Aux arrêts pour la nuit

Nous allons ouvrir un livre d’aventures appelé, dans la Bible, les Actes des Apôtres. Le titre donné initialement: "Aux arrêts pour la nuit" pourrait avoir comme sous-titre en français argotique "Une nuit en taule". Cet épisode, nous le trouvons au chapitre 16 et au verset 11. Nous suivons l’Apôtre Paul dans une de ses aventures que son historien, le médecin Luc, témoin de la chose, nous rapporte en ces termes:

"Étant partis de Troas, nous fîmes voile directement vers la Samothrace, et le lendemain nous débarquâmes à Néapolis. De là nous allâmes à Philippes, qui est la première ville d'un district de Macédoine, et une colonie. Nous passâmes quelques jours dans cette ville.

Pour abréger je passe au verset 16:

"Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous, et se mit à nous suivre, Paul et nous. Elle criait: Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut. Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul fatigué se retourna, et dit à l'esprit: Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même. Les maîtres de la servante, voyant disparaître l'espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique devant les magistrats. Ils les présentèrent aux préteurs, en disant: Ces hommes troublent notre ville; ce sont des Juifs, qui annoncent des coutumes qu'il ne nous est permis ni de recevoir ni de suivre, à nous qui sommes Romains. La foule se souleva aussi contre eux, et les préteurs, ayant fait arracher leurs vêtements, ordonnèrent qu'on les battît de verges. Après qu'on les eut chargés de coups, ils les jetèrent en prison, en recommandant au geôlier de les garder sûrement. Le geôlier, ayant reçu cet ordre, les jeta dans la prison intérieure, et leur mit les ceps aux pieds. Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient. Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés; au même instant, toutes les portes s'ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus. Le geôlier se réveilla, et, lorsqu'il vit les portes de la prison ouvertes, il tira son épée et allait se tuer, pensant que les prisonniers s'étaient enfuis. Mais Paul cria d'une voix forte: Ne te fais point de mal, nous sommes tous ici. Alors le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra précipitamment, et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas; il les fit sortir, et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé? Paul et Silas répondirent: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. Les ayant conduits dans son logement, il leur servit à manger, et il se réjouit avec toute sa famille de ce qu'il avait cru en Dieu."

Il arrive périodiquement dans les pays à régime dit capitalistes ou de libre entreprise, comme ceux dans lesquels nous vivons, que l’on passe par ce que l’on appelle des temps de récession. Les affaires vont déclinant, l’entreprise privée est dans une impasse, les débouchés extérieurs ne suffisent plus pour écouler les produits d’exportation et le chômage s’installe. C’est ce que l’on appelle un temps de récession économique. Mais, il y a une entreprise qui ne connait jamais de récession. On n’y connait pas le chômage, les clients attendent leur tour pour être servi, on se bouscule au portillon car la demande dépasse toujours l’offre. C’est l’entreprise de la justice et de la prison. Il suffit de voir les médias pour être surpris du nombre de délits qualifiés de crimes, de vols, de hold-up, de viols, de violences et j’en passe.

Le livre capable d’endiguer la marée montante des délits et des crimes, ce n’est pas le code pénal, tout utile qu’il soit. Ce livre, c’est la Bible. Le code pénal condamne l’homme mais ne le change pas fondamentalement. Tandis que la Bible a ceci de particulier: lorsqu’elle est reçue, elle sauve l’homme et le change. Ce qui fait de la Bible un livre supérieur, c’est qu’elle apporte un message vivant, je dis bien: vivant, qui agit sur les péchés comme la pénicilline agit sur les bactéries et les détruit. C’est là la supériorité de la Bible sur le code pénal. Si un jour votre voiture tombe en panne, ce dont vous avez besoin, ce n’est en tout cas pas d’une contravention, ni d’un nouveau permis de conduire, ni d’une boite de produits d’entretien pour faire briller la carrosserie; ce dont vous avez besoin, c’est d’un bon mécanicien qui videra le moteur s’il le faut et qui remettra la mécanique en état de marche. C’est ce que la Bible fait, elle nous apporte un mécanicien-sauveur qui descend au tréfonds de la nature humaine, jusqu’au fond de l’âme et qui remplace le mécanisme corrompu par le péché, par la vie impérissable de Dieu. Et cette vie-là, ne conduira jamais personne à la potence ou à la prison. Et pourtant dans ce récit, nous trouvons deux hommes qui avaient en eux la vie de Dieu, et qui ont goûté la bastonnade et la prison, et qui ont risqué la potence justement parce que cette vie impérissable de Dieu était en eux.

Ces deux grands missionnaires que sont Paul et Silas arrivent en Europe. Par eux l’évangile va officiellement entrer en Europe pour la première fois dans la ville grecque de Philippe. A peine ont-ils débarqué qu’une jeune personne se met à les suivre. Une jeune fille qu’ils ne connaissent ni d’Eve ni d’Adam se met tout à coup à les suivre et crie derrière eux: Ces hommes sont les serviteurs du Dieu très-haut et ils vous annoncent la voie du salut. Si cette jeune fille était dans certaines communautés dites chrétiennes ou pseudo-chrétiennes, on dirait: elle a un don de prophétie, quelle chrétienne! Cette jeune fille avait ceci de particulier, c’est qu’elle avait des connaissances dans l’au-delà. Elle trafiquait avec des esprits qui eux connaissaient très bien Paul et Silas. Ce n’était pas de son propre chef qu’elle parlait, mais elle avait en elle un esprit de python, un esprit de divination. Elle était une pythonisse, une médium et disait ces paroles extraordinaires car c’était Satan et ses démons qui parlaient au travers d’elle. Quelqu’un va peut-être poser une question: La Bible dit que Satan est le père du mensonge, comment Satan peut-il dire la vérité? Mais pourquoi ne dirait-il pas la vérité à l’occasion quand cela sert sa cause? Par un jour de fête, un homme aux trois-quarts ivre, juché sur une table de cabaret, parlait de l’évangile à tous ceux qui étaient là. Qui, je vous le demande, prêtera l’oreille aux propos d’un buveur? Leur recommandation d’une vérité qu’ils ne vivent pas dans leur vie de tous les jours, c’est le meilleur moyen de prémunir les gens contre cette vérité. Sa vie était en désaccord tellement flagrant avec ce qu’il annonçait, qu’on pouvait lui dire: Monsieur, inutile de crier si fort, vos actes parlent si haut qu’on n’entend plus le son de votre voix! Et de même, qui aurait eu envie d’écouter ces deux hommes si chaleureusement recommandés par le diable lui même?

Après plusieurs jours, Paul fatigué de l’entendre crier derrière eux se retourne et s’adressant, non pas à la jeune fille, mais à quelqu’un qui était à l’intérieur d’elle, il dit: au nom de Jésus-Christ, je t’ordonne de sortir d’elle. Et à l’instant, il sortit.

Une petite parenthèse à présent. Si nous sommes sincères, il y a pas mal de choses que nous aimerions voir sortir de notre vie. Malheureusement, nous les avons laissé entrer, et elles n’ont plus jamais voulu sortir. Pour bien me faire comprendre, je prends l’illustration suivante: un jour le couple égoïsme/orgueil est venu frapper à notre porte, nous l’avons entrebâillée et, on ne sait pas trop comment, ils se sont faufilés à l’intérieur et ils nous ont fait croire que le monde entier tournait autour de notre petite personne. Ils nous ont appris des dictons comme celui-ci: "charité bien ordonnée commence par soi-même". Et comme ils étaient à l’intérieur et qu’ils avaient beaucoup d’amis, ils les ont invités chez eux, c’est-à-dire chez nous! Et leurs amis sont arrivés en foule et les plus beaux étaient les plus dangereux. Tenez, je vais vous en citer quelques-uns que vous reconnaîtrez au passage, ils sont là bien incrustés, bien installés: la Vanité avec ses grâces frivoles, la Propre Justice superbe d’applomb, l’Incrédulité avec sa longue liste de questions, le Mensonge avec sa bouche en coeur, l’Impureté avec ses oeillades incendiaires, la Flatterie toute pliée en deux à force de faire des courbettes, l’Avarice avec une calculette à la place du coeur, la Vantardise avec ses airs pédants, l’Ennui et ses bâillements, le Remord et ses tenailles chauffées à blanc. Vous allez vous récrier: ah! mais, ils n’y sont pas tous chez moi! Non bien sûr, heureusement, mais admettez qu’il y en a d’autres que je n’ai pas cités! On aimerait les voir sortir, mais ils ont la ténacité du cancer. Les larmes ne les émeuvent pas, les prières ne les délogent pas. Nous avons tout essayé, nous avons pris nos bonnes résolutions, en particulier celles du 1er janvier. Elles devaient tenir un an et elles ont tenu quinze jours tout au plus! Non rien ne leur fait vider les lieux, tous nos efforts sont vains. Il n’y a qu’un seul nom au monde qui le peut et c’est l’apôtre Pierre qui le dit: "sous le ciel il ne nous a été donné aucun autre nom par lequel nous puissions être sauvés", c’est le nom de Jésus. L’apôtre Paul s’est prévalu du même nom: "je te l’ordonne, au nom de Jésus: sors d’elle". Il n’y a que le nom de Jésus qui puisse nous rendre libres et briser nos chaînes. Par ce qui pourrait paraître une formule "au nom de Jésus", il faut comprendre: par la foi au Seigneur Jésus, par la foi en Celui qui est venu prendre à son compte nos chaînes, nos péchés, ce qui nous lie, ce qui nous fait mal, et qu’Il a porté lorsqu’Il était là tout seul dans la nuit de midi, pendu à un gibet comme un malfaiteur au milieu de deux brigands. S’étant chargé de nos chaînes, il en a triomphé dans sa vie, dans sa mort et surtout dans sa résurrection. Il n’y a vraiment que Lui qui puisse délivrer et il le fera le jour où vous l’appellerez dans votre vie comme votre Sauveur personnel. Ce jour-là, vous entrerez dans la victoire et ce qui n’est jamais sorti de votre vie sortira aussi sûrement que dans le cas de cette jeune fille. Je sais que c’est vrai parce que je l’ai expérimenté personnellement. J’ai essayé de me libérer moi-même des passions qui dominaient sur moi mais en vain. Mais le jour où je n’ai plus essayé par mes propres forces, le jour où j’ai crié vers le Seigneur, ce qui avait été impossible la veille est devenu possible le jour- même. C’est Lui qui sauve.

Remarquez que la puissance de l’évangile agit au point que le comportement de cette jeune fille change immédiatement. L’évangile produit toujours un changement et s’il n’y a pas de changement dans une vie c’est qu’il n’y a eu ni conversion, ni salut. Le grand prédicateur Spurgeon disait: je ne donnerais pas cinq sous pour le salut de quelqu’un qui traiterait son chien après sa conversion comme avant sa conversion. Ce qui montre que même dans la façon de traiter son chien, l’évangile produit une différence de comportement. En tout cas, chez cette fille, il s’est passé quelque chose: elle ne peut plus rien dire de ce qu’elle disait avant, cela c’est une conversion! On ne parle plus après la conversion comme avant. Mais on comprend du même coup que ses patrons, qui exploitaient et monnayaient son don d’occultisme, perdent tout à coup une source de revenus faciles. Plus de plantureux bénéfices aux dépens des nigauds qui donnaient la grosse pièce pour connaître leur avenir. On comprend qu’ils soient entrés dans une colère terrible. Ils sont touchés à l’endroit le plus sensible de leur personne, en plein… portefeuille! Car nous, les hommes, c’est toujours du côté du cœur qu’on le porte… le portefeuille! Fous de rage, ils ameutent la populace, se saisissent de Paul et de Silas, les traînent devant les magistrats et, avant même le procès, on arrache leurs vêtements, on les bat de verges et on les conduit à la prison de la ville où l’on recommande au geôlier de bien garder ces deux dangereux malfaiteurs en l’avertissant que sa tête répondra de leur sécurité.

C’est de lui, le gardien de prison, que nous allons parler maintenant. Après des recommandations comme celles qu’il a reçues, il choisit la cellule d’où ils ne s’échapperont bien sûr pas, et, non content de les jeter dans le pire endroit de la prison intérieure, il leur met les fers aux pieds. Puis il verrouille, il cadenasse, il remonte les escaliers de pierre et il monte la garde. Le temps passe. Légionnaire d’un certain âge qui n’était plus sur les champs de bataille, il était accompagné de sa famille qui résidait avec lui à Philippe. C’est un homme qui avait assez bien réussi dans la vie. Quelqu’un a dit que c’est en mettant les autres à l’ombre qu’il s’était fait une place au soleil! La nuit tombe, il écoute le silence, il tue le temps. Tout à coup, en pleine nuit, son oreille est accrochée par quelque chose d’insolite.

Il écoute et il entend chanter. Il a dû se dire: ce n’est pas vrai! Ce n’est pas possible! dans ma prison à moi, on ne chante pas; personne ici n’a envie de chanter! Il écoute encore et il doit bien se rendre à l’évidence: on chante dans sa prison! Et non pas des lamentations, des appels au secours, des jérémiades ou des mélodies plaintives sur l’air de la marche funèbre de Chopin. Non! Il entend chanter joyeusement les louanges du Dieu du ciel. Et cela vient, non pas des cellules extérieures, mais de l’intérieur, de ce trou qui ferait frémir les plus braves. Ses pauvres oreilles n’en croient pas leurs tympans. Il a dû se pincer pour s’assurer qu’il ne rêvait pas! Eh! Non, il ne rêvait pas, c’était bien des chants et des louanges à Dieu qu’il entendait, et cela par des hommes qui avaient le dos plein de sang, qui souffraient, qui ne pouvaient pas dormir, et qui, profitant de leur insomnie, bénissaient leur Seigneur! Il n’y comprend rien parce que lui, l’homme libre, il n’a pas souvent envie de chanter. Et il n’est pas le seul dans ce cas. Il réfléchit, mais il ne comprend pas. Ou plutôt si, il commence à comprendre qu’il y a un monde qui le sépare de ces deux hommes. Et ce monde ce n’est pas celui des circonstances, puisque lui est dans les bonnes circonstances, il est du bon côté de la porte. Alors il comprend qu’entre lui et eux, il y a un monde spirituel. Et c’est encore ce qui différencie les hommes aujourd’hui. Ce qui les différencie, ce n’est pas tant leurs circonstances, leur richesse ou la couleur de leur peau, mais c’est un monde spirituel.

Les gens d’aujourd’hui font reposer leurs conditions de bonheur sur des considérations matérielles. Alors que Jésus-Christ proposait comme base d’une société idéale des principes intérieurs et spirituels, notre société moderne nous propose des principes extérieurs et matériels. Voyez la différence: Jésus a dit dans ce qu’il est convenu d’appeler "le Sermon sur la Montagne": Heureux ceux qui se sentent spirituellement pauvres, heureux les débonnaires, heureux les miséricordieux, heureux ceux qui ont le coeur pur, heureux ceux qui procurent la paix - et il est même allé jusqu’à dire - : Heureux ceux qui sont persécutés pour la cause de la justice.

Notre siècle, lui, s’est créé un nouveau sermon sur la montagne: Heureux celui dont le salaire mensuel passe de cinq mille à vingt mille euros; heureux celui qui voyage en Concorde; heureux celui qui passe six mois de vacances aux îles Hawaï; heureux ceux qui font partie de la Jet-set; heureux l’Aga Khan qui reçoit tous les ans son poids d’or ou de platine; heureuses les étoiles du cinéma ou de la télévision; heureux ceux qui ont la bosse du commerce et de l’industrie! Voilà le bonheur du troisième millénaire, le nouveau sermon sur la montagne. La Bible dit: Heureuse la nation qui a l’Eternel pour son Dieu et aujourd’hui on vous dit: Heureuse la nation qui a le dollar pour son dieu. La Bible dit: C’est la justice qui élève une nation, aujourd’hui on vous dit: c’est la puissance de frappe et de destruction qui élève une nation. Tout est ramené à du rase-mottes.

D’ailleurs, cela est vrai chez nous, à la campagne comme à la ville. Il arrive que dans votre quartier habite un voisin dont la fille grandit et quitout à coup se métamorphose en jolie demoiselle. Les filles changent si vite à cet âge! Et un peu après, une voisine regardant par la fenêtre, voit un beau gars avec une moto qui pétarade et tournique dans les environs. Derrière les rideaux tirés, les langues se délient et la question qu’on pose, c’est: Qu’est-ce qu’il fait? c’est-à-dire qu’est-ce qu’il gagne? Remarquez que cela a une certaine importance. Mais le plus important, ce n’est pas ce qu’il fait ou ce qu’il gagne, c’est ce qu’il est! Car elle sera bien avancée, la belle, s’il a plein d’argent mais qu’il est violent, buveur ou coureur de jupons! L’homme est évalué aujourd’hui par l’épaisseur de son portefeuille. Notre siècle, je me le représente comme un homme qui a une banane en main. Il épluche la banane, jette la moelle et mange la peau! Vous souriez, mais c’est cela notre vingtième et unième siècle. Nous jouissons des bienfaits sociaux, mais nous négligeons les richesses du ciel. Et aussi longtemps que nous voudrons faire notre bonheur sans appeler Dieu dans nos circonstances, nous ferons l’expérience de nos premiers parents qui, au sein d’un bonheur sans limite, ont commis l’indélicatesse de pousser Dieu hors de leur vie et dès lors ils n’ont plus été dans le milieu favorable à leur épanouissement. L’opulence sans Dieu équivaut à mettre un lion dans une cage dorée, il ne peut y être heureux! Allez au zoo et vous verrez la panthère qui arpente nerveusement le sol trop étroit de sa cage. Elle est misérable parce qu’elle n’est pas dans le milieu favorable à son développement. Mettez un homme dans un paradis d’abondance matérielle, il y sera toujours insatisfait. Donnez à un enfant une chambre pleine de jouets, cela ira une heure, puis il pleurera et demandera sa mère, car il ne peut se développer que dans le milieu le plus favorable pour lui: l’amour et la présence de sa mère. Nous, nous avons besoin de nourriture pour vivre, de bienfaits sociaux, c’est vrai; nous en avons besoin, comme le poisson a besoin d’eau pour vivre; mais vous pouvez donner à un poisson tous les liquides du monde, s’ils ne contiennent pas d’oxygène il ne peut pas survivre. Et le Seigneur nous l’a dit: L’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Nous avons du pain à satiété; nous ne savons plus que faire avec notre pain; nous le mettons à la poubelle avant même qu’il soit rassis. On engraisse les cochons avec du roastbeef et du pain blanc aujourd’hui. Et nous sommes malheureux au milieu de notre abondance! Plaintes, revendications, grêves sont notre pain quotidien, pourquoi? Parce que l’homme ne connait plus le milieu favorable à son développement, qui est la présence de Dieu et le pain du ciel. Dans leur sombre prison, Paul et Silas connaissaient ce milieu favorable pour leur épanouissement et ils chantaient. Prisonniers des Maures ou dans les catacombes, ces chrétiens d’autrefois chantaient. En route pour les bûchers de l’Inquisition, ils connaissaient l’ambiance favorable à leur épanouissement spirituel et ils chantaient! Oui, tous ces vrais chrétiens ont connu les circonstances les plus défavorables, mais Dieu avait changé leurs circonstances intérieures et c’est pourquoi ils pouvaient chanter. Et aussi longtemps que nos circonstances intérieures n’auront pas été changées, aussi longtemps que nous n’aurons pas fait l’expérience de ce que la Bible appelle la nouvelle naissance, dussions-nous vivre dans de la ouate, rouler sur l’or et dormir sur un oreiller bourré de dollars, nous ne serons jamais heureux.

Il y a quelques années, en Angleterre, une grande société industrielle avait refait ses installations sanitaires, et le préposé à l’entretien en était très fier. C’était tellement beau qu’on l’appelait le palais de Buckingham, à cause de ses robinets chromés, de ses bains émaillés, et de ses miroirs de cristal. Il disait: "Que les États et les patrons donnent des lieux comme celui-ci et vous verrez ce que les ouvriers pourront faire". Quinze jours après, il était l’homme le plus découragé du monde. Il pleurnichait en disant: "On a dévissé les robinets chromés, on a chipé les miroirs de cristal, et j’ai trouvé des hommes avec des godillots ferrés qui dansaient dans les bains émaillés. Qu’est-ce que vous pensez de tout cela?"

Ce que j’en pense? C’est que Dieu est sage, quand il sauve quelqu’un, il ne touche pas tellement à ses circonstance extérieures, il touche d’abord son coeur et le transforme. Ce dont le geôlier avait besoin, c’étaitque son coeur soit touché.

Voyez comment cela s’est passé. Aux prières de Paul et de Silas, Dieu répond par un tremblement de terre assez violent pour que la prison vacille sur ses bases; les portes sautent de leurs gonds et les fers se détachent des murs. Du coup, le geôlier qui entre temps s’était endormi pour de bon, se réveille en sursaut, il sent la terre trembler sous ses pieds, il ouvre les yeux et que voit-il? Les portes de sa prison toutes grandes ouvertes. Il en conclut que les prisonniers se sont échappés. Devant ce désastre, il tire son épée et il va se donner la mort parce que la législation d’alors réclamait la mort pour un geôlier qui laissait s’enfuir ses prisonniers. Il préfère la mort immédiate à la honte du jugement et à la hache du bourreau. Cela c’est l’homme d’aujourd’hui, si sûr de lui l’instant d’avant avec son carnet de chèques bien garni. Mais, voyez-le, l’instant d’après, dépouillé de sa santé, de sa position, de ses amis, de tout ce sur quoi il s’est appuyé jusque-là. Quand tout craque, vous le verrez sombrer dans le désespoir. S’étant toujours appuyé sur le bâton du matérialisme, sur quoi va-t-il s’appuyer quand ce bâton va casser? N’ayant jamais appris à lever les yeux vers le ciel, il ne pourra pas le faire au jour de la grande crise, il n’y est pas habitué, il n’a pas appris à le faire; il n’a plus qu’une solution, c’est la mort. Heureusement pour lui (et pour nous), Dieu veille. Dominant le vacarme, il entend une voix qui lui crie: "ne te fais aucun mal, nous sommes tous ici." Alors là, il en est "soufflé"! Il se dit en lui-même: "Comment! ils n’en n’ont pas profité?" Parce que lui, à leur place, il en aurait profité. Il n’y comprend rien. D’abord ces gens qui chantent et puis maintenant, qui ne se sauvent pas!

C’est alors que quelque chose d’extraordinaire se passe. Cet homme va se jeter aux pieds des deux prisonniers et il leur pose cette question incompréhensible pour nous: "Seigneurs (Messieurs), que faut-il que je fasse pour être sauvé?". Comprenez-vous le pourquoi de la question, vous? Moi pas! Pourquoi demande-t-il ce qu’il doit faire pour être sauvé puisqu’il l’est déjà? Puisque ses prisonniers sont là, il est sauvé! C’est à dire: sa tête est sauvée. Il n’a plus qu’à reboucler les prisonniers, refermer les portes et ça y est, il est sauvé. Alors pourquoi pose-t-il la question? Pourquoi? Eh! bien parce que entre-temps, et ça s’est passé très vite, il a compris qu’il y avait un autre salut que celui-là. Pas celui de sa tête, mais l’autre, le plus important, celui de son âme. Il s’est rendu compte qu’il y avait un autre tribunal que le tribunal romain, le Grand Tribunal de Dieu et il n’est pas prêt à affronter celui-là. C’est ce grand salut-là qu’il voit, plus l’autre. Maintenant il comprend et il vient se jeter à leurs pieds en disant: "Que me faut-il faire pour être sauvé, pour que mon âme soit éternellement sauvée?"

A question précise, réponse précise. Avant de vous dire ce qu’à été la réponse, laissez-moi vous dire ce qu’elle n’a pas été. L’apôtre Paul en entendant "qu’est-ce qu’il me faut faire pour être sauvé?" n’a pas dit: "Oh! La, la, la, la, mais tu me prends au dépourvu. Ben… écoute, laisse-moi huit jours ou huit heures de réflexion". Il n’a pas dit: "il te faudrait descendre à la bibliothèque municipale de Philippe et me ramener huit grands bouquins de philosophie, de théologie, de dogmatique. Je les étudierai, et peut-être que je pourrai te dire ce qu’il te faut faire pour être sauvé." Il n’a rien dit de tout cela! Vous vous demandez pourquoi je répète huit jours, huit heures, huit bouquins? Parce que la réponse s’est faite en huit mots! Que faut-il que je fasse pour être sauvé? Voilà la réponse, vous pouvez compter: "Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé", huit! C’est la réponse que je vais vous détailler.

Crois, c’est la foi, c’est le moyen du salut. Crois!

Au Seigneur Jésus, c’est l’auteur du salut.

Et tu seras sauvé, c’est la certitude du salut.

Que faut-il donc que je fasse pour être sauvé? Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. Et toute la Bible nous dit qu’on peut être sauvé et en avoir la certitude: "Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle". "Étant justifiés -nous dit l’épître aux Romains- sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu." "Il n’y a plus aucune condamnation -dit l’Ecriture- pour ceux qui sont en Jésus-Christ". Et l’apôtre Jean a écrit ces paroles extraordinaires: "je vous écris ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu." Alors, encore une fois, que faut-il faire pour être sauvé? Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. Dieu demande la foi, la simple foi au Seigneur Jésus-Christ.

Quelqu’un va dire: "oui, bien sûr, Dieu demande la foi, mais quelle sorte de foi?".

Bonne question! Parce qu’il y a foi et foi. Il y a même la foi qui n’est pas du tout la foi. Par exemple: je crois (croire c’est avoir la foi), je crois que deux et deux font quatre. Mais cela n’engage que mon cerveau, ma connaissance élémentaire des mathématiques, et cela ne changera jamais rien à mon caractère, à mon genre de vie, et à ma destinée éternelle.

Je crois que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest. Oui, d’une certaine façon, je crois cela. Mais cela n’engage que mon cerveau, ma connaissance de l’astronomie élémentaire et cela ne changera jamais rien à mon caractère, à mon genre de vie, ni à ma destination éternelle.

Je crois que Hitler a été caporal pendant la guerre de 14-18, puis qu’il est devenu chancelier du Reich en 1933; je crois qu’il a envahi la Belgique, la Hollande et la France en 1940, je crois qu’il est mort dans les ruines de Berlin en 1945, cela je le crois, mais cela n’engage que mon cerveau, ma connaissance de l’histoire contemporaine et cela ne changera jamais rien à mon caractère, mon genre de vie et à ma destination éternelle. Sur cette même lancée, je peux croire que Jésus Christ est né de la Vierge Marie, croire qu’il a fait des miracles, croire qu’il a guéri des aveugles, ressuscité des morts, qu’il a prêché le royaume de Dieu, qu’il a été crucifié sous Ponce Pilate, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, qu’il est ressuscité, qu’il est remonté au ciel; qu’il reviendra pour juger les vivants et les morts, je peux croire tout cela, mais cela n’engage que mon cerveau, que ma connaissance de l’histoire élémentaire du christianisme et cela ne changera jamais rien, ni à mon caractère, ni à mon genre de vie, ni à ma destination éternelle. Et il y a des millions de gens baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit qui ont cette foi-là qui ne change rien à leur vie et qui ne les prépare en toutcas pas pour le ciel.

Alors quelle est la foi qui sauve? Quand Dieu dit: "Crois au Seigneur Jésus", Il précise: "Si tu crois dans ton cœur!" (Epître aux Romains, chapitre 10, verset 9). Ce n’est pas seulement la foi intellectuelle, mais c’est la foi du coeur qui engage l’être tout entier. C’est-à-dire que croire en Jésus-Christ, c’est d’abord croire que le Sauveur c’est Lui et non pas nous. C’est Lui demander le pardon des péchés que nous connaissons, c’est L’accepter comme son Sauveur personnel et comme son Maître, c’est Lui obéir et se livrer à Lui pour L’aimer, Le servir et Le suivre. Cela c’est la foi du coeur, la foi qui donne des certitudes. Je vais vous poser une question: "Est-ce que vous êtes sauvé?" Je veux dire, si vous deviez mourir ce soir, est-ce que vous êtes sûr d’ aller au ciel? Il faut dire: oui ou non! Parce que si vous n’allez pas au ciel, vous allez là où il vaut mieux ne pas aller. C’est la plus sérieuse question du monde. S’il y a un doute, un point d’interrogation, c’est que quelque part vous ne croyez pas comme Dieu voudrait que vous croyiez. Vous n’avez pas la foi de la Bible. Vous croyez peut-être au côté agréable du christianisme mais vous en ignorez les exigences. Est-ce que je peux croire en Jésus-Christ et ne pas croire ce qu’Il dit? Si vous me dites:"Monsieur je vous admire, mais je ne crois pas un mot de ce que vous me dites. Hum! Hum! Est-ce qu’un homme affaibli peut croire que des pilules vitaminées vont lui rendre des forces s’il refuse de les prendre? Est-ce que je peux croire à l’habileté d’un chirurgien et refuser de me faire opérer par lui? Moi je crois, et ça, je le crois, que si je me levais tous les jours à cinq heures du matin pour prendre une douche froide, cela me ferait énormément de bien, je le crois. Seulement, je ne me lève pas à cinq heures du matin et je ne prends pas de douche froide! Un peu comme cet Anglais qui, il y a bien des années de cela, avait inventé une veste à l’épreuve des balles. Pour les vendre, il est allé voir le département compétent de l’armée britannique. On lui a dit: "D’accord, mettez la veste, collez-vous contre un mur et on vous tire dessus". Ah! Non. Vendre ses vestes, d’accord, mais prendre les risques, il n’en n’était pas question!… Dites-moi, à quoi cela vous sert-il de croire que votre réveil est réglé pour sonner à six heures, si après la sonnerie, vous vous tournez de côté et vous vous rendormez? A quoi peut servir la prétendue foi en Jésus-Christ si c’est pour refuser d’agir comme Il le demande? Il n’y a pas de demi-mesure, il n’y a qu’une foi qui sauve, c’est la foi du geôlier. Suivez-moi bien à présent: Le salut lui a été présenté par des hommes qui avaient été battus pour leur foi et pour lui, croire, ça voulait dire qu’il prenait le risque d’être battu à son tour. Cet évangile, il l’avait reçu de gens qui étaient en prison, et croire en Jésus-Christ, c’était pour lui, admettre qu’il pouvait à son tour aller en prison. Il crût et sa foi devint celle de ceux qui chantaient en prison. Il crût et leurs dangers devinrent ses dangers, leur honte devînt sa honte, mais leur Sauveur devînt son Sauveur et leur joie devînt sa joie. Lisez la suite: il se réjouit avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu, cru de la foi de Paul et de la foi de Silas. Et pour bien le prouver, ce soir-là, il a été baptisé. Il avait cru et, selon Dieu, la condition pour être baptisé c’est d’abord de croire. On n’est jamais baptisé avant de croire, avant de se convertir. On se convertit d’abord et l’on est baptisé ensuite. Ainsi, lui et les autres qui ont cru ce soir-là ont été baptisés sur-le-champ, là où il y avait de l’eau en suffisance. Il a voulu démontrer visiblement par ce symbole extérieur ce qui s’était passé de façon invisible dans son coeur. L’eau dans laquelle il va être plongé est là, comme un symbole de la mort à son ancien genre de vie. C’est un symbole, rien de plus, mais quand il est entré dans l’eau, il a voulu montrer par là que l’homme qu’on avait vu vivre jusqu’à présent allait disparaître. Et c’est ce qui s’est passé. On l’a pris et on l’a plongé dans l’eau. Fini, il est mort, en symbole bien sûr. Et puis il est ressorti de l’eau. Cela veut dire qu’il ressuscitait, qu’il était quelqu’un d’autre! C’est ce qui s’était passé dans son coeur de façon invisible mais réelle en croyant en Jésus-Christ. Dieu était intervenu dans sa vie et avait fait le miracle, il était mort à son ancienne façon de vivre. Et maintenant il revivait à une autre façon de vivre. Voilà le salut et le baptême, c’est cela qu’il exprime. Par cette petite étude biblique je vous ai présenté le Sauveur de Paul, je vous ai présenté le Sauveur du geôlier, je vous ai présenté mon Sauveur et ma dernière question est celle-ci: voulez-vous que ce Sauveur-là, celui de Paul, celui du geôlier, le mien, devienne le vôtre? Le voulez-vous? Avez-vous remarqué que je veux vous attirer non pas à moi, mais à Jésus-Christ. C’est en Lui que j’ai cru, non pas en quelqu’un ou en une organisation quelconque, fut-elle mondiale et prétendrait-elle à l’infaillibllité (ce que font toutes les sectes grandes ou petites). Non, j’ai cru en Jésus-Christ, avec le coeur. Et le jour où j’ai cru, ma vie en a été bouleversée. Je n’ai plus jamais été le même. Le Seigneur peut aussi faire cela pour vous. Je souhaite. que vous croyiez en Lui comme je l’ai dit plus haut, avec le coeur, et que comme ce geôlier, vous passiez aussi par les eaux du baptême, de la manière dont la Bible l’enseigne. Après, vous irez plus loin car il y a beaucoup d’autres choses encore que le Seigneur vous révélera à mesure que vous lirez sa Parole afin que vous progressiez dans ce nouveau genre de vie qui sera désormais le vôtre. C’est cela être sauvé.

Et quand au dernier jour vous vous tiendrez là, debout avec les anges et les rachetés, lorsque retentiront les trompettes célestes et qu’à l’appel des noms chacun répondra: "Présent! Présent! Présent!" vous aussi vous pourrez dire présent! Alors vous comprendrez encore mieux que l’évangile, c’était la plus grande affaire du monde! Et vous bénirez le jour où vous avez lu ce petit traité d’évangélisation.

C’est pourquoi, maintenant, au niveau de votre esprit, allez vous jeter aux pieds du Sauveur comme cet homme l’a fait et dites-Lui: "Seigneur Tu m’as donné la réponse, je sais maintenant ce qu’il faut faire pour être sauvé et à quoi cela m’engage, Seigneur, je crois, je Te donne mon cœur et je m’engage, avec Ton aide, à Te suivre jusqu’au bout".