la grâce, faveur immeritee

Il y a deux cents ans et plus, c’était encore la coutume en France d’envoyer des criminels aux galères pour de longues années et parfois à perpétuité. Les galériens étaient enchaînés à leur banc avec seulement assez de place pour actionner les rames. Un diplomate de distinction fut amené à visiter Toulon où les galères étaient à l’ancre et, selon l’usage, il pouvait libérer le prisonnier de son choix. Il s’approcha des galériens, parla avec eux et s’enquit des raisons qui les avaient amenés aux galères. Il découvrit que, presque sans exception, les prisonniers attribuaient leur condamnation à quelque injustice, fausse accusation, erreur d’identité, méprise et autres choses de ce genre. Il arriva auprès d’un autre qui lui dit : J’ai été un criminel endurci, j’ai mérité la mort et ce n’est qu’à la grâce de Dieu que je dois d’être vivant. " Misérable canaille, lui dit le diplomate, votre présence ici contamine tous ces braves et honnêtes gens ; vous ne resterez pas ici un jour de plus ! ". Se tournant alors avec un sourire vers son escorte il dit : Voici l’homme que je veux gracier !

La Bible dit : " Celui qui cache ses transgressions ne prospérera pas mais celui qui les avoue et les délaisse obtiendra miséricorde ". Telle est aussi la grâce divine, elle s’exerce envers des indignes car elle est par définition une faveur imméritée.

Voici ce qu’on lit dans l’épître à Tite au chapitre deux et à partir du verset 11 : " La grâce de Dieu a été manifestée, elle apporte le salut à tous les hommes ; elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent sobrement, justement et pieusement en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et sauveur Jésus-Christ ".

I. La faveur imméritée

La Grâce de Dieu ne nous est pas octroyée parce que nous sommes méritants, ce ne serait plus une grâce, ce serait un mérite. Elle ne nous est pas offerte parce que nous en sommes dignes, elle ne serait plus la grâce, elle serait la chose que Dieu nous doit. La Grâce passe à côté de ceux qui s’en jugent dignes et elle atteint ceux qui s’en estiment indignes. Jugez par vous-mêmes, jamais on n’ a gracié un innocent ; seuls les coupables peuvent être graciés, et ceux-là seuls seront graciés qui se reconnaissent coupables et indignes de la faveur divine.

Une des plus difficiles leçons que nous ayions à apprendre c’est que nous avons besoin d’être graciés parce que nous sommes déjà condamnés. Le croyez-vous ? Jésus a dit : " Celui qui croit en moi n’est point condamné mais celui qui ne croit pas est déjà condamné parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu (Jean 3 :18).

Voyez cet homme dans sa cellule de prison, le verdict du tribunal a été : Coupable, et la sentence : la mort. Il est dans le couloir de la mort et il vit dans la crainte du jour qu’il ne connait pas où, tôt le matin, il sera tiré de son sommeil pour s’entendre dire qu’il lui reste une heure à vivre. Cet homme est déjà condamné, il n’attend plus que son exécution, à moins que, entre temps, la grâce royale ou présidentielle ne s’exerce en sa faveur.

Notre situation est pareille; tous nous sommes coupables d’avoir violé la loi de Dieu et la Bible dit que la sentence sur le péché, c’est la mort (Romains 6 :23). Nous sommes tous des condamnés en attente d’exécution et, tôt ou tard, la sentence sera exécutée car il est écrit : il est réservé aux hommes de mourir une fois après quoi vient le jugement, à moins qu’entre temps la Grâce divine ne s’exerce en notre faveur.

II. La Grâce a été manifestée

Si vous vivez dans la crainte d’un lendemain incertain, dans la crainte de la mort ou dans la peur du grand jour du règlement des comptes et que vous n’avez aucune assurance pour l’Au-delà, la bonne nouvelle c’est que cette Grâce a été manifestée. Cette Grâce qui est la seule planche de salut pour le condamné, peut seule transformer le jour de l’exécution en un jour de délivrance. Or, justement il est dit que cette Grâce a été manifestée, c’est-à-dire qu’elle a été rendue publique.

Et où a-t-elle été rendue publique ? La réponse est celle-ci : " La loi a été donnée par Moïse, mais la Grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ " (Jean 1 :17).

En Jésus-Christ, Dieu est venu vivre la vie des hommes ; il a parlé des choses du ciel dans le langage des hommes. Pour se faire comprendre d’eux et leur faire comprendre la Grâce, Dieu est devenu homme.

C’est ainsi qu’on a vu la Grâce chez les pharisiens qui avaient traîné devant tous une femme prise en flagrant délit d’adultère. La loi de Moïse, dans sa stricte application, la condamnait à mourir lapidée, mais la Grâce triomphait du jugement car en s’adressant à la femme, Jésus lui dit : " Je ne te condamne pas non plus, va, et ne pèche plus " (Jean 8 :11). La Grâce va au –delà du pardon, elle insuffle la puissance de rompre avec le péché, c’est ce que nous verrons un peu plus loin.

La Grâce marchait sur les routes de Palestine, semant bienfaits sur bienfaits, entrant dans la maison des publicains et des gens de mauvaise vie, mangeant avec eux et leur parlant de l’amour de Dieu qui ne veut pas la mort du pécheur mais sa repentance et son salut..

La Grâce était à la croix lorsqu’elle déversa son pardon dans l’âme d’un brigand repentant et lui assura un salut total par ces paroles : Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis.

La Grâce était là, crucifiée, insultée par les hommes et demandant le pardon pour ses bourreaux en ces termes : Père, pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font.

La Grâce personnifiée était là, agonisante et expirante, acquérant pour tous ceux qui veulent s’en prévaloir un salut parfaitement accompli scellé par ces dernières paroles : Tout est accompli.

Dans cette année de grâce de l’an…...la Grâce se penche vers chacun de vous en des termes suppliant rapportés dans 2 Corinthiens 5:6, " …nous vous en supplions, au nom de Christ, soyez réconciliés avec Dieu ". Avant l’aube fatale qui va se lever sur un monde qui mûrit pour le jugement à la vitesse grand V, soyez au contraire de ceux qui y croient, qui l’acceptent et qui en vivent.

III. La Grâce apporte le salut

Demandez à un condamné à mort ce qu’il pense de la grâce présidentielle qui lui a été accordée, il vous dira : Ce jour-là a été le plus beau jour de ma vie ; les murs gris de ma cellule m’ont paru plus beaux que les draperies d’un palais. Les portes de la prison se sont ouvertes devant moi puis fermées pour toujours derrière moi ; j’ai retrouvé ma vocation première, être libre, être heureux et repartir sur des bases que je n’aurais jamais dû quitter ; ma reconnaissance éternelle va à celui qui m’a gracié ! !

Mais la grâce d’un homme à un autre homme ne change pas fondamentalement sa nature

La Grâce de Dieu nous apporte beaucoup plus que celle accordée par un roi ou un président. C’est le ciel qui descend dans notre âme, c’est l’enfer qui se ferme sous nos pieds, c’est Jésus qui nous tient par la main, c’est le Saint Esprit qui nous conduit et c’est la gloire qui nous attend. Oui, elle nous apporte le salut, non pas un salut probable ou un salut incertain mais un salut parfait, total et éternel. Un gracié c’est un sauvé qui s’approprie par la foi la promesse d’un Dieu qui ne peut pas mentir : " Il n’y a dès maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ " (Romains 8 :1).

IV. A tous les hommes

Elle s’étend à tous les hommes sans distinction. Quelle que soit votre position sociale, financière, culturelle, religieuse, à quelque race que vous apparteniez, quelle que soit la couleur de la peau, de l’éducation reçue, de l’opinion qu’on peut avoir de vous ou que vous avez de vous-mêmes, vous pouvez vous prévaloir de la Grâce de Dieu parce que :

  1. personne n’est au-dessus de cette grâce pour ne pas avoir à l’accepter,
  2. personne n’est au-dessous d‘elle pour ne pas pouvoir l’accepter.

  3. vous en avez besoin selon ce qui est écrit : Il n’y a pas de juste, pas même un seul, tous ont péché et sont privés (coupés) de la gloire de Dieu.

Branlow North fut un prédicateur de la génération passée. Il vécut la première partie de sa vie comme un vrai fils prodigue mais après sa conversion il devint un puissant témoin de Christ. Un soir qu’il entrait dans le lieu où il devait prêcher, un billet lui fut glissé dans la main. Il était rédigé en ces termes : Branlow, vous êtes un infect hypocrite ; vous souvenez-vous de ce qui s’est passé à tel lieu, à telle date et de la part que vous avez prise dans chacune de ces occasions ? Une liste de détails suivait et la lettre se terminait par : Maintenant, misérable hypocrite, vous savez que chaque mot de cette lettre est vrai ; oserez-vous, après l’avoir lue, monter sur l’estrade et prêcher ce que vous appelez l’évangile ?

Le pauvre Branlow fut tout décontenancé ; il mit le billet dans sa poche et, le moment étant venu où il devait parler, il lut les paroles bien connues de l’apôtre Paul en 1 Timothée 1 :15 : "C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs…et là il fit une pause avant de continuer en appuyant sur les mots suivant…dont je suis le plus grand ". Il poursuivit en disant : Mes amis, en entrant ici ce soir une lettre m’a été glissée dans la main. Je ne sais pas qui l’a écrite mais il est évident que celui qui l’a écrite connaît très bien ce qu’a été ma vie passée. Cette lettre m’accuse d’avoir été mêlé à des scènes d’émeute, d’excès et d’orgie. J’ai trois choses à dire concernant cette lettre :

La première c’est que tout est vrai. Plaise à Dieu que je puisse défaire ce que j’ai fait, mais cela est au-dessus du pouvoir des hommes et même de Dieu. Dieu sait que c’est vrai et je confesse avec douleur et honte que tout cela est bien vrai.

La deuxième chose que j’ai à dire c’est que tout est pardonné ; Dieu sait que c’est pardonné et je sais aussi que c’est pardonné.

La troisième chose que j’ai à dire c’est que si Dieu, pour l’amour de Jésus-Christ, peut pardonner les péchés d’un pécheur comme Branlow North, il n’y a pas dans tout le monde un trop grand pécheur à qui Dieu ne puisse pas pardonner tous ses péchés.

Oui, cette Grâce s’étend à tous ceux qui ont péché et si vous croyez que vous avez péché, cette Grâce est aussi pour vous.

V. La Grâce nous enseigne

Elle ne nous arrache pas seulement aux conséquences éternelles du péché, elle nous enseigne un genre de vie digne du salut qu’elle apporte. Accepter la Grâce de Dieu implique deux choses :

  1. Renoncer à un genre de vie (Impiété, convoitises mondaines)
  2. Prendre un autre genre de vie (Sobrement, justement, pieusement)

Quand Clovis, roi des Francs se fit baptiser, St. Rémi lui dit : " Baisse la tête fier Sicambre, brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé ". C’est un changement analogue que la Grâce nous enseigne.

Renoncer à… Mais avant tout, renoncer à soi-même plutôt qu’à des choses.

Avant ma conversion mon ordre des valeurs était :

mon MOI d’abord, mes 70 kg. de matière noble, mes intérêts personnels au centre du monde et mon JE écrit en majuscules à la première place.

Forcément puisque dès l’école primaire on nous apprend la conjugaison dans cet ordre décroissant: JE d’abord, TU (l’autre) en suite et IL (Dieu) en dernier. Mais quand le Saint-Esprit est venu habiter dans mon cœur il a renouvelé mon entendement et il m’a fait inverser l’ordre de la conjugaison. Je ne connais pas l’hébreu mais on m’a certifié que dans la langue de la Bible l’ordre de la conjugaison est le contraire du nôtre :

IL, les intérêts de Dieu à la première place, (recherchez premièrement le royaume de Dieu …)

TU, ceux du prochain à la deuxième place, ( pas mon intérêt mais celui d’autrui 1 Cor.10 :24 ).

JE, le nôtre à la troisième place (que personne ne cherche son propre intérêt. 1 Cor.10 :24).

Mais c’est aussi renoncer aux convoitises mondaines qui barrent l’entrée dans le royaume de Dieu. La Bible nous donne son éclairage sur la chose ; elle le fait dans la première épître de Jean 2 :16 en ces mots : " La convoitise des yeux, la convoitise de la chair, l’orgueil de la vie ne viennent point du Père mais du monde ".

Il faut couper des ponts et rompre des amarres si l’on veut avancer dans le monde de la Grâce. Sinon on se retrouve dans la situation d’un rameur qui n’a pas détaché la corde qui le relie au pieu d’amarrage. Il peut donner l’impression de manier les avirons comme un rameur d’Oxford, il aura beau se mettre en sueur, il n’avancera pas d’un pouce. Certains en sont là dans leurs tentatives d’avancer en pleine eau sur la rivière de la sainteté ; une mince cordelette les rattache à un passé dont ils n’ont pas voulu se séparer. Ils sont toujours pleins de problèmes. Comme ce jeune couple qui est venu me trouver parce que ça n’allait pas, non dans leur couple mais dans leur vie chrétienne ; malgré tous leurs efforts ils n’arrivaient à rien dans leur engagement pour Dieu ; ne remportaient pas de victoires contre les tentations et restaient en panne sur le chemin de la consécration. Je leur ai reposé les questions fondamentales sur le salut et tout semblait normal. Il y avait eu repentance, foi en Jésus-Christ et adhésion de cœur de la première partie du verset qui nous intéresse. Je leur ai dit que je ne comprenais pas pourquoi ça ne marchait pas parce que l’évangile c’est la puissance (et non l’impuissance) de Dieu pour celui qui croit (Romains 1 :16) . Ces deux-là m’ont fait tourner en bourrique pendant une demi-heure. Tout à coup je leur ai posé une question ; une question sortie de nulle part ; aujourd’hui encore je me demande comment j’ai osé la poser : Mais, est-ce que, par hasard, vous ne trempez pas dans la pornographie ? Pan ! En plein dans le mille ! Comment espéraient-ils voir leur barque spirituelle avancer sur les eaux de la Grâce avec une telle corde, que dis-je, une telle chaîne ancrée à de telles abjections ?

C’est renoncer à l’occultisme et à ses dérivés tels la magie, la divination, la bonne aventure, la superstition et l’horoscope que la Bible définit et condamne en ces termes : " Quiconque pratique ces choses est en abomination à l’Eternel " (Deutéronome 18 :18 :9-14)

C’est renoncer à certains amis dont la compagnie ne saurait nous être profitable selon ce qu’en dit l’Ecriture en 1 Cor.15 :33 : " Ne vous y trompez pas, les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs ".

Il est des métiers mêmes auxquels il faut renoncer quand ils sont incompatibles avec la justice de Dieu ; en disant cela je ne pense pas uniquement à la prostituée qui fait commerce de ses charmes ou au pickpocket qui soulage les portefeuilles de leur trop-plein de billets de banque ; je pense surtout à ces professions qui ne sont honnêtes que sur le papier et qui, sous des dehors avantageux, allèchent et trompent le client en l’induisant en erreur.

Il y a des endroits mondains auxquels il faut renoncer comme les jeux de hasard, les tapis verts des casinos, tiercés et roulettes, tous temples de l’argent facile et du miroir aux alouettes. Je pense à ce jeune homme qui au jeu avait gagné une forte somme d’argent mais qui a appris qu’un voisin de jeu qui avait tout perdu s’était suicidé. Il a compris qu’il avait dans les mains un argent tâché du sang d’un autre. Ce fut d’ailleurs la dernière fois.

Il y a d’autres endroits où on ne peut mettre les pieds, qu’au péril de son âme, et au détriment du témoignage chrétien. Au fait, connaissiez-vous le vieil adage : Satan conduit le bal ? Telle cette jeune fille fraîchement convertie qui a été invitée à une folle soirée dansante. Son amie plus avancée dans la foi lui fit remarquer que ce n’était guère un endroit pour elle maintenant qu’elle était née de nouveau. Mais comme elle persistait à vouloir y aller, disant qu’elle n’y voyait aucun mal, son amie lui dit : si tu es sûre de pouvoir y rendre témoignage à ton Seigneur, vas-y. Et elle y alla avec la détermination qu’elle parlerait de Jésus-Christ. Elle s’aperçut bien vite que dans cette ambiance frivole il ne lui était pas possible d’engager la conversation sur le sujet. Comme elle était décidée à ’y arriver, elle a demandé au partenaire avec qui elle dansait : Est-ce que tu crois en Jésus-Christ, est-ce que tu es chrétien ? Et toi, est-ce que tu y crois ? Oui, dit-elle. Il s’arrêta de danser et lui dit : Au nom de tout ce qui est logique et rationnel, qu’est-ce que tu fais ici ? Ce qui confirme que les gens du monde savent très bien comment un chrétien doit se conduire.

Une autre jeune personne, secrétaire de direction, reçut l’ordre de son patron de mentir au téléphone s’il le fallait. Elle répondit qu’elle ne le ferait pas. Quand l’ordre lui fut intimé par son employeur de dire qu’il n’était pas là, elle répondit : " Mon patron vient de me dire qu’il n’était pas là ! ". Elle fut congédiée sur-le-champ. Le Seigneur qui a promis : J’honorerai celui qui m’honore ne l’abandonna pas mais pendant un temps elle perdit son emploi. La Bible dit: " Il vous a été fait la grâce, non seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour lui " (Phil.1 :29).

VI. Elle nous enseigne à vivre SOBREMENT (vis-à-vis de soi-même.)

Sobre quant à la mode ; ce ne sera ni le maxi insolite ni le mini provoquant. Un ami me semble avoir bien cerné le problème de la conscience chrétienne vis à vis de " la mode qui se démode ", il m’a dit : Le chrétien n’est jamais à l’avant-garde de la mode. Il laisse le temps au temps. L’apôtre Pierre qui avait une femme pouvait parler en connaissance de cause; conduit par le Saint-Esprit il dit dans sa première lettre au chapitre 3 :1-4 que je cite librement : " Femmes, soyez soumises à vos propres maris afin que, si quelques-uns n’obéissent pas à la Parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leur femme, en voyant votre manière de vivre chaste et réservée. Ayez, non cette parure extérieure faite de d’habits que l’on revêt,… mais la parure intérieure et cachée dans le cœur… ". Le Seigneur ne se vêtait pas comme un original. Sa distinction il la tenait d’ailleurs que de ses vêtements.

Sobre dans le vocabulaire. Voici ce que Dieu dit dans sa Parole : " Qu’on n’entende ni paroles grossières, ni propos insensés ou équivoques, choses qui sont contraires à la bienséance mais qu’on entende plutôt des actions se grâce… ". Il y a une légèreté de langage, une outrance verbale, une emphase démesurée qui ne sont plus de mise quand on est devenu enfant de Dieu : Noblesse oblige ! Nos lèvres aussi, autant que notre cœur et nos pensées ont besoin d’être purifiés. Ce grand homme qu’était le prophète Esaïe prédit au peuple décadent tout une série de malheurs qu’il répétera six fois dans le chapitre 5 de son livre :

Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place pour les autres.

Malheur à ceux qui dès le matin courent après les boissons enivrantes.

Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec les cordes du vice.

Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal.

Malheur à ceux qui sont sages à leur yeux et qui se croient intelligents.

Malheur à ceux qui ont de la bravoure pour boire du vin.

Immédiatement après avoir dit cela, il reçoit la vision de la gloire de Dieu qui rayonne d’un tel éclat et de laquelle se dégage une telle sainteté qu’il s’écrie non plus malheur aux autres mais malheur à moi ! Et il poursuit : …je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures et j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures. La vision se termine par une scène qui évoque par avance l’œuvre que Jésus-Christ accomplira sept cents ans plus tard à la Croix du Calvaire : …un séraphin vola vers moi, tenant dans sa main un charbon ardent qu’il avait pris sur l’autel…il en toucha ma bouche et dit : Ceci a touché tes lèvres, ton iniquité est enlevée et ton péché est expié.

Sobre quant à la nourriture. Pendant longtemps j’ai pensé que la tempérance ne s’appliquait qu’à l’ivrognerie jusqu’à ce je relise la mise en garde du Seigneur qui dit en Luc 21 :34 " Prenez garde à vous-mêmes de peur que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès du boire et du manger… ". C’est, selon l’adage populaire qui rejoint la Bible, non pas vivre pour manger mais manger pour vivre. La Grâce n’est pas davantage l’ascétisme avec une liste de restrictions alimentaires; elle ne m’empêche pas d’apprécier un coq au vin ou un civet de lièvre, mais la goinfrerie et la ripaille sont à proscrire.

Sobre dans les dépenses et les possessions. Là aussi la Grâce nous enseigne selon Romains 12 :16 à ne pas aspirer à ce qui est élevé mais à nous laisser attirer par ce qui est humble. Que n’ai-je connu de ces jeunes couples qui au lendemain du mariage voulaient avoir tout et tout de suite. Rien n’était trop luxueux et trop cher. Alors qu’une voiture modeste leur aurait amplement suffi au début, ils ont jeté leur dévolu sur la coûteuse voiture de sport avec, à la fin de chaque mois, trop de traites à payer. Le bon sens seul nous apprend ce que la Grâce enseigne c’est qu’on ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens. Mais la Grâce ne les avait atteints qu’en surface et le refus de son enseignement les a précipités dans le malheur.

VII. Elle nous enseigne à vivre JUSTEMENT. (vis-à-vis du prochain.)

C’est-à-dire avec le souci constant que la justice et la droiture présideront à chacun de nos actes. Je n’oublierai jamais cet ami qui avait revendu sa moto pour un prix plus que raisonnablement bas. L’air troublé il est venu m’en parler et m’a demandé : Ne pensez-vous pas que je l’ai vendue trop cher ! ! Quelle conscience délicate que la sienne ! Sa crainte, ce n’était pas d’avoir fait une mauvaise occasion, mais d’en avoir fait une trop bonne au détriment de l’acheteur, transaction pour laquelle, il le savait, il aurait un jour des comptes à rendre.

Une balance juste, des poids justes dit la Parole et des jugements justes, des lèvres justes. Dès le moment où la Grâce nous a revêtus de son pardon et de sa justice, son enseignement est le suivant : Qu’ entre la dignité qui nous a été conférée au jour de notre salut et notre vie de chaque jour il n’y ait pas de contradiction.

Permettez-moi une loufoquerie passagère rien que pour vous dérider. C’est l’histoire (vraie ?) d’un garagiste de la ville voisine. Il meurt et se retrouve devant St-Pierre à qui il exprime sa plus vive protestation d’avoir été repris si tôt : " J’avais monté une affaire qui marchait bien et à quarante ans je suis obligé de tout laisser, ce n’est pas juste ! ". St-Pierre lui répond : Comment, quarante ans ? Vous devez bien en avoir le double. L’autre s’étrangle de fureur et dit : " Je suis né en tant ….et je suis mort hier, faites-le compte et vous verrez que ça fait quarante tout rond ". Ah ! mais, dit St-Pierre, ici ce n’est pas ainsi que l’on compte ; il ouvre son grand livre, le feuillette et dit : Regardez, en additionnant toutes les heures de travail que vous avez facturées à vos clients, vous avez quatre-vingt cinq ans ! ! Ce qu’il faut retenir de cette histoire c’est : Ici, ce n’est pas ainsi que l’on compte. A si mal faire nos additions dans cette vie, il pourrait y avoir de pénibles soustractions dans l’autre.

Etre juste envers le prochain c’est aussi lui faire connaître où la vraie justice se trouve, où il peut être justifié c’est-à-dire où, comment et par qui il peut être sauvé. Nous savons tous qu’il y a une loi qui punit pour non-assistance à personne en danger de mort. Combien de gens autour de nous ne sont-ils pas en danger de mort éternelle. Pouvons-nous les laisser aller à la perdition sans leur parler de cette Grâce qui nous a sauvés, nous, de cette perdition ? Savez-vous que chez les Touaregs, les hommes bleus du désert, le plus grand péché c’est de savoir où il y a de l’eau et de ne pas le dire.

VIII. Elle nous enseigne à vivre PIEUSEMENT. (vis-à-vis de Dieu.)

La piété c’est le respect des choses saintes.

Le Nom de Dieu est saint dit le troisième commandement : " Tu ne prendras point le nom de l’Eternel en vain car il ne laissera pas impuni celui qui prendra son Nom en vain ". Cela veut dire que plus jamais les lèvres graciées ne se permettront un langage douteux où le Nom de Dieu est mêlé à des accès d’humeur ou de colère ou simplement à des habitudes regrettables. Mon vocabulaire autrefois était assaisonné non pas de jurons grossiers mais de jurons familiers que j’employais sans réfléchir. Mais lorsque je me suis tourné vers le Seigneur, une semaine a suffi pour le Saint-Esprit pèse sur ma conscience et m’en débarrasse pour toujours.

La Bible est sainte, en ce sens qu’elle est la Parole de Dieu et que le racheté ne traitera plus jamais son message à la légère, mais en fera désormais sa nourriture selon ce qui est écrit : " L’homme ne vivra pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu ".

Honorer la Bible ce n’est pas en acheter une édition de luxe dorée sur tranche avec couverture en marocain souple pour la mettre dans sa bibliothèque et l’y laisser bien en vue.

Un Américain qui était une source de soucis dans son Eglise plutôt qu’un apport constructif eut l’occasion de faire un voyage en Israël, le pays de la Bible. Il alla le dire à son pasteur et avec une certaine excitation et il ajouta : Quand je serai en Israël, je monterai sur le mont Sinaï et je déclamerai à haute voix les dix commandements. Le pasteur lui répondit : Vous feriez mieux de rester chez vous et de les mettre en pratique !

Honorer la Bible, c’est lui donner une place de choix, non pas sur le rayonnage du salon, mais dans nos lectures, et se laisser pénétrer par son message.

Le Mariage est saint parce que honoré par le Seigneur et sa valeur ne sera plus galvaudée par des histoires salaces ou des gauloiseries qui s’y rapportent. Tout ce qui tend à l’avilir et à le rabaisser, tout ce qui touche à la fidélité et la pureté conjugale jusque dans sa sexualité par des propos grivois

n’ a plus saplace sur les lèvres de ceux qui sont désormais habités par le Saint-Esprit de Dieu. Il est des programmes à la radio ou à la télévision qui ne sont pas de la haute-fidélité mais de la Très- Haute-Infidélité.

Je garde le souvenir de m’être arrêté pour la nuit chez des amis en Savoie au retour d’un de mes longs voyages. Le petit écran fut allumé après le dîner. Le programme ce soir-là était truffé de propos à double sens, malséants et grivois au point que mon hôte s’est levé, visiblement outré ; il a tapé du pied et a dit : Moi, je vais me coucher. Sur quoi le téléviseur fut arrêté. Quelques jours plus tard je lui écrivais pour le remercier de son accueil et j’ai ajouté : Merci surtout mon frère, pour cette séance interrompue !

Saint veut dire mis à part. Je ne crois pas à la " religion du dimanche ", je crois au contraire que tous les jours sont consacrés au Seigneur même s’il est un jour de la semaine mis à part pour se retrouver entre chrétiens, pour mettre ses activités en commun, pour célébrer le mémorial de son sacrifice et pour louer et adorer le Seigneur.

Et si, avant la conversion, c’était le jour où l’on donnait le plus librement cours aux pulsions mal contenues pendant la semaine, il deviendra après la conversion le jour mis à part pour déverser le flot de louanges accumulées pendant la semaine.

Un mandarin de la Chine d’autrefois avait sept pièces trouées en leur centre enfilées sur un cordon. Il rencontra un pauvre qui lui demanda la charité et il lui donna six des sept pièces, n’en gardant qu’une pour lui. Le mendiant se confondit en remerciements puis suivit et épia son bienfaiteur et lui vola la septième pièce. N’est-ce pas trop souvent ce que l’on fait avec Dieu ? Il nous donne six jours et on lui vole le dernier. Ainsi, renoncer à l’impiété veut dire changer d’attitude envers les valeurs saintes et leur témoigner le respect qui leur est dû.

IX. Elle nous enseigne à ATTENDRE… la phrase se poursuit par :…la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et sauveur Jésus-Christ. Saviez-vous que le Seigneur a promis de revenir, non plus comme la première fois dans l’humilité de la crèche mais en gloire ? C’est ce retour de Jésus-Christ que nous croyons proche qui nous pousse à vivre en fonction de ce grand jour. Le racheté sent qu’il doit être prêt et ne pas être pris à l’improviste quant à sa conduite, faisant ce que son Seigneur ne voudrait pas qu’il fît. La venue de Jésus-Christ est un puissant stimulant pour la vie chrétienne.

Un voyageur, passant par les Alpes italiennes, visita une splendide maison de maître située dans un cadre pittoresque. Le jardinier lui fit voir les jardins remarquablement entretenus. Une conversation s’engagea dont voici l’essentiel :

Depuis combien de temps travaillez-vous ici, demanda le voyageur ? Depuis vingt cinq ans.

Combien de fois le propriétaire est-il revenu ici ? Quatre fois.

Quand est-il venu la dernière fois ? Il y a douze ans.

Il vous envoie ses ordres, je suppose. Jamais.

Qui donc vient surveiller le travail ? Je suis seul et je ne vois que rarement un étranger.

Mais vous entretenez la propriété avec un tel soin qu’on croirait que vous attendez le maître comme s’il allait revenir demain ! Non pas demain Monsieur, mais comme s’il revenait aujourd’hui !

Si le Maître devait revenir ce soir ou demain, seriez-vous prêt ? L’attendez-vous ? Cet esprit d’attente commencera le jour où vous recevrez le Seigneur dans votre cœur.

Mais ce programme que vous estimez exigeant et, avec raison, au-delà de vos forces, vous ne pouvez le commencer qu’après avoir d’abord reçu cette Grâce dont je parle depuis le début.

Vous pouvez être d’accord avec le côté éthique de ce livret, vous pouvez essayer de vivre à la hauteur de vos plus nobles aspirations ; vous pouvez essayer de vous appliquer du mieux que vous pouvez les paroles de l’évangile, pour autant, le Seigneur à son retour ne vous prendrait pas avec lui. Pourquoi , direz-vous ? Parce que Dieu est formel, il dit dans sa Parole en Ephésiens 2 :8,9 " C’est par la Grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres (ou nos efforts) afin que personne ne se glorifie ". Il faut d’abord être gracié car sans la Grâce reçue personnellement, malgré tous nos efforts, nous restons des condamnés à mort.

Un certain Georges Willson de Philadelphie fut condamné à être pendu pour vol du courrier des Etats-Unis et pour meurtre. Des amis influents obtinrent sa grâce du Président Jackson, mais il refusa la grâce. Le Président lui-même s’adressa à la cour suprême pour décider du cas. Il lui fut répondu que la grâce est une faveur dont la valeur dépend de son acceptation. Il est difficile d’imaginer qu’un condamné à mort puisse refuser la grâce mais s’il la refuse il n’y a plus de pardon possible. Georges Willson fut pendu avec l’acte de grâce sur le bureau du magistrat.

Un dernier mot : Votre acte de Grâce a été signé voici deux mille ans non avec de l’encre mais avec le sang de Jésus-Christ duquel il est écrit : " Le sang de Jésus-Christ son Fils nous purifie de tout péché ". A vous d’étendre la main en cet instant et de saisir par la foi l’Acte de Grâce que Dieu vous tend.