Mais par quelle foi ?

Je ne vais pas vous relire toute l’histoire de la femme samaritaine, que nous avons abordée hier mais plutôt la continuer. Je ne relirai que la fin du récit dans l’évangile de Jean au chapitre 4:

"Alors la femme, ayant laissé sa cruche, s’en alla dans la ville, et dit aux gens : Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait." Ils sortirent de la ville, et ils vinrent à lui. Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de la déclaration formelle de la femme : Il m’a dit tout ce que j’ai fait. Aussi, quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d’eux. Et il resta là deux jours. Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole ; et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde."

L’une des habitudes, pour ne pas dire manies, de notre siècle, c’est de faire des enquêtes, des statistiques, des sondages d’opinions à propos de tout et de presque rien. On veut savoir combien le Français boit de litres de vin par an, combien il naît de bébés de l’un ou l’autre sexe pendant tel mois de l’année, combien de boîtes de conserves le Français consomme en un an, combien de temps de vacances il prend, quel est son moyen de locomotion préféré, combien de personnes utilisèrent la célèbre " tôle ondulée " ou " le vilain petit canard " qu’était la 2CV, etc., etc.!!!

J’ai attrapé le virus et je vais faire ma petite enquête, mon petit sondage d’opinions. Nous allons faire ensemble un tour d’horizon et nous allons poser à la ronde une question: D’où vient votre foi? Vous êtes tous des croyants, je suppose ; si vous ne l’étiez pas, vous ne seriez pas ici je pense. Alors, d’où vient votre foi?

J’ai posé la question dans mon entourage et j’ai eu essentiellement quatre grandes réponses, des réponses que l’on peut, disons, classifier en quatre grandes catégories.

La première réponse c’est celle-ci : "Moi, m’a-t-on répondu, moi j’ai la foi de mes parents. Je crois au christianisme parce que je suis né dans un pays christianisé. Si ce n’est pas la religion d’état, c’est en tous cas celle de la majorité. Je crois en Jésus-Christ parce que je suis né dans une famille chrétienne ou dite chrétienne. Enfin moi, je crois en ce que mes parents ont cru. Je crois sans trop approfondir ni sans trop comprendre mais comme après tout, je ne m’en porte pas plus mal, eh bien oui, je crois à cause de mes parents."

Voilà d’où vient la foi de beaucoup. Ils ont la foi de leurs parents. Et dans les Cévennes, ils ont, à ce qu’ils disent, la foi de leurs ancêtres. Mais si telle est la source de votre foi, laissez-moi déjà vous mettre en garde. Parce que dire qu’on a la foi de ses parents, c’est avouer à demi-mot que l’on n’a pas de foi personnelle. C’est admettre que l’on a une foi qui est celle des autres, qui n’est pas la sienne propre. Or la foi, ce n’est pas quelque chose d’impersonnel qui se transmet comme la coqueluche qui s’attrape ou comme un héritage familial. Non! On peut hériter certaines choses de ses parents. On peut hériter une fortune, ou une infortune, ou une malformation congénitale, une beauté corporelle. Tout ça c’est vrai. On pourra dire d’une certaine jeune fille qu’elle porte sur elle la beauté de sa mère. Tel autre recevra de ses parents une peau couperosée, des gros doigts, une démarche de canard ou une tendance précoce à la calvitie! C’est vrai qu’on reçoit, tous, quelque chose de ses parents. Mais il est faux de dire que nous tenons la foi de nos parents. Nous ne naissons pas avec la foi comme avec la respiration ou les battements du cœur qui sont des mouvements involontaires. La foi ne naît pas quand nous naissons. Nos parents peuvent nous léguer une Bible - et merci à Dieu pour des parents qui nous ont légué une Bible! - mais ils ne peuvent pas nous léguer la foi. Nos parents peuvent nous apprendre à croire, et c’est un privilège inestimable d’avoir des parents qui nous ont appris à joindre les mains et à prier, mais, même là, la foi pour être efficace doit être personnelle. Ça doit être une foi qui nous fait vivre, qui nous tient, qui nous soutient et qui portera un nom, non pas celui des autres, mais notre nom à nous. David dans son psaume 23 dit : "L’Eternel est..." Qu’est-ce qu’il a dit? L’Eternel est... Il n’a pas dit : L’Eternel est le berger. C’eût été vrai! Il n’a pas dit non plus : L’Eternel est un berger. C’eût été vrai! Il a dit : "L’Eternel est Mon berger." C’était le berger de David. Voilà un premier danger de signalé : la foi des parents ou la foi des autres qui ne serait pas la nôtre.

La deuxième réponse à la question : " d’où vient votre foi? " est celle-ci. : Des gens m’ont dit : "Eh bien voilà, il est bienséant d’avoir une religion. La religion, la foi, ça fait partie des connaissances générales, des choses qu’il faut connaître et dont il faut savoir parler à l’occasion! " Ils m’ont aussi dit : "Dans un monde qui change si vite, j’aime voir la vie avec un certain recul et sous un angle moins passager, d’où la nécessité de la foi et de la religion ". Que voilà de belles phrases ! Mais dites-moi : Qu’y a-t-il sous ce vernis de bon sens quand on le gratte un peu? Que vaut une croyance qui n’existe que pour la bienséance et les connaissances générales? Jésus, lui, avec sa foi, n’était pas considéré comme bienséant. Il était plutôt mal côté à cause de sa foi. Et le monde, ne l’oublions pas, n’a jamais supporté la foi de Jésus-Christ. Jamais! Le monde religieux de son temps était en opposition avec Jésus-Christ. Et le monde n’a pas changé par rapport à lui. Si donc les gens du monde, je veux dire les inconvertis, trouvent votre foi bienséante, c’est que votre foi n’est pas celle de Jésus-Christ. Oh, je sais, le christianisme s’est bien installé dans le monde, et depuis longtemps, au point que quelqu’un a pu dire: "J’ai cherché l’Eglise et je l’ai trouvée dans le monde ; j’ai cherché le monde, je l’ai trouvé dans l’Eglise." !" Je vous ai dit hier ou avant-hier que le dimanche matin, les gens sont à l’église mais mieux vaut ne pas savoir où ils sont le samedi soir. Je sais que le monde et la chrétienté en général font bon ménage ensemble aujourd’hui. Mais Jésus a dit : "Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas un lieu pour reposer sa tête. Et si vous avez la foi de Jésus-Christ, la vraie, eh bien, essayez d’aller la partager de la propager ou simplement la déposer quelque part. Parlez de la foi de Jésus sur la place publique, à la piscine, à la discothèque, à votre voisin de compartiment de train, faites passer un chant chrétien dans les haut-parleurs de la publicité électorale et vous verrez, comment cela sera reçu. Vous découvrirez pour vous-même que ce que Jésus a dit est vrai ; il y a des tanières pour l’erreur, de l’engouement et du zèle pour le mal, de l’amour pour le péché mais souvent, quand ce n’est pas toujours, il n’y a pas un lieu où l’on peut y déposer la foi de Jésus-Christ. Non, à aucun moment de l’histoire, il n’a été bienséant de croire à la conversion à Jésus-Christ, comme nécessaire au salut. En font foi les catacombes, la croisade contre les Albigeois, l’Inquisition, la Saint-Barthélemy, les Dragonnades, les prisons et asiles psychiatriques pour les croyants dans les pays totalitaires et la sourde hostilité que l’Evangile rencontre aujourd’hui dans nos pays dits chrétiens. Non, la foi n’est pas donnée pour la bienséance ou pour faire partie des connaissances générales. Et si c’est là la source et la raison de notre foi, elle ne vaut vraiment pas grand chose.

Une troisième source de foi assez commune est celle-ci : Quand on demande à certains ce qu’ils croient et pourquoi ils croient, ils répondent : "Ah, comprenez-moi, il y va de mon emploi, il y va de mon commerce. Mon patron, mon contremaître, mon supérieur croient de telle façon, alors moi, je crois comme eux". Quelqu’un dira : "Mon commerce est à la base de ma foi. Moi je crois tout ce que croit le client car chacun le sait, le client est roi!" Ce genre de foi n’est hélas pas rare ; c’est une foi sans colonne vertébrale, lâche, qui penche du côté du plus offrant, une foi intéressée, opportuniste, qui a pour base un avantage momentané et pour but un avancement, une promotion, un client de plus. C’est une foi dont Dieu est exclu. Que personne ne s’imagine jamais être sauvé par une foi pareille. Une foi qui n’a d’autre horizon qu’un avantage momentané ne peut pas espérer jamais déboucher sur des horizons éternels. Savez-vous comment et pourquoi je suis entré pour la première fois à l’église ? J’y suis entré pour une raison commerciale parce qu’une cliente a dit à mon père : "Monsieur, si votre enfant qui va naître n’était pas baptisé, vous ne me compteriez plus au nombre de vos clientes !" Et voilà la raison pour laquelle j’ai été baptisé en apparence au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais en réalité au nom de tout autre chose. Remarquez que je ne m’en porte pas plus mal et que mon père a quand même perdu cette cliente!

Il existe une quatrième source de foi, ou plutôt de pseudo-foi, devrais-je dire. Et là, les choses deviennent plus subtiles. L’origine de la foi de certains c’est le prestige du prédicateur. Et il est, c’est vrai, de prestigieux prédicateurs. Leur éloquence, le dynamisme de leur prédication fait que les gens croient en eux plutôt qu’en Jésus-Christ. C’est ce qui s’est passé au verset 39 de notre récit ; écoutez plutôt: "Plusieurs Samaritains crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme : Il m’a dit tout ce que j’ai fait." Ils croient à cause de cette femme. Maintenant, à tout seigneur, tout honneur, il faut reconnaître que nous trouvons dans cette femme un modèle de prédicateur. Elle parle avec conviction ; elle croit chaque mot de ce qu’elle dit. Je voudrais que ceux qui parlent au nom de Jésus-Christ croient chaque mot de ce qu’ils disent.

Mais alors, demandera quelqu’un: "Où est le danger, puisqu’elle a bien parlé et que même elle a parlé juste?" Eh bien, le danger, dans ce cas-là, n’est pas tellement dans celui qui parle, mais c’est dans ceux qui écoutent. Le danger, ce n’est pas de croire ce qui se dit, si c’est vrai, mais c’est de baser sa croyance sur ceux qui nous apportent la Parole du salut. Et inconsciemment, on devient les disciples de ceux qui ont rencontré Jésus. On croit en ceux qui croient en Jésus. On croit en Pierre, parce que Pierre a été avec Jésus. Ou on croit en une Eglise parce que par sa doctrine de la succession apostolique, elle prétend remonter à Jésus-Christ. Et on en arrive à croire en Jésus-Christ par personnes interposées. On croit en Jésus par le truchement d’un homme, d’une organisation ou d’une Eglise. Alors qu’arrive-t-il quand cet homme s’en va, ou quand cette organisation ou cette Eglise faillit? Ce qui arrive, c’est qu’on est déçu parce qu’on a fait reposer sa foi non pas sur Jésus mais sur celui qui a été en contact avec Jésus. Et dans certains cas on voit s’accomplir cette parole de l’Ecriture citée par l’apôtre Pierre: le chien est retourné à ce qu’il a vomi, et la truie lavée s’est vautrée dans le bourbier. Voilà le danger! Le danger, ce serait de croire en Fernand Legrand qui vous parle de Jésus. Si c’est en moi que vous croyez, que ferez-vous quand cette semaine de conférences sera terminée ? Dans deux jours je serai parti. Si donc votre foi repose sur un homme, ou sur l’ambiance de ces soirées particulières, il ne vous restera rien ; vous allez vous retrouver avec une foi qui s’appuie sur le vide et il s’ensuivra une immense déception.

Je profite de l’occasion pour dire un mot à ceux qui sont des plus jeunes parmi nous, et il y en a quelques-uns. Jeunes chrétiens, dites-moi : Vivez-vous de votre foi ou de la foi de ceux qui vous enseignent, ou de la foi du pasteur ou de la foi de vos parents? Qu’est-ce qui vous tient? Est-ce votre foi ou est-ce le prestige du responsable de la communauté ou l’autorité du chef de famille? Et si le chef de famille n’était plus là, est-ce qu’on continuerait à vous voir aussi régulièrement aux réunions de votre Assemblée ? Retrouverait-on la même assiduité au culte, à ouvrir la Bible et à prier? Est-ce que l’apparente piété de votre vie resterait la même? Ou est-ce que l’absence d’une seule personne révèlerait que votre piété, votre assiduité, n’étaient dues qu’à la foi des autres sur laquelle vous vous appuyiez?

Alors la première conclusion c’est ceci : c’est qu’il ne suffit pas d’entendre et de rencontrer ceux qui ont entendu et rencontré Jésus-Christ. Il faut rencontrer Jésus-Christ pour soi-même. Voilà la conclusion! Quelqu’un va peut-être répliquer: "Mais enfin, Fernand Legrand, on ne comprend pas votre façon de vous exprimer! Comment entendre Jésus-Christ pour soi-même? Comment? Pour la Samaritaine et les gens de son temps, c’était facile puisque le Christ était sur cette terre. On pouvait le rencontrer au détour d’un chemin, assis sur la margelle du puits ou dans mille autres circonstances. Mais pour nous qui vivons au 21ème siècle, entre nous et le Christ physique, il y a deux mille ans d’histoire. Alors le Christ, le Sauveur, nous ne pouvons le rencontrer qu’au travers d’hommes qui nous parleront de lui.

Ah mes amis, si vous n’avez que des paroles d’hommes pour votre salut je vous plains de tout mon cœur! Si vous n’avez que mes paroles à moi, vous êtes bien à plaindre.

Je vais vous étonner ce soir. Qui vous prouve que je vous dis la vérité? Qui vous dit que je ne suis pas en train de vous mettre tous en boîte? Vous allez dire : "Mais c’est impensable ! Vous ne pouvez pas nous parler comme vous le faites et en même temps avoir des mobiles inavouables !" Mais encore, j’insiste, qui vous dit que je ne suis pas en train de vous raconter des histoires et de vous tromper sciemment? N’est-ce pas là ce que font les sectes, que soit le Temple solaire, les Témoins de Jéhovah, le Nouvel Age ou la pseudo Eglise de la Scientologie ou même l’Eglise tout court, celle qui prétend à l’infaillibilité pour mieux tromper ses ouailles, les empêcher de réfléchir pour les retenir dans son sein ? Tout ceci nous conduit à la conclusion que ce dont vous avez besoin, ce n’est pas de la parole des hommes, fussent-ils d’Eglise les plus mitrés et les plus titrés ; ce dont vous avez besoin c’est de la Parole du Seigneur.

Ecoutez ce qu’il est écrit, écoutez bien, je cite Romains 10 :17: "La foi vient de ce que l’on entend, et ce que l’on entend de…. la parole de Fernand Legrand ou du pasteur X ou du prélat Untel ?" Est-ce que c’est ça que Dieu dit? Non bien sûr! Voici ce dit l’Ecriture : "La foi vient de ce que l’on entend, et ce que l’on entend de la Parole de Christ."

Un jour le grand apôtre Paul, le prince des apôtres, le docteur de l’Eglise, celui dont on a pu dire qu’il était le premier après l’Unique, Paul donc s’est arrêté dans la ville grecque de Bérée. Il est dit en cette occasion en Actes 17 : "Les Juifs de la ville de Bérée avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils sondaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact." C’est-à-dire que même la prédication de Paul était passée au crible de la Sainte Ecriture. Et la parole du prédicateur doit être le reflet de l’Ecriture Sainte. C’est aux pieds la Bible qu’il faut venir s’asseoir comme le faisait Marie autrefois pour écouter parler le Seigneur. La Bible seule est la Parole inspirée de Dieu. La Bible seule est la vérité dans le sens le plus absolu. C’est là que Dieu nous parle en toute sûreté. Et c’est en lisant cette Parole que vous pourrez dire comme cette femme : "J’ai lu un livre qui m’a dit tout ce que j’ai fait." C’est la Parole de Dieu.

Au siècle passé, en Angleterre, le pays où la Bible était pourtant répandue, il y avait encore des gens qui ne l’avaient pas. Un jour un vieux couple de rudes travailleurs reçut une Bible. Ils étaient au soir de leur vie. L’homme qui était du genre taiseux et taciturne lut cette Bible pendant une semaine. Il s’est alors tourné vers sa femme et il a dit : "Femme, si ce livre est vrai, nous sommes dans l’erreur!" Il a continué à la lire pendant une autre semaine. Puis il a dit à sa femme : "Femme, si ce livre est vrai, nous sommes perdus!" Il a continué à la lire, et plusieurs jours après il a dit : "Femme, si ce livre est vrai, nous pouvons être sauvés!" Et ils ont été sauvés! Parce que dans le livre, ils ont trouvé le message de l’amour de Dieu, du pardon de Dieu, du don du Fils de Dieu sur la croix qui mourrait à leur place. Ils y ont cru et ils ont été sauvés tous les deux!

Aujourd’hui encore, nous pouvons tous entendre le Seigneur, puisqu’il continue à nous parler dans sa Parole, qui est de nos jours financièrement accessible aux plus démunis. Il faudra peut-être insister comme ce vieil homme, insister dans la lecture. D’ailleurs, les Samaritains ont insisté auprès du Seigneur pour qu’il reste chez eux. On dirait même, que le Seigneur s’est fait un peu prier. Ils ont dû insister. Et le résultat, c’est que le Seigneur, qui ne faisait que passer, est resté deux jours entiers chez eux, le temps nécessaire pour qu’ils se convertissent tous. Il nous faut aussi insister dans la lecture de la Parole de Dieu. Elle ne se lit pas comme le journal, ce n’est pas un roman, la Parole de Dieu, bien qu’il y ait des pages tellement extraordinaires et faciles à lire que j’ai appelé le livre des Actes des Apôtres le livre d’aventures de la Bible. Et même pour les jeunes, c’est plus fort et surtout plus vrai qu’Astérix, Tintin, ou Harry Potter. C’est un livre prodigieux!

Bien sûr, quand on en vient à la lecture de la Bible, on n’est pas au départ nécessairement heureux, pas plus que la Samaritaine quand elle a rencontré le Seigneur. Rencontrer quelqu’un qui vous dit tout ce que vous avez fait, ce n’est pas toujours plaisant. Et c’est ce que fait la Parole de Dieu, elle nous dit tout ce que nous avons fait. Tout, est-il écrit dans l’épître aux Hébreux chapitre 4 verset 12, " La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, elle juge les sentiments et les pensées du cœur." Quand le regard de flamme de Dieu pénètre dans notre cœur et met notre vie à nu, l’homme ne peut que craquer, il ne peut que pleurer, il ne peut que se frapper la poitrine. Oui, un premier contact avec la Parole de Dieu, avec Jésus-Christ révélé dans la Parole de Dieu, peut paraître pénible. Ce fut le cas de Saul de Tarse, ce grand homme qui allait devenir l’apôtre Paul. Quand il a rencontré le Seigneur sur le chemin de Damas, il a été plaqué au sol et il a entendu cette voix qui lui disait : "Saul, il te serait dur de regimber contre les aiguillons."

Le Seigneur nous parle de nouvelle naissance comme condition sine qua non pour entrer dans le royaume de Dieu. Les femmes pourraient en parler, elles savent la somme de souffrances que représente la naissance d’un enfant. De même une âme qui se fraye un passage du royaume de la perdition pour entrer dans le royaume de Dieu, passe aussi par une certaine mesure de souffrance exprimée par le mot repentance. Mais lorsqu’on y est entré, quelle joie, quel bonheur ! Quelle sécurité éternelle quand on peut dire : "Je sais que je suis sauvé!" et non pas " je l’espère, je le pense ", ou " on peut pas le savoir ", mais au contraire " je sais, j’en ai l’assurance! " Savoir que l’on est sauvé, que l’on appartient au Seigneur que l’on est prêt à passer par la vallée de l’ombre de la mort sans craindre aucun mal comme le dit le Psaume 23, ce sont là des joies que vous ne rencontrez nulle part dans ce monde.

Alors, mon vœu, c’est que l’expérience des Samaritains devienne la vôtre et que la source de leur foi soit aussi la vôtre. Ecoutez ce qu’il est dit d’eux : "Beaucoup crurent à cause de Sa parole." Non plus la parole de la femme mais la parole du Seigneur. Ah, la joie de dire : "Je me suis converti, mais celui qui m’a emmené au Seigneur n’a été que le poteau indicateur, sans plus." Et c’est ce que je veux être ce soir, le poteau indicateur qui vous dit : Voilà le chemin! Allez-y! Allez à lui afin que vous puissiez dire : "C’est sa parole à lui qui m’a réveillé, qui m’a fait rentrer en moi-même, qui m’a fait sortir de moi-même ; j’ai cru, je crois et je croirai car c’est à lui seul que j’ai eu affaire!" Et ce qu’ils ont dit à cette femme, je voudrais tellement que vous le disiez un jour : "Ce n’est plus à cause de ce que toi tu nous as dit, que nous croyons. Non, ce n’est plus à cause de ta parole à toi, mais nous l’avons vu, nous l’avons entendu et nous savons qu’il est le Sauveur du monde."

Avant de rencontrer Jésus, notre foi repose sur les hommes. On a toujours besoin des autres pour croire, on est toujours à la remorque de quelqu’un. Et si quelqu’un n’a pas quelque chose de sensationnel à dire, notre foi s’évapore comme de l’eau sur le feu. Mais quand on est allé directement à Jésus, quand on a eu avec lui un tête -à -tête, quand on peut dire : "Nous savons qu’il est le Sauveur du monde ", on peut aussi ajouter cette conviction de l’apôtre Paul qu’il avait reçue en droite ligne du ciel et qu’il nous communique en 2 Cor : 5 :1 : " Nous savonsque nous avons dans le ciel…une demeure éternelle… "

Hélas, il y en a beaucoup qui n’en sont pas encore là ; ils en sont encore à dire "Nous ne savons pas si nous sommes sauvés." Ou bien: "Adressez-vous au pasteur ou à mon confesseur ; lui doit le savoir parce que moi je ne le sais pas". Mes chers amis, laissez-moi vous dire que si vous étiez sauvés, vous le sauriez. Et si vous ne le savez pas, mais c’est parce que vous ne l’êtes pas. Mieux vaut voir les choses en face. Moi non plus, je ne me suis pas senti à l’aise quand on m’a posé la question pour la première fois, ça m’a gêné drôlement! J’ai dû me mordre la langue pour ne pas envoyer verbalement mon interlocuteur sur les roses. Mais maintenant, je bénis Dieu pour le jour où j’ai été mal à l’aise. Parce que ça m’a obligé à réfléchir et maintenant je peux dire : Oui, je suis sauvé, non pas parce que je me suis sauvé moi-même mais parce que c’est lui qui m’a sauvé. L’apôtre Paul a dit : "Je sais en qui j’ai cru." Je le sais! Dans la première épître de Jean au chapitre 5, il y a ces paroles extraordinaires de l’apôtre Jean qui, sous la dictée du Saint-Esprit, dit : "Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle." On peut donc le savoir! Ce que Jésus-Christ donne, ce sont des certitudes. Et ceux qui n’ont pas de certitudes, c’est parce qu’ils n’ont pas encore rencontré le Seigneur, ils n’ont qu’entendu parler de lui. C’était l’expérience de Job. Job était un homme pieux, sincère et croyant mais il n’avait pas fait la rencontre décisive avec Dieu. C’est à la fin de ses douloureuses expériences qu’il a résumé la chose par cette phrase : "J’avais entendu parler de toi, mais maintenant - mais maintenant! - mon œil t’a vu."

On raconte que le père Peugeot, le fondateur des grandes usines qui font de bonnes automobiles, était un homme pieux, un protestant bon teint, un homme d’église, un homme droit et sincère mais sans certitudes quant à son salut éternel. Il ne fallait surtout pas lui poser la question : "Est-ce que vous êtes sauvé?" Il n’aurait pas pu répondre par l’affirmative. Alors que l’entreprise n’était encore que familiale, il avait parmi ses ouvriers, un jeune homme qui lui, avait fait l’expérience de la conversion, il savait qu’il était sauvé. Sa vie en avait été transformée et il priait pour son patron. Un jour il a pris son courage à deux mains et il a demandé au patron de lui accorder un entretien. Il lui a parlé du salut et lui a expliqué comment on pouvait être sauvé. Et respectueusement, le père Peugeot a écouté le témoignage apporté par ce jeune homme Et non seulement il l’a écouté, mais il l’a reçu pour lui-même. A partir de ce jour-là sa foi a été différente, plus personnelle et plus profonde. Et avant sa mort, en vue de son départ pour la gloire il a voulu que sur le faire-part, on écrivît cette phrase de Job : "Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t’a vu!"

Si donc, jusqu’à présent, votre expérience s’est limitée à avoir entendu parler de lui, je voudrais que vous alliez un pas plus loin, que vous fassiez le pas de la grande rencontre avec lui et que l’œil de votre foi, le voie, lui, le Sauveur, sur la croix, et que vous compreniez par l’illumination intérieure du Saint-Esprit la raison de sa mort sur la croix. Car s’il est là, condamné à mort, c’est pour vous épargner de l’être. Voyez-vous, Dieu dit que le salaire du péché, c’est la mort. Cependant Jésus, qui ne devait pas mourir puisqu’il n’avait pas de péché, est mort quand même. C’est donc qu’il n’est donc pas mort pour lui-même, c’est qu’il est mort pour quelqu’un d’autre. Mais pour qui? Il faut aller au-delà d’un vague et impersonnel "Il est mort pour tous" pour arriver à "Il est mort pour moi".

Comme hier soir, nous aurons une minute de recueillement. Nous allons courber nos têtes, fermer nos yeux et, en silence, je vous invite à vous adresser vous-mêmes au Seigneur. Faites-le, non pas dans une prière que l’on récite, mais avec les mots de tous les jours, ceux qui viennent du cœur. Et si les mots ne vous viennent pas, je peux dire quelques mots très lentement, que vous pouvez répéter intérieurement, les dire à Dieu comme s’ils étaient les vôtres. Dites-lui simplement : "Seigneur, je suis inquiet et je suis troublé ce soir ; j’ai découvert que ma foi n’est pas celle qui sauve, j’ai surtout cru à ce que les autres m’ont dit de toi mais je n’ai jamais eu de vrai tête-à-tête avec toi, mais aujourd’hui, c’est de toi seul que je m’approche, c’est toi seul que j’appelle. Je crois que tu t’es donné pour moi et en retour je me donne à toi ce soir. Aide-moi à me mettre désormais à l’écoute de ta Parole. Aide-moi à entendre ta voix quand je lirai la Bible. Merci Seigneur."