La liberté et la conscience

Cet Américain qui vivait dans l'Etat de New-York avait rapporté chez lui un baromètre qu’il venait d’acheter. Le lendemain matin en se rendant à son travail il s'est aperçu que l'aiguille du baromètre était bloquée sur "tempête" alors que dehors il faisait grand beau temps. Il a secoué l'appareil, il l'a tapoté pour essayer de le débloquer. Voyant qu’il n'y arrivait pas il l'a laissé avec l'intention de le rapporter là où il l'avait acheté. Il est donc parti à son travail mais quand il est rentré le soir, il n'a plus retrouvé son baromètre ni…sa maison! La tempête était passée par là et avait tout abattu.

La Bible est le baromètre du monde et c'est là que Dieu nous prévient du temps qu’il fait ou qu’il va faire dans nos vies, dans nos pays et dans le monde. Il arrive parfois que l'aiguille marque "tempête" mais nous n’y prenons pas garde. C’est elle pourtant qui prévoit le temps qu’il va faire et qui nous dit : "Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu". Il faut prendre Dieu au sérieux, même quand le ciel est bleu, même quand tout va bien, même quand on est jeune, même quand on est en bonne santé, même lorsque apparemment rien ne semble se mettre en travers d'un chemin que l'on croit dégagé comme une autoroute.

Parfois au, contraire on croit que tout va mal, que le ciel va vous tomber dessus. on est déprimé, dépressif, tout à l’air de "tourner carré" à la maison, au travail, l’horizon semble bouché. La Bible vient alors à notre secours et elle nous dit de la part de Dieu: "Ne crains pas car je suis avec toi"

Dans la Bible, je sélectionne un texte qui nous fait remonter au début des temps, dans le jardin d'Eden où nous trouvons le premier couple humain.

Nous connaissons tous cette histoire pour l'avoir lue dans la Bible ou pour en avoir entendu parler. Nous connaissons, hélas, la triste histoire de leur tentation et surtout de leur chute. Au chapitre 3 du livre de la Genèse et au verset 11, l’Eternel Dieu est venu vers l'homme qui cachait la découverte de sa nudité derrière les buissons et il lui a dit : "Qui t'a appris que tu est nu?"

Je voudrais vous parler d'un prédicateur célèbre Il est plus noble que Charles Spurgeon, appelé le prince des prédicateurs, plus érudit que Bossuet, plus éloquent que Lacordaire, plus dévôt que St. Augustin, c’est un plus grand réformateur que Martin Luther et il s'adresse à plus de monde et avec plus de puissance que Billy Graham, le grand prédicateur américain. Son auditoire se limite au nombre de gens qui habitent sur cette terre. Il n'est jamais fatigué de prêcher, il n'éprouve jamais le besoin de se reposer, il fait entendre sa voix à tout heure du jour et de la nuit. Si nous le traitons avec égards, il peut devenir notre meilleur ami. Si nous le traitons sans égards, il peut devenir notre pire ennemi et cela pour notre plus grande confusion. Ce prédicateur, c’est la Conscience. Dans le livre des Proverbes au chapitre 20 et au verset 27, je trouve ce texte : "Le souffle le l'homme est une lampe de l'Eternel qui pénètre jusqu'au fond des entrailles." Autrement dit, la conscience c'est la vérité de Dieu qui est mise dans le coeur des hommes.

L’explication nous la trouvons dans l'argumentation de l'apôtre Paul dans l'épître aux Romains. Les Juifs croyaient être les seuls à qui Dieu avait révélé sa vérité parce qu'ils étaient les seuls à posséder la loi des 10 commandements. Et c'est pour combattre leur vaine arrogance que l'Apôtre Paul leur dit que ce que eux, les Juifs, ont écrit sur du parchemin, les païens, eux, ont la même chose écrite dans leur coeur.

C'est ainsi que, dans l'Epître aux Romains chapitre 2, verset 14, l'Apôtre Paul, poussé par le St Esprit, dit : "Quand les païens, qui n'ont pas la Loi, font tout naturellement ce que prescrit la Loi, ils montrent que l'oeuvre de la Loi est écrite dans leur coeur, leur conscience, en rendant témoignage, et leur pensée s'accusant et se défendant tour à tour."

Ainsi, comme la Loi des 10 commandements jugeait le Juif et lui montrait son degré de culpabilité, la conscience-baromètre nous juge aussi, nous accusant ou nous excusant selon ce que nous avons fait.

Ainsi, de même que la Loi avait été donnée aux Juifs pour leur montrer combien ils étaient pécheurs et donc combien ils avaient besoin du pardon de Dieu, la conscience nous a été donnée également pour nous permettre d'évaluer notre degré de culpabilité et nous faire éprouver le besoin d'un Sauveur.

A celà, quelqu'un conclura: "Si donc nous portons inscrite dans la conscience la Loi des 10 commandements, le baromètre de la conscience dont vous parlez n'est-il pas suffisant pour diriger notre vie et nous conduire dans le chemin du salut?"

A-t-on encore besoin de Dieu? A-t-on besoin de La Bible? Pourquoi ne pas suivre tout simplement la religion naturelle ou comme beaucoup de gens l'appellent, la religion de la conscience?

La conscience est-elle suffisante, oui ou non? Il faut ici donner une réponse de Normand. Dans certains cas elle l’est et dans d'autres elle ne l'est pas.

Revenons à notre texte. Avant que Dieu ne parle à nos premiers parents, avant qu’il ne dise un mot, une voix s'était déjà fait entendre. Quand Adam s'est découvert nu, ce fut la honte. Quand il a entendu le bruit des pas de Dieu dans le jardin, ce fut la panique. Il a balbutié quelques vaines excuses et Dieu lui a dit : "Qui t'a dit que tu es nu?"

Personne n'avait rien dit. Dieu n'avait pas encore parlé mais quelqu'un avait déjà parlé. Nous le connaissons tous celui qui met notre âme à nu. Alors que des lèvres nous nous excusons, il y a quelqu'un à l'intérieur de nous qui tient un autre langage que celui de nos lèvres. Et ce quelqu'un qui a parlé à Adam de son péché et qui nous en parle, il s'appelle : la conscience.

Beaucoup plus tard, nous trouvons un homme qui glissait dans la nuit noire, en proie à un combat intérieur intense et violent. Cet homme venait de vendre son maître pour la somme dérisoire et méprisable de 30 pièces d'argent, le prix d’un esclave sur le marché. Il s'appellait Judas.

Dites-moi pourquoi, tout à coup, ces 30 pièces d'argent se sont-elles mises à lui brûler les doigts? Pourquoi a-t-il été saisi du désir de s'en défaire avec plus d'ardeur qu'il n'avait ressenti pour les avoir?

Qui, je vous le demande, l'a fait revenir sur ses pas? Qui lui a fait témoigner devant les grands prêtres : "J'ai vendu le sang innocent."

Qui l'a poussé à courir dans le temple et d'une large volée lancer les 30 pièces d'argent? Qui, je vous le demande?

Nous la connaissons tous cette puissance qui ne nous lâche pas, qui nous serre de près et qui nous talonne, elle s'appelle la conscience.

Le matin du jour où Judas a trahi son maître, un combat analogue se livre dans l'âme d'un autre disciple du Seigneur. C'est Pierre qui affirmait devant tous que si tout le monde l'abandonnait, lui, Pierre ne l'abandonnerait jamais. On connaît la suite. Pierre est entré dans le prêtoire et s'est chauffé au brasier des soldats romains. Et quand un serviteur est venu lui dire : "Mais tu es de ses disciples!" il a répondu une première fois : "Je ne le connais pas." Il l'a renié une deuxième fois et puis la troisième fois avec imprécations, c'est-çà-dire en prenant le ciel à témoin qu'il ne connaissait pas le Seigneur Jésus. A ce moment-là, le coq a chanté, le Seigneur s'est retourné, a regardé Pierre et Pierre est sorti pour pleurer amèrement.

Dites-moi ce qui lui arrache des larmes, qui lui fait monter à la gorge des sanglots où ça fait des boules qui font mal?

Qui lui fait maintenant évaluer la monstruosité de son acte? Nous le connaissons tous, celui qui nous donne toujours la mesure exacte de nos péchés. C'est la conscience.

Ailleurs dans l'Evangile, nous trouvons une femme prise en flagrant délit d'adultère. Les pharisiens la traînent devant le Seigneur dans l'intention de coincer surtout le Seigneur en lui posant perfidement la question : "La loi de Moïse nous ordonne de lapider de telles femmes, et toi que dis-tu?"

Le Seigneur leur a dit : "Le premier d'entre vous qui n'a pas commis de péché, qu'il jette la pierre contre cette femme". La Bible dit que, repris par leur conscience, ils sont tous partis, depuis le plus vieux jusqu'au plus jeune.

Dites-moi, qui leur a dit qu'ils n'étaient pas sans reproches? Qui leur a montré la duplicité de leur cœurs? Qui a dressé contre eux un doigt accusateur? c'est la conscience. Et devant cet accusateur, eux qui l'instant d'avant accusaient cette femme, se sont sentis repris et ils sont partis depuis le plus vieux jusqu'au plus jeune sans doute parce que le plus vieux avait une conscience plus chargée.

Ainsi il est vrai la conscience est bien suffisante pour nous montrer notre degré de culpabilité et nous faire éprouver le besoin d'un Sauveur.

Mais il faut revenir à notre réponse de Normand. Après avoir dit oui il faut parfois dire non, car elle peut ne pas être suffisante. Elle a parfois besoin d'être éclairée par une lumière plus sûre! La conscience parfois peut être endormie! Alors elle a besoin d'être réveillée! Parfois la conscience de certaines personnes est élastique, en super gomme de caoutchouc. Elle semble ne jamais atteindre le point de rupture! Elle a alors besoin d'être remise sur une mesure étalon plus exacte. Parfois la conscience est déformée, alors elle a besoin d' être remise sur forme.

Nous en avons un exemple dans la vie du roi David.

David était un homme remarquable. Il est appelé le serviteur de l'Eternel et quand Dieu en parle, Il parle de lui comme "mon serviteur David".

Lorsqu'il était encore relativement jeune et qu'il était déjà oint pour être le roi d'Israël, Saül le monarque régnant, voyant en lui un dangereux rival, en voulait à sa vie. Pendant des années il l'a poursuivi pour te tuer. David dut fuir dans les bois, dans les montagnes et dans les déserts. Partout il avait sur les talons cet homme qui lui vouait un haine mortelle.

Un jour que David, sur le point d’être pris, avait trouvé refuge dans le fond d'une caverne où lui et sa petite troupe étaient cachés, dans le silence, son ennemi Saül, qui ignorait qu'il était là, est venu s'assoupir à l'entrée de la caverne où il s’endormit profondément. C’est alors que les hommes de David lui ont dit : "Vois, l'Eternel livre ton ennemi entre tes mains aujourd'hui! Prends ton javelot! Un seul coup et c'est fini, tu es le roi d'Israël!" David s’aprocha de Saül endormi et avec mille précautions il coupa un pan du manteau du roi. Il fit la chose si délicatement que que Saül ne s'en aperçut pas

Et il est écrit : "Immédiatement après celà, quand il eût coupé le pan du manteau du roi, le coeur se mit à lui battre." Son coeur se mit à battre à la pensée qu'il a mis la main sur le manteau du roi!

Quelle conscience sensible et délicate que celle de David à ce moment de sa vie. Sa conscience était à l'époque comme un cadran solaire. Tant que le soleil brille le cadran marque l'heure exacte. Et tant qu'il y a eu dans l’âme de David le soleil de la communion avec son Dieu, sa conscience était comme ce cadran, sa conscience marquait l'heure exacte.

Et puis les années ont passé. Saül est mort et David est monté sur le trône. Il avait maintenant comme on dit, du foin dans les sabots. Mais les nuages du péché se sont interposés entre lui et son Dieu. Ne recevant plus tout à fait la lumière d'en haut, il n’a plus ressenti les choses de la même façon.

Un jour, tandis que ses armées étaient en campagne, lui, le premier soldat d’Israel, flânait à Jérusalem sur le toit de son palais. Il était là à faire ce que nos amis italiens appellent : " il dolce farniente" et baille à se décrocher la machoire. C’est alors qu’il aperçut une jolie fille qui prenait ses ablutions rituelles. Soit dit en passant, il n'y a aucun mal à regarder une jolie fille. Le mal commence quand on la regarde trop longtemps. Et David l’a regardée trop longtemps. Il s'est enquis pour savoir qui elle était. Il apprit qu'elle était la femme d'un de ses principaux officiers. L'affaire aurait dû se terminer là et ne pas aller plus loin. Mais il a été plus loin. Et dans ces cas-là, aller plus loin c’est toujours aller trop loin. David est d’autant plus inexcusable que, selon la coutume de l’époque, il avait déjà plusieurs épouses. De l’une d’elles, Abigaïl, la Bible dit qu’elle était une femme de bon sens et belle de figure. Mais il n’y a pas de limite à la convoitise. Le cœur humain ne cesse jamais de désirer: c’est un abîme d’insatisfaction. Lui, David, qui a tremblé en mettant la main sur le manteau du roi, il met la main sur la femme d'un autre et il ne tremble pas. Sa conscience ne l’avertit plus. Et si vous lui aviez demandé à ce moment-là : " Sire, votre conscience ne vous dit-elle rien?" Il vous aurait dit : "Moi, monsieur, ma conscience est en paix!" En réalité, elle était en panne! Et il faudra la Parole de Dieu pour la dépanner.

David coule des beaux jours avec sa belle et sa conscience est endormie au point qu'elle ne proteste plus. Et ce qui devait arriver arriva. Elle se retrouve enceinte avec toutes les concéquences affreuses que cela pouvait avoir pour une femme mariée dont l’adultère devenait alors indiscutable. C’était la mort par lapidation à coup sûr. Dans un sursaut, certes généreux pour sauver la femme qu’il avait séduite et si dangereusement compromise, David devient ingénieux au mal.

Pour couvrir un péché il va en commettre un autre, puis un autre encore. La machine infernale est amorcée; il n’est plus maître de son mécanisme et tous les moyens qu’il va essayer pour l’empêcher d’exploser vont échouer. La Bible dit dans l’épitre de Jacques au chapitre 1 et au verset 14 que "chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché et le péché étant consommé produit la mort". Mais David croit encore pouvoir infléchir le cours des événements. Il fait revenir le mari du front, s’enquiert hypocritement de l’état de la guerre, lui signe une permission de vingt-quatre heures et le renvoie coucher chez sa femme en le faisant suivre d’un cadeau. Il manœuvre pour lui faire endosser une paternité qui n’est pas la sienne. Le cœur est un abîme je vous dis. Quelqu’un a dit un jour:"Je ne sais pas ce qui se passe dans le cœur d’un brigand mais je sais ce qui se passe dans le cœur d’un honnête homme et c’est affreux."

Mais voilà que d’une façon imprévisible, les choses se gâtent. "Uri,e le mari de Bath-Schéba (ou Bethsabée), au lieu de rentrer chez lui, se coucha à la porte de la maison royale, avec tous les serviteurs de son Maître et ne descendit point dans sa maison". Le lendemain David demande à Urie pourquoi, après un si long voyage il n’est pas rentré chez lui? Urie réponds avec noblesse: "Sire, l’Arche de l’Alliance habite sous des tentes, mon Seigneur le général Joab et tous ses soldats campent en rase campagne et exposent leur vie, et MOI, j’entrerais dans ma maison pour manger et pour boire et pour coucher avec ma femme!! Aussi vrai, ô roi, que tu es vivant, je ne ferai point cela! Quel homme d’honneur et quelle gifle dans la figure de David!

Mais ce dernier n’est pas au bout de ses ressources. Il lui prolonge sa permission de vingt-quatre heures et l’invite à un festin dans la soirée. David a donné aux échansons des ordres pour que le verre d’Urie ne soit jamais vide. N’osant refuser, il se retrouve à la fin du repas ivre comme pas un. David le renvoie chez sa femme mais, aussi têtu à lui tout seul que tous les Bretons du monde, il va en titubant se recoucher à la même place que la veille, parmi les serviteurs du roi.

Le lendemain, David n’a plus qu’une seule issue, c’est de s’adonner au sport très royal de la lettre de cachet. A l’adresse du commandant en chef il fait remettre par Urie une lettre qui scelle son arrêt de mort. Cette lettre disait: "Placez Urie au plus fort du combat et retirez-vous de lui afin qu’il soit frappé et qu’il meure". Et Urie mourut selon le plan prévu. Après la mort d’Urie, David fera dire hypocritement à son complice Joab qu'’il a chargé d'exécuter le crime: "ne soit pas peiné de cette affaire, que veux-tu, c’est la guerre!"

Ô profondeurs infernales du cœur humain! Mais n’oublions jamais qu’en faisant le portrait de David, la Bible fait aussi le nôtre. Que nous n’ayons pas fait ce que David a fait, c’est possible; mais que n’en soyions pas capables, que le plus vertueux garde au moins la vertu de la modestie

Le prophète Nathan, le porteur de la Parole de Dieu, envoyé par le Dieu qui lit dans la vie des hommes comme dans un livre ouvert, demande audience à David. J'admire cet homme qui, au Nom du Dieu qu’il servait fidèlement, a osé affronter un souverain autocrate. Pour lui parler de son péché, il lui a raconté l’histoire suivante sous forme de parabole: "Ô roi, un homme riche qui avait des grands troupeaux a reçu un de ses amis. Pour ne pas prendre un mouton de son troupeau, il est allé voler la brebis d'un pauvre qui n'en avait qu'une qu'il aimait comme sa propre fille. Il a tué la brebis du pauvre et il l'a servie à cet ami qui était venu le voir". Quand David a entendu cela, son sang n'a fait qu'un tour, il est devenu rouge de colère et il a dit : "Cet homme mérite la mort!". Nathan le prophète l'a regardé froidement dans le blanc des yeux et lui a dit : "Cet homme c'est toi!"

Ah! mes amis, quand David a vu la monstruosité de son péché, sa conscience, jusque-là déformée, s'est réveillée et a été remise sur forme. David s'est abîmé dans une repentance aussi profonde que sincère.

C’est le psaume 51 qui nous rapporte cet épisode de sa vie. Voilà en résumé comment il exhale sa douleur: "Je reconnais mes transgressions, mon péché est constamment devant moi… détourne ton regard de mes péchés, efface toutes mes iniquités. Oh Dieu, crée en moi un coeur pur et renouvelle en moi un esprit bien disposé".

Pour réveiller sa conscience endormie au sentiment de son (de notre) immense misère morale, il lui a fallu la Parole de Dieu

Quelqu'un posera une question: "Moi non plus je n'ai pas toujours bonne conscience. Je n'ose pas toujours regarder mon passé en face. Il est des choses que j'ai faites autrefois et que je regrette. J’ai beau les chasser, elles refont toujours surface! Comment les effacer, comment apaiser ma conscience?"

Nous allons voir ensemble les moyens employés par les hommes pour apaiser leur conscience.

Dans le psaume 139, à partir du verset 7 nous trouvons un homme qui est traqué et qui veut fuir une présence qui le gêne : "Où irai-je loin de ton esprit et où fuirai-je loin de ta face?"

Il va essayer quatre moyens.

1) Le premier c'est celui-ci : "Si je monte aux cieux, tu y es"

Et qu'est-ce-qui nous fait monter aux cieux, vers Dieu? C'est bien sûr vous l'avez deviné, la religion. Le mot religion veut dire "relier", relier à Dieu bien sûr. Est-ce-que la religion peut apaiser la conscience d'un homme? Est-ce-que la pratique des rites, l'assistance aux offices, les prières, les pèlerinages, éventuellement l’entrée dans les ordres ou le ministère, est-ce-que tout cela peut apaiser la conscience de quelqu'un?

Je vous cite ce qui est écrit dans l'épître aux Hébreux chapitre 9, verset 9 et je le cite dans la version catholique des moines de Maredsou. "Les dons et les sacrifices qu'on offre sont incapables de justifier la conscience de celui qui offre un culte."

Et la preuve, c'est que c'est toujours à recommencer. J'ai connu des gens dont la vie était parsemée d'actes pieux, qui faisaient des efforts louables dans le but de rester sur le droit chemin et dont la dévotion touchait à la bigoterie.

Mais rien ne pouvait leur donner une conscience sereine. Pourrions-nous atteindre le nirvana si cher aux religions orientales que notre conscience serait encore là pour nous attendre et pour nous accuser!

Non, la pratique même scrupuleuse de la religion, fut-elle la meilleure, ne peut apaiser notre conscience.

2) Cet homme va essayer un autre moyen.

Puisque la religion ne suffit pas, il parle de la mort. "Si je me couche au séjour des morts, t’y voilà". Se réfugier comme Judas dans le suicide, est-ce-que ça apaise la conscience?

Lisez dans l'évangile de Luc au chapitre 16 l'histoire du mauvais riche et de Lazare, de cet homme qui a vécu toute sa vie dans l'abondance et dans la jouissance des choses matérielles. Il meurt et se retrouve dans le séjour des morts. Mais est-ce que tout est fini pour autant? N’y a-t-il plus qu’une grande caisse en bois de chêne avec des vis en cuivre, et 1m 80 de terre par dessus? Son corps est là mais son âme continue de vivre dans l’au-delà. Il est là, conscient de lui-même, des autres et de son passé. Quelle est la première parole qui lui est dite, la toute première: "Souviens-toi!", c’est la conscience.

Souviens-toi, souviens-toi de l'évangile que tu as entendu et auquel tu n’as prêté attention. Les hommes auront éternellement conscience de la position qu'ils auront prise devant l'évangile de Jésus-Christ.

Victor Hugo avec son immense talent d’écrivain raconte l’histoire de Caïn, le meurtrier de son frère qui essaie de fuir le souvenir de son crime et que l’œil de Dieu pousuit partout. Il met de la distance entre lui et son crime, il s’invente des plaisirs, des instruments de musique, mais où qu’il aille et quoi qu’il fasse, toujours, de nuit comme de jour, l’œil de Dieu le suit et le regarde. Désespéré il se couche dans la tombe. Le récit se termine par le fameux: "L’oeil était dans la tombe et regardait Caïn!"

La conscience est comme les chats dont on dit qu’ils ont plusieurs vies. J’avais un voisin qui avait un vieux chat pelé et galeux dont il voulait se débarasser. Il a donc tué son chat puis il est allé chercher sa bêche pour l’enterrer dans son jardin. Quand il est revenu, le chat était parti!!. Non, on ne tue pas un chat si facilement mais on peut y arriver. Avec la conscience c’est une chose impossible.

3) Il va alors essayer un troisième moyen, la fuite. "Si je prends les ailes de l’aurore et que j’aille habiter à l’extrémité de la mer…là aussi ta main me saisira".

Mais le coupable ne fuit pas sa conscience lorsqu'il fuit le lieu de son délit, il l’emporte avec lui.

Prenez l'exemple de Jonas, que Dieu avait envoyé à l'est et qui est parti à l'ouest dans le désir de fuir sa responsabilité. Il a pu fuir sa responsabilité mais pas sa conscience. Il l’a emportée avec lui. Sa conscience était avec lui dans le bâteau, elle était dans la tempête, elle était dans le tirage au sort et finalement elle était même dans l'estomac du poisson!

 

4) Alors il va essayer un quatrième moyen. "Si je dis: au moins les ténèbres me couvriront…même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi".

Il parle des ténèbres de l'oubli.

Eh bien, puisque la conscience on la porte en soi et qu’elle s'attache à nous, ne pourrait-on pas la reléguer quelque part dans un coin obscur de notre être? Est-ce-qu'on ne pourrait pas faire de notre coeur une oubliette dans laquelle notre conscience finirait par mourir? Impossible!

Nous en avons un exemple frappant dans l'histoire de Joseph vendu par ses frères qui

lui en voulaient à mort parce qu’il était le chouchou de son père. Un jour, Jacob l'a envoyé porter des vivres à ses frères qui ont dit en le voyant arriver : "Voilà le faiseur de songes, le rêveur, tuons-le, et on verra ce qui va arriver de ses songes!"

Ils l'ont pris, ils l'ont jeté dans une citerne vide et ils ont entendu leur tout jeune frère de 17 ans qui les suppliait de lui conserver la vie. Heureusement pour Joseph, deux de ses frères sont quand même intervenus et, au lieu de le tuer, ils l'ont vendu comme esclave à une caravane d’ Arabes qui passaient par là. Pour eux c’était comme si Joseph était mort. Et pour accréditer la chose auprès de leur père Jacob, ils ont trempé le manteau dans du sang de chèvre pour camoufler leur crime en accident: Joseph était mort dévoré par un fauve. Hypocritement, ils ont consolé le papa Jacob qui s’abîmait dans une douleur inconsolable.

Les années ont passé, à peu près 13 ans. Ils ont eu le temps d’oublier leur forfait. Et après 13 ans, une famine se produit dans le pays tandis que c’est l’abondance en Egypte. Poussés par la faim ils s’y rendent, mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'en Egypte, le personnage le plus important après le pharaon, c'est leur frère Joseph qui est l’équivalent du premier ministre aujourd’hui. Joseph reconnaît ses frères du premier coup. Eux pas. Et quand ils leur demande : "Qui êtes-vous?", ils disent : "Non, nous sommes des honnêtes gens!" Heureusement qu’ils l’ont dit parce que personne, sachant leur histoire, ne l’aurait cru. Il ne leur manque qu'un petit halo autour de la tête. "On est des honnêtes gens!!" A partir de ce moment là, Dieu s'en mêle! Dieu veut la repentance! Il l'exige. Et comme ils ne sont pas au point de la repentance, il va mettre des bâtons dans les roues tant et plus, une première fois, une deuxième fois, une troisième fois. Plus rien ne tourne rond dès ce moment. Ils se sentent coincés comme dans une impasse. Alors qu'ils sont en train de discuter entre eux, tout d'un coup l'un d'eux s’écrie: "Je vous l'avais bien dit, quand notre frère était là dans le puit et qu'il nous suppliait de lui garder la vie". La conscience qui a été mise aux oubliettes pendant 13 ans tout à coup refait surface.

La conscience est comme une cassette d’enregistrement qui capte tout ce qui est dit sans rien oublier. Quand nous sommes enregistrés sur magnétophone, on y retrouve toutes nos hésitations, nos erreurs de français, nos inflexions, nos éclats de voix, tout. Notre conscience aussi a capté tout ce que nous voudrions ne pas avoir dit et même les silences que nous n’aurions pas dù avoir. Et ça tournique dans notre tête au point que nous en avons tellement assez d’ entendre cette voix qu'on lui dit :"Tais-toi!". Et elle se tait. Elle ne dit plus rien parce qu'on lui a dit de s'arrêter. Elle s'arrête pendant 5 ans, 10 ans, 13 ans parfois! Et tout à coup, on ne sait trop comment, il a comme un court-circuit dans les bobinages, une étincelle de souvenir qui jaillit et la machine repart au moment où on ne s'y attend pas. Il suffit parfois de peu de chose, un parfum que l’on respire, une mélodie lointaine qu’on réentend et tout refait surface. Tout est là, imprimé dans la conscience.

Encore une fois, qui peut apaiser la conscience? Et la réponse est celle-ci: personne! Personne, pas même Dieu!

Parce que Dieu n'apaise pas la conscience, il la purifie. C’ est autre chose.

Je vous ai cité tout à l'heure l'épître aux Hébreux. Je vous donne la suite au chapitre 9, verset 14 :

"Le sang de Jésus-Christ qui s'est offert lui-même sans tâche à Dieu, donc le sang de Jésus-Christ purifiera votre conscience des oeuvres mortes." Dieu la purifie par le sang de Jésus-Christ, duquel il est écrit : "Le sang de Christ purifie de tout péché."

Voyez-vous, la conscience c'est un peu comme une vitre sale Plus vous approchez la lumière de la vitre sale, plus la saleté est apparente

Et la grande erreur de certaines personnes, c'est d'essayer de se rapprocher de Dieu en se disant : "Plus je serai près de Dieu, mieux ça ira" Or, c’est le contraire qui se produit. Pourquoi, mais parce que Dieu est lumière. Et plus je m'approche de la lumière de Dieu, plus je me rends compte que je suis sale. Ce qu'il me faut ce n’est pas davantage de lumière, c'est un nettoyage de la vitre.

Et il n'y a qu'un produit (excusez-moi le terme, il peut paraître déplacé, je ne l’emploie que pour me faire comprendre), c’est le sang de Jésus-Christ qui purifie de tout péché. En un mot comme en cent, c'est l'aveu de notre culpabilité, la demande de pardon au Seigneur, et la foi en ce sang (la vie) répandu qui a valeur de purification pour tous ceux qui veulent bien s'en prévaloir.

On me demandera peut-être, comment faire pour arriver à cette pureté intérieure?" Dans le psaume 32, au verset 3, un homme y relate ses expériences et dit :"Tant que je me suis tu, mes os se consumaient. Je gémissais toute la journée car nuit et jour ta main s'appesentissait sur moi. Ma vigueur n'était plus que sécheresse comme celle de l'été."

Il continue par : "Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité, j'ai dit j'avouerai mes transgressions à l'Eternel et tu as effacé la peine de mon péché."

Nous avons ici un homme qui fait quatre expériences :

La première c'est: "Tant que je me suis tu", il se tait. Il a la conscience chargée. Il y a dans sa vie un fardeau ou un souvenir qui l'oppresse. Il a, comme on dit, mauvaise conscience. Mais il garde tout pour lui, tout en lui. Il pratique ce que les psychiatres appellent le refoulement. Quel est le résultat? Il dit : "Mes os se consument, ma vigueur se dessèche." Il en devient malade physiquement. J'ai connu des gens qui étaient malades physiquement parce que ça n'allait pas bien dans leur vie intérieure. Ils avaient cultivé des rancunes, des mauvais sentiments, des désirs de vengeance et, sans en connaître l’origine, leur santé a basculé dans la maladie.

La deuxième chose c’est: "Je gémissais toute la journée."

Il n'en est pas seulement malade physiquement, il en devient malade moralement.

C'est à dire que la dépression, ce qu'on appelait autrefois la neurasthénie, est à la porte.

Il en arrive à gémir toute la journée et il commence à broyer du noir. La Bible dit : "Celui qui cache ses transgressions ne prospèrera pas." C’est ce qu’il fait, il se tait, il cache ses fautes, il les excuse et il ne prospère pas.

Troisièmement il se ravise et dit : "Eh bien, j'avouerai mes transgressions."

Tout d'un coup, ça éclate, ça saute, c'est la libération de sa conscience, ça se débouche. Il dit : "Seigneur, j'avouerai." Il avoue ses transgressions.

Le quatrième point c’est le résultat: "Tu as effacé la peine de mon péché." C'est le lavage de la vitre. Il est purifié, nettoyé et il en est tellement heureux qu'il commence son psaume par la conclusion comme si il n’avait pas le temps d’attendre. Dès le début il rend son témoignage et dit : "Heureux l'homme à qui la transgression est remise!" Heureux pourquoi? Parce que l'épître aux Hébreux dit au chapitre 10 et au verset 22 " que nous nous approchons de Dieu désormais "avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi et les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience"

Ainsi, celui qui se repent de ses péchés, qui les avoue à l'Eternel et qui met sa confiance en Jésus-Christ qui les a portés pour lui, peut se présenter devant Dieu sans plus aucune conscience de péché, quoi qu'il ait fait dans le passé sa vie. Dieu a dit: "Je ne me souviendrai plus de leurs péchés et de leurs iniquités". Il peut maintenant parler à son Dieu face à face au travers de Jésus-Christ.

Il y a quelques années de celà, un jeune noir appellé Karim était au service d'un puissant émir arabe. Cet émir avait un grand parc avec des oiseaux exotiques et parmi ces oiseaux un canard d'une espèce très rare auquel il tenait tout particulièrement. Karim, attaché à la personne de l’émir, avait plus de plus de temps libre que les autres serviteurs. Il s'était fait une fronde et il était devenu tellement habile à lancer des pierres qu'il parvenait même à tuer un oiseau au vol. Un jour en suivant les allées, la fronde à la main, il vit quelque chose qui débouchait d'un fourré. Il ne contrôla pas son réflexe et pan! la pierre partit et tua le canard de l'émir. Epouvanté par son acte, il regarda autour de lui pour être sûr que personne le l’avait vu. Il prit le canard et l’enterra dans les buissons. La conscience soulagée il rentra et reprit son travail.

Mais bientôt on apprit la disparition du canard. L'émir se fâcha tout rouge, on fit des recherches partout, tout le monde s'en mêla, notre Karim y compris et bien sûr on ne retrouva pas le canard .

Quelques jours plus tard, le cuisinier s'approcha de Karim et lui dit : "Ne voudrais-tu pas aller me chercher de l'eau au puit?" "Va chercher de l'eau toi-même!"

Le cuisinier lui susurra insidieusement à l’oreille: "Tu te souviens quand tu as tué le canard?" Le pauvre garçon devint gris de terreur.

Il dit : "Ce n’est pas vrai je n’ai pas tué le canard, je n'irai pas te chercher de l'eau." L'autre lui dit : "Quand le maître saura qui a tué le canard". Le pauvre garçon baissa la tête et alla chercher de l'eau pour le cuisinier à la grande stupéfaction de tous les autres serviteurs. De plus en plus, le cuisinier profitait de la situation et travaillait de moins en moins. Chaque fois qu'il y avait une vélléité de révolte,le cuisinier disait d’un ton sentencieux: "Quand le maître saura qui a tué le canard ". Un jour de congé où Karim s’était préparé pour rentrer dans sa famille, le cuisinier lui dit: "Karim va me couper du bois pour le feu". "Je n’irai pas, je suis en congé, je rentre à la maison". "Quand le maître saura qui a tué le canard…" Et l’on vit Karim remettre des vêtement de travail et aller chercher du bois au lieu de rentrer chez lui.

Un jour, le pauvre garçon n'y tenant plus, il est allé se jeter à genoux aux pieds de l'émir et lui a dit : "Maître, c'est moi qui ai tué le canard !"

Le maître l'a regardé et lui a dit : "Ce que tu as fait, c'est mal mais puisque tu l'as avoué, Nous n'en parlerons plus, je te pardonne".

Il sortit de chez l’émir heureux, ayant retrouvé son sourire et paraissant dix ans plus jeune. Il tomba nez à nez avec le cuisinier qui, le voyant en si bonne forme, s'est dit "Profitons-en" Il lui dit : "Karim, va me chercher de l'eau!" Et Karim lui dit : "Je n'irai plus jamais te chercher de l’eau, c'est fini!" "Quand le maître saura…." Il n’acheva pas la phrase. "Il le sait, il le sait, cria Karim. Il le sait et il m'a pardonné"

Pour terminer je pose maintenant à mon lecteur une question personnelle: Est-ce qu’Il le sait? Avez-vous dit au Maître que vous aviez tué le canard? Si oui, vous pouvez fermer ce livre avec dans votre coeur le pardon divin traduit en ces termes: "Il n'y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ." (Epitre aux Romains, chapitre 8, verset 1)

Les gens les plus heureux du monde, ce sont ceux qui savent que Dieu les a entendus et leur a remis leur dette. Les gens les plus heureux du monde, ce sont ceux qui savent que s'ils devaient être renversés par un chauffard en traversant la rue, l'instant d'après ils seraient dans la maison du Père. En fermant ce livre, fermez aussi les yeux, recueillez-vous un instant et faites monter de votre cœur à Dieu cette courte prière:

"Seigneur Dieu, je cesse de résister à la pression de ma conscience. J’ai péché contre toi et contre mon prochain, je l'avoue et je t'en demande pardon. Je crois que Jésus-Christ a payé pour moi le prix de ton pardon. En son nom je me donne à toi, pour que tu mettes en moi par ton Saint Esprit la force de vivre la vie que j’aurais toujours voulu vivre".