Une évasion spectaculaire

Livre des Actes des Apôtres au chapitre 12 v 1 à 11 :

"Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l’église et il fit mourir par l’épée, Jacques, le frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. C’était pendant les jours des pains sans levain…

Après l’avoir saisi et jeté en prison, il le mit sous la garde quatre escouades de quatre soldats chacune, avec l’intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque.

Pierre donc était gardé dans la prison et l’Eglise ne cessait d‘adresser pour lui des prières à Dieu.

La nuit qui précéda le jour où Hérode allait le faire comparaître, Pierre, lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison.

Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L’ange réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant : Lève-toi promptement ! Les chaînes tombèrent de ses mains.

Et l’ange lui dit : Mets ta ceinture et tes sandales. Et il fit ainsi. L’ange lui dit encore : Enveloppe-toi de ton manteau, et suis-moi.

Pierre sortit, et le suivit, ne sachant pas que ce qui se faisait par l’ange était réel, et s’imaginant avoir une vision.

Lorsqu’ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui mène à la ville et qui s’ouvrit elle-même devant eux. Ils sortirent, et s’avancèrent dans une rue. Aussitôt l’ange quitta Pierre.

Revenu à lui-même, Pierre dit : je vois maintenant d’une manière certaine que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a délivré de la main d’Hérode et de tout ce que le peuple juif attendait".

Il y a quelques années, j’ai fait un voyage en Grèce. Tandis que je visitais le célèbre site de Delphes, le guide nous a rappelé la parole de Socrate, l’un des sept sages de l’Antiquité: "connais-toi toi-même".

"Connais-toi toi-même ", mais comment vais-je faire connaissance avec moi-même ? Mon identité me reste encore si mystérieuse. Mes premiers souvenirs ne remontent guère plus haut que l’âge de 4 ans. Et si je n’avais que mes connaissances propres, je serais dans le brouillard, pour ne pas dire dans la nuit, quant à mes origines.

La situation se complique encore quand on s’adresse aux philosophes et aux auteurs contemporains.

Pour Albert CAMUS et Jean-Paul SARTRE, le maître à penser des français, la vie n’est qu’une immense duperie, la vie n’a pas de sens, tout dans la vie n’est qu’absurdité, d’où la philosophie de l’absurde.

La biologie ne peut même pas me dire si je suis un animal évolué, bien que les fibres de mon être montrent de troublantes analogies avec celles du singe, de la souris et surtout du cochon. Certains ont mis un écriteau sur le ciel, "il n’y a personne" car l’univers non plus ne devrait pas exister. Tout serait parti d’un accident ; une cellule de protoplasme qui, accidentellement, se serait mis à vivre, déclenchant un processus de réactions chimiques dont nous serions l’aboutissement. " Le hasard, le temps et la nécessité ", disait Jacques MONOD. Et le hasard, si c’est lui qui nous a fait, n’a pas mal fait les choses, parce qu’en vous voyant je vous trouve beau. Au lieu d’avoir deux yeux bien symétriques vous pourriez en avoir un troisième au milieu du front comme les Cyclopes, ou un œil au bout du doigt, ce qui serait bien gênant pour enfiler des gants, ou bien une main par-dessus la tête, ou encore une petite trompe frétillante en guise d’appendice nasal.

Je plaisante, mais c’est ce qui arrive quand tout est accidentel et se fait par hasard. Si je mets dans une lessiveuse à tambour des milliers de caractères d’imprimerie et que je la laisse tourner pendant un quart d’heure, il n’en sortira jamais une tragédie en trois actes et en alexandrins, jamais.

Alors je pose une question ? Si nous sommes si bien faits, est-ce qu’il y aurait un plan derrière notre vie ? Laissons de côté cette pensée et restons plutôt dans la ligne du début.

Tout conspire pour me révéler ma petitesse et mon néant.

A l’échelle de l’univers, notre terre n’est qu’un grain de sable, une petite planète, au sein d’un petit système solaire, dans une petite galaxie, au milieu de millions de galaxies et dans un univers en expansion. Et moi, que suis-je au milieu de tout cela ? Un mini microbe qui se démène sur une boule de poussière cosmique absolument invisible de l’étoile la plus proche. Ma vie, elle, risque de très fort de se terminer entre l’âge moyen 60 et 80 ans et ce que je pourrais avoir en plus ne serait que du bois de rallonge. A l’échelle des temps géologiques, une fois de plus, je ne suis rien.

A la mort, tout s’arrête. La machine casse et vite on va la mettre dans un trou et là, comme l’a dit le grand BOSSUET, je deviens une chose innommable dans aucune langue du monde. Si nous ne sommes que ça, alors rien ne vaut rien et tout n’en vaut pas la peine.

Ce qui me permet de croire que nous sommes quelque chose et que nous valons quelque chose, c’est la Bible qui va nous l’apprendre.

La Bible nous dit que Dieu et Satan s’intéressent à l’homme. Si Dieu s’intéresse à l’homme, c’est que l’homme vaut quelque chose. C’est parce qu’il nous a crées à son image et à sa ressemblance.

Et si Satan s’intéresse à l’homme c’est parce qu’il veut détruire l’image de Dieu que l’homme porte en lui et nous rabaisser plus bas que la bête.

Nous sommes l’enjeu d’une formidable partie d’échec. Le ciel et l’enfer se livrent une gigantesque bataille pour nous posséder. Or on ne se dispute pas un objet sans valeur et sans intérêt. Mais dans tout cela, j’aimerais savoir si j’ai mon mot à dire.

Et c’est Pierre qui va nous représenter. Nous allions oublier Pierre ; Pierre c’est vous et c’est moi, c’est l’homme en général.

Pierre donc, comme tout homme, a un ennemi que, selon toute vraisemblance, il n’a jamais vu ni rencontré. Cet ennemi, c’est Hérode, le grand chef; c’est à cause de lui que Pierre est en prison. Hérode, lui, est dans les coulisses, il est derrière la scène, il donne des ordres à ses exécutants. De même la Bible nous apprend qu’il y a dans ce monde un mystère d’iniquité, il y a quelqu’un qui tire les ficelles et qui essaie de nous faire aller comme des pantins.

Nous savons, tous, que ce qui est derrière et caché, est plus important que ce qui est devant et visible. Par exemple, la partie visible d’une montre est la moins importante, je n’y vois qu’un bracelet, un boîtier, un cadran, deux aiguilles, une trotteuse, des chiffres, c’est tout. Mais à l’intérieur, là où on ne voit pas, c’est là qu’il y a les pièces les plus importantes et les plus nombreuses, c’est là qu’il y a les rubis et un mécanisme très compliqué qui fait fonctionner la montre.

C’est la même chose quand on regarde un film où il y a peut- être 20 acteurs visibles, mais derrière, il y a des centaines de personnes, des milliers d’heures de travail et des millions d’euros ou de dollars.

De même, derrière le mal qui se fait dans notre monde, il y a quelqu’un qui le conçoit, qui l’orchestre, qui le dirige et qui lui donne sa vitalité. Et ce quelqu’un, la Bible nous le révèle, c’est Satan, l’ennemi de l’homme et de Dieu. Il ne désarme jamais et son but, retenez-le, son but, c’est de mettre les hommes en enfer dans cette vie avant de les mettre en enfer dans l’autre.

La Bible nous dit que Satan est le meurtrier dès le commencement et Hérode le représente bien. Fils d’assassin, assassin lui-même, il a une armée, une police parfaitement équipée à sa disposition et il n’a pas son pareil pour mettre les gens en cage. Les trappes à souris, les pièges à rats, les filets d’oiseleurs ne sont que des jeux d’enfants comparés à ses machines à lui. Ils sont cependant une indication de la façon dont il s’y prend pour nous mettre en cage.

Le fromage que l’on met dans une trappe à rats c’est du vrai fromage, du bon fromage : Gruyère, Comté ou autre. Seulement, c’est ce qui est autour qui est inquiétant.

L’appât que le pêcheur met au bout de sa ligne, c’est un vrai ver, seulement il cache un redoutable hameçon.

Demandez aux victimes de Satan comment elles en sont arrivées là. En voici quelques exemples.

Quelqu’un m’a dit que je serais heureux si je gagnais beaucoup d’argent. Seulement ce que l’on ne m’a pas dit, c’est que j’en perdrais le sommeil et ma sensibilité. On ne m’a pas dit que mon cœur deviendrait dur, que je perdrais ma fraîcheur d’âme ; l’argent n’a été que l’appât, mais l’amour de l’argent a été la souricière contre le bonheur. Souvenez-vous de la fable de la Fontaine, où le savetier soudain devenu riche en a perdu sa joie et ses chansons et il s’est écrié: "Rendez-moi mes chansons !". Combien d’hommes et de femmes ne diront-ils pas : "Rendez-moi mes rêves d’enfants".

Quelqu’un m’a dit que le sexe, les histoires scabreuses, la pornographie, l’amour libre, le libertinage me rendraient heureux.

Seulement, ce que l’on ne m’a pas dit c’est que Dom Juan lui-même était triste. Et je le suis autant que lui, je suis devenu le jouet de mes passions, voudrais-je en sortir aujourd’hui que je ne le pourrais plus. Je me suis moqué de la vertu, mais maintenant la vertu a du prix à mes yeux, mais elle me paraît inaccessible. Alfred Musset a écrit : 

Le cœur de l’homme vierge est un vase profond,

Lorsque la première eau qu’on y verse est impure,

La mer y passerait sans laver la souillure

Car l’abîme est immense et la tâche est au fond.

Quelqu’un m’a dit que je deviendrais un homme si je fumais mon paquet de cigarettes chaque jour. On m’a dit que cela me donnerait un genre. Seulement ce que l’on ne m’a pas dit, c’est que je ne pourrais plus m’en passer, que cela me coûterait l’équivalent d’un studio comme prix d’une vie de fumée et que je multiplierais par cent mes chances de mourir cancéreux.

 

Le fils prodigue, pourrait nous dire: Quelqu’un m’a dit que si je balayais les tabous de la maison de mon père, si je brisais les carcans de la religion et si j’allais dans un pays éloigné pour y vivre avec les bons vivants et les jolies filles, je serais heureux. Seulement, ce qu’on ne m’a pas dit, c’est qu’on me laisserait tomber comme une vieille chaussette et que je finirais comme un cochon par garder les cochons, cela on ne me l’a pas dit.

Quelqu’un qui était le roi de la cambriole m’a dit que si on faisait un bon hold-up, un braquage de banque, on aurait de l’argent pour vivre sous les cocotiers pendant des années, seulement ce que l’on ne m’a pas dit c’est que j’allais me faire pincer et maintenant je suis fait comme un rat, et que les plus belles années de ma vie je les passe derrière les barreaux de la prison.

 

Quelqu’un m’a dit que mes affaires iraient mieux si j’allais consulter la diseuse de bonne aventure, que ma santé s’en trouverait mieux si j’allais trouver le rebouteux ou le marabout. Seulement ce que l’on ne m’a pas dit, c’est que dans mon âme, il y aurait des effets secondaires, et qu’elle serait comme blindée contre l’évangile. C’est vrai, j’ai consulté ces gens-là et maintenant je me sens endurci contre la foi en Jésus- Christ. Je suis comme un cheval qui a faim mais dont le cavalier le retient ; des forces négatives me dominent, je voudrais parfois me convertir mais je ne parviens pas à faire vider les étriers à celui qui me monte, ça on ne me l’a pas dit.

Quelqu’un m’a dit que si je me piquais à l’héroïne, je trouverais le ciel au bout de la seringue, mais ce qu’on ne m’a pas dit c’est que le ciel de la drogue est un enfer et maintenant il n’y a plus personne pour m’en sortir. Cela on ne me l’a pas dit.

On m’a dit qu’un verre ne pourrait pas me faire de mal, on m’a même dit qu’il y avait un dieu pour les buveurs. Mais ce qu’on ne m’a pas dit, c’est que j’y prendrais goût, que je deviendrais un alcoolique, la risée du quartier et que, comme un galérien attaché à son banc, je ramerais pour faire avancer le bateau des autres.

Un jour un homme s’est présenté à la porte d’un débit de boissons, il avait un mètre en poche. Il a déplié son mètre, a mesuré la porte et dit à haute voix : deux mètres de haut, 83 cm. de large. Puis il a re-mesuré cette porte et répété, deux mètres de haut et 83 cm. de large. Des gens intrigués par ce manège se sont assemblés de l’intérieur et de l’extérieur pour voir et comprendre ce qu’il faisait : deux mètres de haut, et 83 cm. de large.

L’homme s’est adressé aux gens qui étaient là: vous voyez cette porte de bistrot, elle n’a que deux mètres de haut et 83 cm. de large.

J’avais une maison, elle est passée par cette porte.

J’avais des terres, elles sont passées par cette porte.

J’avais de beaux meubles et , sans être démontés, ils sont tous passés par cette porte.

J’avais des économies, elles sont passées par cette porte.

J’avais une bonne santé, et l’autre jour le médecin m’a dit, votre santé est passée par la porte du bistrot.

J’avais une bonne réputation, on pouvait me faire confiance et aujourd’hui on dit de moi : c’est un pauvre ivrogne.

J’avais un cœur sensible, je ne pouvais pas voir ma femme et mes enfants pleurer, mais combien de fois, n’ai-je pas fait pleurer ma femme et mes enfants ?

J’avais un cerveau et j’en étais fier, mais combien de fois ne suis-je pas sorti par cette porte sans savoir ce que je faisais ?

J’avais une conscience, je savais ce qui était bien, ce qui était mal, mais étais-je juste en montrant le mauvais exemple ?

Mon bonheur est passé par cette porte ; souvent je suis sorti en chantant mais j’étais malheureux. Se tournant alors vers la porte et avec une sorte de hargne il a
dit : porte de bistrot, plus jamais je ne te franchirai !

Les autres qui étaient là ont dit : il a raison, il a raison ! Mais tous, trop faibles ou trop lâches, sont repassés par cette porte.

On m’a dit que pour être heureux, je devais avoir un peu de religion. On m’a dit que je devais apprendre certaines petites pratiques religieuses ; à me signer, à être présent occasionnellement aux grandes fêtes. Mais ce que l’on ne m’a pas dit, c’est que ce serait comme la vaccination où on vous inocule un peu de maladie pour être vacciné contre la maladie. Et c’est ce que l’on m’a fait ; on m’a inoculé un petit peu de religion et maintenant je suis comme vacciné contre l’évangile, contre la conversion et le salut. Malgré tous mes efforts, je n’ai ni certitude, ni promesse de salut et je n’ai aucune assurance devant la mort, devant le jugement et devant l’éternité.

Revenons à la Bible et voyons pourquoi ceux qui sont pris dans ces filets, qui sont en cage, ne peuvent pas s’en sortir.

Au verset 4, il est écrit qu’il y avait quatre escouades de quatre soldats (4 x 4 = 16).

Au verset 6, il y avait deux chaînes qui liaient Pierre et deux soldats qui le gardaient.

Au verset 10, il y avait une première porte, une première garde, une deuxième porte, une deuxième garde et il y avait encore la porte de la ville.

C’est-à-dire que Pierre n’avait aucune chance ne s’en sortir, et nous pas davantage, car notre situation spirituelle est mille fois pire que celle-là, nos ennemis sont plus nombreux et plus puissants que les siens. L’évangile nous rapporte l’histoire d’un homme qui était pris par une légion de passions, une légion de démons, une légion de penchants, et si cela se réfère à légion romaine, cela fait 5000 défauts, 5000 passions, 5000 gardiens.

Mais il y a plus grave, c’est que cet homme que Pierre représente, dort. Le temps passe et les hommes passent leur temps à dormir, inconscients que l’heure de la comparution devant Dieu s’est dangereusement approchée. Entre eux et le jugement il n’y a plus qu’une nuit, que quelques heures, une derrière aube, et ils dorment !

Ils dorment alors que leurs gardiens ne dorment pas, alors que l’horloge qui égrène les heures ne dort pas, alors que les juges déjà ne dorment plus, que le grand accusateur est là debout prêt à les accuser au tribunal qui va décider de leur avenir éternel.

Dans une heure, ils vont être traînés là où le recours en grâce n’est plus possible, ils vont basculer dans l’étang de feu et de souffre d’où on ne sort plus et ils dorment, enfermés dans leurs rêveries.

Mon ami, tu rêves d’un palais et tu es en route pour les oubliettes éternelles ; tu rêves de gloire et tu es à deux pas d’une déroute sans fin ; tu rêves d’argent, de beaucoup d’argent et la misère, la pauvreté éternelle te guettent ; tu rêves de plaisirs et les tourments éternels te menacent. Je voudrais crier comme le prophète AMOS : "prépare-toi à la rencontre de ton Dieu". Je vous crie comme le prophète OSEE : "Il est temps de chercher l’Eternel". Alors, comme le messager dont il est question ici, s’est mis à heurter Pierre, je prends, à ce moment de votre lecture, le risque de vous heurter, quitte à me faire écharper à la sortie.

Je vous dis qu’il n’y a plus un instant à perdre car Dieu dit : "Aujourd’hui est le jour du salut ". Dieu dit : " maintenant est le jour du salut". Celui qui a frappé Pierre et qui lui a dit "Promptement" ne nous le dit-il pas à nous ?

Si la seule vie physique (car dans ce récit il n’est question que de la vie physique), si la seule vie physique réclame un tel sérieux, à combien plus forte raison la vie de votre âme éternelle ne demande-t-elle pas la plus haute diligence ?

Maintenant je voudrais voir avec vous comment le messager de Dieu s’y est pris. C’est très important, "il a commencé par réveiller Pierre". Il n’a pas commencé par endormir les gardes, par ouvrir les portes ou faire tomber les chaînes, non, il a commencé par réveiller Pierre.

Le salut de l’homme ne commence pas par son entourage. Il faut le dire, notre problème n° 1 ce n’est pas les autres, c’est nous-mêmes. Bien sûr, les autres peuvent nous créer des problèmes, mais nous sommes nous-mêmes notre premier et plus grand problème, si bien qu’avant de s’en prendre aux autres, Dieu doit s’en prendre à nous. Ce que Dieu veut, c’est une prise de conscience du lieu et de l’état dans lesquels nous sommes. Ce qui se passe toujours quand Dieu visite quelqu’un, c’est que cet homme est éveillé au sentiment de sa fausse sécurité et il prend conscience de son état de perdition. C’est toujours là que Dieu veut amener quelqu’un, parce que l’homme ne peut pas désirer le salut avant d’avoir compris qu’il est perdu.

Ici le messager de Dieu, c’était un ange. Mais quand il s’agit de notre salut éternel, il nous envoie le Saint-Esprit qui convaint de péchés, de justice et de jugement.

J’admets qu’être bousculés de la sorte, être tirés de ses rêves utopiques et s’entendre dire que tout va mal, s’éveiller en sursaut comme Pierre, se découvrir enchaîné, en prison, avec deux soldats, deux chaînes, deux portes et devant soi l’exécution capitale et l’impossibilité de s’en sortir, c’est une bien désagréable mission que Dieu confie à ses serviteurs. Ce n’est pas de gaîté de cœur que je vous dis ces choses, et je dirais volontiers comme le grand prédicateur français Adolphe Monod : " Oh ! la croix, de la prédication de la Croix. "

Retenez à présent, au milieu du verset 7, "Voici un ange du Seigneur survint " et je souligne ce qui suit " et une lumière brilla dans la prison".

Une lumière brille dans la prison ! C’est- à- dire qu’au sein d’une situation sans espoir et sans issue, une présence va tout changer..

Et c’est vrai que quand Jésus-Christ s’approche de quelqu’un et qu’il entre dans sa vie, rien n’est plus jamais le même.

Avant que les chaînes tombent, avant que les portes s’ouvrent, il y avait un plus dans la prison, il y avait quelqu’un en plus, comme dans l’Ancien Testament, dans le livre de Daniel, quand les trois jeunes gens ont été jetés dans la fournaise ardente, chauffée sept fois, Nébucadnetsar (Nabuchodonosor) a regardé et, en plus des trois, il y en avait un quatrième qui avait l’aspect d’un fils de Dieu.

Quelle différence sa seule présence peut apporter ! Tous les espoirs me sont alors permis. Parce que je commence à y voir clair, je commence à voir non seulement où je suis, mais je le vois, Lui, il est là. Il est là pour moi, il est là pour me sauver et, parce qu’il a été plus fort que la mort, qu’est-ce que quatre escouades de quatre soldats, qu’est-ce que deux chaînes pour lui, qu’est-ce que deux portes et même une troisième ? Et surtout, je commence à comprendre ce qu’il manquait à ma vie.

Car, tous, nous en sommes là. Il arrive un moment où nous sentons qu’à notre vie il manque quelque chose et nous la remplissons avec des choses et des choses, jusqu’à que nous découvrions que ce n’est pas de " choses " dont nous avons le plus besoin, mais de " quelqu’un ", de Jésus-Christ qui, par sa seule présence, apportera un rayon de lumière dans la grisaille de ma vie.

Maintenant, je l’avoue humblement, il y a dans ce récit des choses que je ne peux pas expliquer.

C’est comme quand quelqu’un se convertit à Jésus-Christ, il se passe dans sa vie des choses qu’on ne peut pas expliquer. Comment le messager est entré dans la prison, je n’en sais rien, et comment Jésus Christ entre dans une vie, je n’en sais rien, mais je sais que c’est vrai..

Comment les chaînes sont tombées toutes seules, et comment Jésus-Christ fait tomber les chaînes des passions, ne me demandez pas de l’expliquer, mais je sais que c’est vrai.

Comment les portes ont été franchies et comment Jésus-Christ affranchit ceux qui se tournent vers lui et leur ouvre les portes de la liberté, je sais que c’est vrai, mais ne me demandez pas de l’expliquer.

Les psychologues, les éducateurs, ne comprennent rien aux marginaux drogués qui se tournent vers Jésus-Christ, leur savoir est complètement dépassé. La réalité, c’est que des centaines de jeunes, que ni rien ni personne ne peut sauver, condamnés par la médecine, et qui se tournent vers Jésus-Christ, sont libérés des effets mortels de la drogue et se découvrent libres de le servir. Je sais que c’est vrai parce que je l’ai vu, mais je ne peux pas vous l’expliquer.

Mais ce que je peux vous expliquer, et après tout c’est là ce qui compte, c’est que pour me sortir de moi-même, de mes péchés, de mes prisons, de ma condamnation, Jésus-Christ a dû y entrer.

Là, je peux vous l’expliquer parce que je parle d’expérience. Il a pris à son compte tout ce qui faisait le malheur de ma vie. Mes liens, il les a pris quand il a été lié comme un malfaiteur ; mes angoisses, il les a prises quand "il commença à éprouver des angoisses" ; mes tristesses, il les a prises quand il a dit : "Mon âme est triste jusqu’à la mort", mes péchés, il les a pris quand il a été fait péché pour moi, selon ce qui est écrit: "l’Eternel a mis sur lui les péchés de nous tous" ; mon jugement, il l’a pris quand il a été abandonné de Dieu, et ma mort, il l’a prise quand, encore selon l’écriture, " il est mort pour tous ".

C’est-à-dire que par Jésus-Christ, tout ce que réclamait la rigueur de la loi divine face aux accusations de notre adversaire, tout a été réglé, tout a été payé, tout a été expié. Devant la croix de Jésus-Christ où il nous remplace et prend notre châtiment, l’accusation de l’enfer tombe ; l’enfer ne peut plus rien réclamer, ne peut plus rien exiger parce que Jésus est mort en disant : "tout est accompli".

Voilà pourquoi, quoique encore prison, il y avait une lumière pour Pierre.

Voilà pourquoi, dans le livre des Actes ch.7 Paul et Silas, eux aussi en prison, chantaient les louanges de Dieu.

Voilà pourquoi, cloué à une croix, un brigand mourait dans la paix en s’entendant dire : "aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis".

Nous avons vu qu’avec Dieu, la délivrance arrive lorsque tout espoir est perdu.

Mais le salut est lié à une autre condition : c’est de saisir l’heure de Dieu.

Il y avait une heure pour la délivrance de Pierre et c’était l’heure où Dieu lui a envoyé son messager.

Dans notre vie, il y a aussi un moment plus important que tous les autres, plus important que le jour des fiançailles, plus important que le jour du mariage, plus important que le jour où naissent nos enfants, même plus important que le jour de la mort. C’est celui où Jésus-Christ croise votre chemin et où vous entendez les appels au salut. Croyez-moi, il n’y a pas de moment plus important, ni plus favorable, que celui-là et pour certains ce moment est arrivé et il vous faut décider. Mais si je vous presse, et je le fais, si je vous presse d’être sauvé, que Dieu me garde de faire du salut une chose hâtive, fébrile, précipitée ou bâclée, non, on ne se convertit pas dans la pagaille.

Remarquez que si le messager a dit à Pierre : "Lève-toi promptement ", il lui a aussi dit : " mets ta ceinture ", puis il lui a dit : " enfile tes sandales " et il lui a même dit : " enveloppe-toi de ton manteau".

Cela veut dire que s’il n’y a pas un instant à perdre, et cela je le répète, la plus grande décision de ma vie ne doit pas être exempte de réflexion, de volonté et de pondération. Pendant la lecture, au-delà des mots et des phrases, vous avez entendu une voix qui a parlé à votre cœur et à votre conscience, c’est celle de Dieu.

Durant cette lecture, vous avez eu le temps de prendre vos dispositions intérieures. Tout est en place maintenant, tout est clair dans votre esprit, rien de ce qui vous était utile pour être sauvé n’a été oublié.

Il ne vous reste plus qu’à dire, selon le texte que j’ai lu, selon les paroles mêmes du fils prodigue: "Seigneur je me lève, et je viens".

Cette parole, après mûre réflexion, plaise à Dieu que vous la disiez maintenant: " Seigneur, de tout mon cœur et en pleine connaissance de cause, je fais monter vers toi cette prière : je veux sortir de mes prisons intérieures, aujourd’hui tu m’as offert le salut, tu m’as dit comment être sauvé, tu me dis "lève-toi et viens", Seigneur, je me lève et viens ".