, il a mis la main sur la poignée de la porte, il l'a ouverte et puis il l'a refermé en disant : "Excusez-moi je me suis trompé de porte". Et pour une fois il n'avait pas bu. Puis s'est dit : "Mais non, je suis chez moi !" Le soir même ils étaient tous les deux à la soirée d'évangélisation. A l'appel à la conversion ils ont répondu positivement, ils ont reçu le Sauveur et par la présence de Jésus-Christ, l'équilibre s'est rétabli dans le couple.

Les balances

Il faut maintenant que, traversant par la pensée les temps à venir, nous nous rendions au grand jour de la pesée universelle. C'est Dieu qui pèse, et ses balances sont justes. Nous allons employer comme illustration une de ces vieilles balances d'épicerie à deux plateaux, dite de Roberval. Nous allons caler la balance ; d'un côté nous mettrons le poids de la sainteté de Dieu, c'est-à-dire tout ce que Dieu exige pour que l'homme soit sauvé. Dans l'autre, nous mettrons les âmes des hommes en nous souvenant que, pour échapper à l'enfer et à la perdition, il faut que les deux plateaux s'équilibrent. Tout l'univers passe à la pesée et personne n'y échappe.

 

Le premier qui passe est un philosophe, un froid moraliste dont la vie était faite surtout de prêchi-prêcha et de bons conseils qu'il distribue autour de lui, avec d'autant plus de générosité que lui-même se garde bien de les appliquer : "Montez mon ami, montez !" Mais quels sont donc ces bagages que vous transportez et ces valises autour de vous ? Voyons, qu'il y a-t-il là dedans ? Des certificats de bonne conduite de vie et de mœurs ? Mais mon ami, ce ne sont pas vos bagages que l'on va peser, c'est vous, c'est votre âme. Vos pensées, ont-elles toujours été droites ? Non. Un point contre vous. Avez-vous toujours servi Dieu comme il devait être servi ? Non. Un deuxième point contre vous. Avez-vous aimé Jésus-Christ de tout votre cœur, de toute votre âme, de toute votre pensée ? Non. Un troisième point contre vous. N'avez-vous pas de mille et une façons failli devant vos devoirs les plus élémentaires ? Oui. Mille et un points contre vous. La balance se décale, la sainteté de Dieu appuie d'un côté et notre moraliste, notre philosophe, monte, monte de l'autre. Il est pesé, jugé trop léger et il est envoyé dans les ténèbres du dehors où le ver rongeur ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas. Mais recalons la balance.

 

Le deuxième qui passe, c'est un homme religieux dont la religion est faite surtout d'extérieur et de génuflexion : "Mon cher ami, qu'avez-vous dans vos poches ?" Dans la poche gauche, la Somme théologique de Thomas d'Aquin, dans la poche droite la dogmatique de Karl Barth, et dans les poches intérieures, l'Institution Chrétienne de Jean Calvin. "Mais mon cher ami, ce ne sont pas vos livres que l'on va peser, ni votre savoir, ni votre théologie, c'est votre âme".

Mais, dira cet homme : "Je donne la dîme de mes revenus !" Cela ne vous sauvera pas ! Je lis un chapitre de la Bible tous les jours ! "Cela ne vous sauvera pas !" Je communie tous les dimanches ! "Cela ne vous sauvera pas !" Mon nom est dans les registres de mon église ! "Cela ne vous sauvera pas !" J'ai enseigné le bien et la religion pendant trente ans ! "Cela ne vous sauvera pas !" Alors on décale la balance, les exigences de Dieu appuient sur un côté de la balance, et notre homme religieux monte, monte. Il est trop léger, et il va rejoindre l'autre et les autres dans la perdition. Mais recalons encore la balance.

 

Le troisième qui passe, c'est un homme d'affaires, un businessman. Ses yeux, ses mains, son cœur, sont pleins d'acomptes, de TVA, de dividende, de pourcentage. Le dimanche, pour lui, c'est une vulgaire interruption ; et, en route pour l'office, il espère encore se faire un nouveau client. Son ciel, c'est une bonne occasion. Son éternité, elle a tant de mètres de large et autant de mètres de long. La question suprême de sa vie, c'est acheter au plus bas prix et vendre au plus haut prix. Son sommeil c'est une sarabande de billets de banque. Il pèse, soupèse, et évalue. C'est ici toute sa vie : Des denrées, des étoffes, du pétrole, des marchandises. Et le malheureux ne se rend pas compte, tandis qu'il pèse et soupèse, qu'il est lui-même pesé à la balance de Dieu. Eh bien, mettons de son coté tout ce qu'il a pesé dans sa vie, ses cuves et ses tonneaux, ses entrepôts et ses bateaux. Nous décalons la balance ; alors la sainteté de Dieu appuie d'un côté, et notre homme, trouvé trop léger, est éloigné à toujours de la présence de Dieu.

Mais, parlant ainsi, je dois me dépêcher, parce que les pulsations de la vie dans leur rythme régulier, peuvent s'arrêter d'un moment à l'autre. Le pont qui enjambe l'éternité peut s'effondrer ; les portails éternels tournent sur leurs gonds ; je vois déjà le scintillement des balances divines, déjà les fondations du monde sont en train de s'ébranler. Tous doivent passer à la pesée universelle. Les âmes ont beau essayer de se débattre pour sortir du plateau, Dieu les y maintiendra. L'univers passe à la pesée. Le monde entier est pesé et il est jugé trop léger.

Mais si…

"Mais, allez-vous me dire : Si moi je me repens de mes péchés, si j'accepte Jésus-Christ comme mon sauveur personnel, est-ce que je serai encore trop léger ?" Eh bien, mon cher ami troublé, repentant et désireux de la vie éternelle, entre donc dans la balance. Nous allons cette fois-ci par avance décaler la balance. En bas, d'un côté, nous aurons le plateau sur lequel se trouve le poids des exigences de Dieu, et de l'autre côté, tout là-haut, le plateau sur lequel vous vous trouvez. Et rappelez-vous que pour être sauvé, il faut que les deux s'équilibrent.

Nous allons mettre de votre côté toutes les paroles aimables que vous avez prononcées dans toute votre vie ; mais le plateau ne bouge pas d'un millimètre.

Nous allons y mettre toutes vos œuvres chrétiennes, philanthropiques, paroissiales, sociales, humanitaires et autres ; mais le plateau ne descend toujours pas.

Nous allons mettre sur ce plateau toute votre repentance, toutes vos prières et toute votre foi ; mais le plateau ne descend pas.

Nous allons mettre sur ce plateau Saint-Paul, Saint-Augustin et Martin Luther ; mais le plateau ne descend pas.

Nous allons y mettre Saint-Pierre, Calvin et Martin Luther King ; mais le plateau ne descend pas.

Nous allons mettre de votre côté les anges et les archanges ; Mais le plateau ne bouge toujours pas.

Nous y mettons les sceptres de lumières et les trônes de gloire ; mais les plateaux ne s'équilibrent toujours pas.

Au moment où le désespoir vous saisira et où vous comprendrez que vous êtes perdu et que rien ne peut vous sauver, à ce moment-là apparaîtra Jésus-Christ. Jésus-Christ est celui qui a payé de sa vie le poids de nos légèretés, c'est celui qui a pris nos péchés à son compte sur la croix et qui est mort condamné à notre place. C'est celui dont la Bible dit qu'il est sorti victorieux du tombeau et qui est vivant. Voyez-le s'approcher de votre plateau, de mon plateau, à peine en a-t-il frôlé le bord, à peine son pied qui porte la cicatrice du clou qui l'a percé s'y pose-t-il, que du haut jusqu'en bas la balance frissonne ; il s'y engage tout entier et, pour la première fois dans l'histoire d'une vie, les deux plateaux s'équilibrent. Pourquoi ? Parce que quand Jésus-Christ paraît c'est la deuxième personne de la trinité qui paraît : Jésus-Christ. C'est celui dont la vie est égale à celle du Père, car il est égal au Père en honneur. Il est dit : "Afin qu'ils honorent le fils comme ils honorent le Père". Sa vie est égale à celle du Père en éternité, car la Bible dit qu'il n'a, ni commencement de jour, ni fin de vie. Sa vie est égale à celle du Père en sainteté, car le ciel s'est déchiré deux fois sur sa tête, et le Père a fait entendre son témoignage : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon plaisir".

La vie de Jésus-Christ est égale en valeur et en sainteté à toutes les exigences de Dieu. Et quand il entre dans une vie, il donne à cette vie le poids qui lui manque, il lui donne le poids de Dieu et l'équilibre est ainsi rétabli.

Ce que vous venez de lire, ce ne sont pas des figures de rhétorique, ce sont des faits réels, et j'aimerais vous en convaincre par un exemple : Hors des murs de Jérusalem il y avait une croix centrale, celle de Jésus-Christ, et deux autres de chaque côté. Et sur l'une de ces deux autres croix il y avait un brigand dont la vie était tellement légère, qu'elle ne pesait même pas dans la balance des hommes. A combien plus forte raison ne pesait-elle rien dans la balance de Dieu. Et cet homme s'est tourné vers la croix centrale et a simplement dit : "Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne". Et à ce moment-là, le poids de la vie de Jésus-Christ lui a été mis en compte, au point que le Seigneur a pu lui dire immédiatement : "Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis".

Cet homme qui ne valait rien, qui ne pesait rien, a reçu Christ dans sa vie. Alors l'équilibre entre lui et son Créateur s'est rétabli. Il était sauvé et prêt à entrer dans l'Eternité.

Y a-t-il un de mes lecteurs qui sent que sa vie ne fait pas le poids, qui sait qu'avec Dieu on ne triche pas, mais qui voudrait ce poids qui lui manque, qui voudrait recevoir dans sa vie Jésus-Christ comme son sauveur personnel ? Il suffit de l'appeler, il suffit de se tourner vers lui et de lui dire : "Je sais, Seigneur, que je ne fais pas le poids ; ma vie n'a été qu'un long Carnaval, j'ai pris un masque, j'ai fait semblant, j'ai fait le beau mais derrière, c'était la faillite et je le sais. Je te demande pardon. Oh ! Jésus-Christ sauve-moi comme tu as sauvé le brigand repentant".

Toute l'excellence de Jésus-Christ vous sera mise en compte, l'équilibre sera rétabli entre vous et Dieu, et vous serez prêts à affronter la vie, la mort, le jugement et l'éternité, parce que votre vie aura le poids de Jésus-Christ.