JESUS EST LE PAIN DE VIE

Les Juifs avaient un passé glorieux parsemé d’incidents qui témoignaient de la bonté de Dieu en leur faveur. Ils en étaient devenus fiers, voire orgueilleux de ce riche patrimoine que Dieu avait donné à leurs pères. Leur vantardise toutefois n’était pas bonne car dans le présent rien ne justifiait leurs prétentions ; ils en étaient réduits à vivre du souvenir des gloires passées.

Ils étaient comme un homme affamé, amaigri, la peau marquée par les privations et qui, devant une vaisselle en or mais vide, s’enorgueillirait des bombances du passé.

Ils se vantaient d’avoir eu dans leur nation des grands prophètes dont ils gardaient jalousement les écrits, mais depuis quatre siècles au moins, plus la moindre parole n’était venue du ciel.

Ils se vantaient de posséder une Loi à nulle autre pareille, mais ils étaient les premiers violateurs de cette loi presque autant que Mahomet l’a été des siennes. Leur passé était pour eux lettre morte et était devenu ce que sont les reliques de nos jours : bouts d’os desséchés, suaire contrefait, faux morceaux de la Croix ou autres bibelots religieux, qui ont valeur de talisman, que l’on vénère religieusement, que l’on porte triomphalement en souvenir des grands personnages disparus. La crédulité, l’obscurantisme et parfois le fanatisme se sont à ce point emparés des foules égarées par une religion déshydratée fabriquée par les hommes, qu’ils préféreraient perdre un os de la cuisse que perdre celui de leur relique.

Comme aujourd’hui, les Juifs du temps de Jésus connaissaient l’Abc de leur histoire religieuse. Ils savaient comment Dieu avait délivré Israël de l’esclavage de l’Egypte, mais ils ne connaissaient pas la délivrance de leurs péchés.

Ils connaissaient pas cœur les sept miracles du prophète Elie mais ils étaient prêts à mettre à mort Jean-Baptiste son successeur.

Ils pouvaient citer l’expérience spirituelle de tel ou tel père en Israël mais ils étaient incapables de parler d’une expérience personnelle. Dites-moi, pourriez-vous parler de l’expérience personnelle de la nouvelle naissance dont Jésus a parlé comme étant la condition sine qua non du salut ? Le pourriez-vous ? Si on vous demandait de rendre témoignage de votre conversion, pourriez-vous le faire ? Et si on vous posait la question : Etes-vous sauvé, pourriez-vous dire oui et expliquer pourquoi ?

A quoi pourrait me servir les hauts faits d’arme ou la bravoure de mes ancêtres, si moi je suis un couard, un lâche et une femmelette ?

A quoi me serviraient les titres de noblesse d’un trisaïeul si moi je vivais et me conduisais comme un manant ?

Pourrais-je me vanter de l’habit vert d’académicien qu’aurait porté mon grand-père si moi, une fois toutes les deux phrases, j’assassine la langue de Voltaire ? (Molière ?) La gloire passée de mes ancêtres ne ferait que mettre en évidence la nullité de ma vie présente.

Tout cet échafaudage de dogmes desséchés, de traditions poussiéreuses étaient au temps de Jésus comme un château en ruine, rempli de vétusté, et offrant un refuge aux bêtes nuisibles, aux courants d’air et aux herbes folles. La solution à un tel état de chose, c’est la pioche du démolisseur. Et l’évangile de Jean peut être vu comme une entreprise de démolition. Ce que je dis peut vous paraître étrange, surtout que Jean est considéré comme l’apôtre de l’amour. N’oublions toutefois pas que Jésus surnommait Jean et son frère Jacques " les fils du tonnerre ! ". N’entendez-vous pas le tonnerre gronder dans les premiers chapitres de son évangile ? Il fait sauter la forteresse du Judaïsme et il emploie la dynamite.

Au chapitre 1, on trouve Jean-Baptiste représentant les prophètes et Jésus est présenté comme supérieur aux prophètes par ces paroles : " Il faut qu’Il croisse et que je diminue ".

Au chapitre 2, les Juifs, fiers de leur Temple disent : Il a fallu 46 ans pour le construire, ce à quoi Jésus réplique, détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai, annonçant du même coup sa résurrection corporelle et sa supériorité sur les bâtisseurs d’Israël.

Au chapitre 3, il transcende le miracle du serpent d’airain dont un seul regard posé sur lui guérissait les corps, tandis que le regard de la foi posé sur Lui à la Croix sauve les âmes pour l’éternité.

Au chapitre 4, Jésus se trouve au puits historique de Jacob duquel il dira : " Celui qui boira de cette eau aura encore soif " et il continue par dire : " mais celui qui boira de l’eau que moi, je lui donnerai, n’aura plus jamais soif et l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle ".

Au chapitre7, lors de la grand fête des Tabernacles, des foules montaient au temple de Jérusalem pour cette occasion, ils accomplissaient leurs devoirs religieux avec ferveur pendant plusieurs jours comme le font les Musulmans à la Mecque, mais ils sortaient de ces grandes cérémonies, la tête pleine de bruit, le cœur vide et l’âme aussi pantelante que lorsqu’ils étaient entrés. Voici ce qu’on lit au verset 37 de ce chapitre et qui va montrer l’excellence de Jésus sur ces pratiques qui n’étaient que vain formalisme : " Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein ".

Au chapitre 6, les Juifs lui disent fièrement : " Nos pères ont mangé la manne dans le désert ", ce à quoi Jésus leur répond : " Oui, et ils sont morts ! ". Et il a ajouté : " Moi, je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n’aura jamais faim. Moi, je suis le pain vivant qui descend du ciel. Si quelqu’un mange ce pain, il vivra éternellement ".

Nous avons ici une illustration concrète du Seigneur : Le Pain qui est l’aliment du riche comme du pauvre ; la vie de tous les deux en dépend.

Qu’y a-t-il de plus commun que le pain ? A première vue, qu’y a-t-il de plus commun que la personne du Sauveur ? " Il n’a ni forme ni éclat pour attirer nos regards " disait déjà de lui le prophète Esaïe. Mais quand on goûte à la personne du Sauveur, c’est la vie même qui vous descend dans l’âme. Qui ne connaît la parole fameuse : " L’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ". Et précisément Jésus est appelé la " Parole de Dieu ". Dieu met ainsi l’accent sur ce qui en nous est la " plus value ", ce n’est pas son corps qui se nourrit de pain, mais son âme qui, elle, a besoin du pain venu du ciel.

Ce qui a le plus de valeur aux yeux de beaucoup, c’est leur corps. Ce qui a le plus de valeur aux yeux de Dieu, c’est notre âme ; parce que le premier doit immanquablement périr tandis que l’autre subsistera éternellement.

Dieu, dans l’épître aux Corinthiens, compare notre corps à une tente dans laquelle notre vrai " moi " habite. Ce qui nous distingue, ce n’est pas tellement notre apparence extérieure, c’est notre personnalité intérieure. Si vous viviez en contact prolongé avec moi, vous oublieriez bientôt ce que je parais pour ne plus penser qu’à ce que je suis. Les corps de tous les hommes sont, à très peu de choses près, identiques en substances organiques et chimiques ; nous ne valons pas cinq euros. La valeur réelle de quelqu’un, c’est son âme qui imprime à sa vie son caractère et sa personnalité. Ce qui fait la valeur réelle d’un foyer ou d’une famille, ce n’est pas tellement la maison dans laquelle on vit mais ceux qui vivent dans la maison. La maison a ses besoins et il faut en tenir compte : entretien, réparations, peinture, vernis…mais qui serait assez irréfléchi pour dire : Prenons soin de la bâtisse en premier et occupons nous de ses habitants après ? Et pourtant n’est-ce pas ce bon sens à rebours que l’on pratique dans le domaine du corps et de l’âme ? On dépense des fortunes en cosmétiques, encouragés en cela par le fameux " Je le vaux bien " de la publicité! Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher, aucun met n’est trop raffiné pour lui, mais notre pauvre âme, elle, peut vivre dans les bidonvilles et mourir de faim avec pour seule nourriture les détritus que lui offre le monde.

Pourtant vous savez qu’elle réclame parfois. N’avez-vous jamais entendu sa voix au fond de vous-mêmes : J’ai soif de vrai bonheur ; j’ai faim de paix avec Dieu ? Votre cœur ne vous a-t-il jamais fait le reproche : Pourquoi me conduis-tu là où la nourriture qu’on y trouve laisse un arrière-goût d’amertume, et les plaisirs d’un jour des lendemains qui déchantent comme le disait Alfred de Musset : " Au fond des plaisirs que j’appelle à mon aide, j’y trouve un tel dégoût que je me sens mourir ".

Jusqu’ici vous lui avez donné de tout à manger sauf ce qu’il lui convenait vraiment. Vous lui avez

Ce ne sont là que des succédanés douteux, alors qu’elle meurt d’envie de goûter au vrai Pain de Vie qu’est Christ. Et comme une mauvaise nourriture peut causer des descentes d’estomac et des embarras gastriques, les mauvaises fréquentations, les mauvaises lectures, les mauvais conseils, les spectacles licencieux pornos peuvent aussi causer des embarras spirituels et des dégradations du caractère et de la personnalité.

Il m’est arrivé avant ma conversion à Jésus-Christ d’éprouver le dégoût de moi-même jusqu’à la nausée, comme Alfred de Musset que je cite à nouveau car cette poésie en vaut la peine, j’ai connu ce qu’on appelait alors le " spleen ":

" Quand mon cœur fatigué du rêve qui l’obsède,

" A réalité revient pour s’assouvir,

" Au fond des vains plaisirs que j’appelle à mon aide,

" J’y trouve un tel dégoût que je me sens mourir ".

Esaïe disait déjà en son temps : " Pourquoi dépensez-vous de l’argent pour ce qui n’est pas du pain ? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? ". (55 :2)

Le Pain de Vie.

Laissez-moi vous présenter celui qui a dit : " Moi, je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n’aura jamais faim ". Suivons brièvement sa carrière au travers des divers stades qui l’ont amené à être, non seulement ce qu’il prétendait être mais ce qu’il était réellement : " Le Pain de Vie ".

Le Fléau

Il est d’abord le grain de blé dans sa gerbe qui passe par le fléau du batteur. A grande volée la masse s’abat sur le sol de l’aire de battage pour le séparer de sa paille. Et de même, Jésus, a connu ce traitement. Dès sa naissance la haine d’un roi l’a poursuivi pour lui ôter la vie. Il fut séparé de son peuple et obligé de fuir en Egypte. Plus tard il fut battu de verges, des soufflets giflèrent sa face sainte ; la populace haineuse excitée par des prêtres corrompus lui cracha au visage ; le fouet du soldat romain siffla dans l’air, s’abattit sur son visage où il laissa des sillons ensanglantés. Une couronne d’épine, Ô suprême dérision, fut posée sur son front et enfoncée dans ses chairs à coups de roseaux. Il fut tiré, traîné, injurié, hué, moqué…et tout cela sans dire un mot, sans un geste de résistance ni de rébellion; il a vraiment été ce qu’avait annoncé le prophète : " Comme une brebis muette devant celui qui la tond, il n’a pas ouvert la bouche ".

Le Crible.

Ce grain de blé qu’il était devenu est alors passé par le crible. Ceux qui avaient juré de lui être fidèles jusqu’à la mort se sont trouvés être trop légers ; ils n’étaient que la balle ou la paille qu’emporte un souffle de vent. Lui seul est resté dans le tamis ; Judas avait trahi, Pierre l’avait renié, Jean suivait de loin et les autres s’étaient dispersés. Il fut laissé tout seul. L’ouragan des passions partisanes s’est déchaîné contre lui ; Pilate, Hérode, Caïphe, les prêtres, les juges, les soldats, la foule versatile, tous ont agité furieusement le tamis de la souffrance sur lequel pantelant mais pur, gisait le Fils de Dieu.

Le Four.

Il était alors prêt pour l’ultime fonction, passer par le four : mourir pour le péché des hommes qui le condamnaient. Il accomplissait ses propres paroles : " Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt, il reste seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ".

Comme la gerbe est jetée par terre, son corps fut basculé sur une croix. Et là, comme le fléau martèle la botte d’épis, les coups sourds des marteaux ont enfoncé des clous de fer forgé dans la paume des mains et dans les pieds. Il fut attaché comme un criminel sur le gibet des condamnés à mort, avec, résonnant dans les oreilles les cris de ceux qu’il était venu pour sauver et qui disaient : Crucifie, crucifie ! Et comme la pâte passe par le four pour la cuisson finale, il est passé par la fournaise de l’enfer quand, sous un ciel de plomb qui ne laissait plus passer la prière il a poussé le grand cri : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Pourquoi ?

Pourquoi ? Parce que la malédiction divine sur le péché, c’était la mort et la séparation d’avec Dieu. Et pour que nous échappions à cette malédiction, il devait en subir la peine à notre place.

Notre précieuse liberté de conscience a coûté le bûcher à d’innombrables martyrs de la foi. Nos libertés nationales ont été acquises au prix du sang des patriotes. Sans les flots de sang de Verdun en 1916, sans les affres de la bataille d’Angleterre en septembre 1940, sans le débarquement coûteux en vies humaines du 6 juin 1944, sans l’enfer de feu et de sang des steppes russes et de Stalingrad, nous serions aujourd’hui les esclaves de la barbarie nazie, ou peut-être ne serions-nous plus. Sans la mort de Jésus sur la Croix, nous serions encore sous la condamnation qui pèse sur le péché et en route pour la perdition éternelle ; nous lui devons tout. C’est pourquoi j’aimerais vous le présenter courtement sous un angle plus complet, lui à qui nous devons tant.

Il n’est pas dans mes habitudes de lire un texte dans mes prédications, mais je vais faire une exception ce soir. J’ai sous les yeux un commentaire que je garde précieusement depuis de nombreuses années ; il est intitulé :

LE CHRIST INCOMPARABLE

" Il est venu de Dieu. Il est miraculeusement né d’une humble femme. Sa naissance est un fait qui confond la raison des sages, et dont aucun savant sous le ciel n’a jamais pénétré le secret. Il a revêtu la nature humaine, afin de pouvoir racheter l’espèce humaine. Il est devenu Fils de l’homme, afin que nous devenions fils de Dieu.

Il a vécu dans la pauvreté, grandi dans l’obscurité. Une fois seulement au cours de sa jeunesse il a franchi la frontière de sa petite patrie. Il n’a pas eu les avantages d’une haute instruction ou d’une éducation distinguée, sa famille étant sans fortune et sans influence. Et pourtant, petit enfant, il a été un sujet de terreur pour un roi ; jeune garçon, il a étonné et embarrassé les docteurs ; dans l’âge mûr, il a commandé la nature, marché sur les eaux, ordonné à la mer de s’apaiser, rendu la santé du corps à des multitudes, ressuscité des morts par le seul pouvoir de sa parole.

Il n’a jamais écrit un livre, et cependant aucune bibliothèque ne pourrait contenir les livres qui ont été écrits à son sujet. Il n’a jamais composé un cantique, et pourtant les mélodies dont il est aujourd’hui le thème sont plus nombreuses que celles de tous les compositeurs réunis. Il n’a jamais fondé une école, et pourtant toutes les universités du monde ne pourraient se vanter d’avoir rassemblé autant de disciples. Il n’a jamais appris ni exercé la médecine, mais qui donc pourrait dire le nombre de cœurs brisés par la souffrance qui depuis bientôt vingt siècles ont trouvé auprès de lui la guérison ? Il n’a jamais commandé une armée ni enrôlé un soldat, ni manié un fusil, et pourtant aucun chef n’a levé plus de volontaires. Et de par le monde entier, des rebelles ont déposé les armes de la révolte et soumis leur volonté à la sienne, sans une parole de sommation de sa part, sans un geste de violence, par les seules armes de la douceur.

Il a changé son vêtement de pourpre royale pour la tenue de l’humble artisan. Il était riche et, par amour pour nous, il s’est fait pauvre, et combien pauvre ! Demandez-le à Marie, demandez-le aux bergers et aux mages…Il a dormi dans la crèche d’un autre. Il a traversé le lac dans la barque d’un autre. Il a fait son entrée triomphale à Jérusalem le jour des Rameaux sur l’âne d’un autre. Il a été enseveli dans la tombe d’un autre.

De grands hommes ont paru et sont tombés dans l’oubli. Lui seul ne passe pas. Hérode n’a pu le tuer, et Satan n’a pas réussi à faire obstacle à son œuvre. La mort n’a pas été capable de le détruire, ni le tombeau de le retenir sous sa puissance. Il est le Christ Incomparable, l’ " Admirable " annoncé par la voix du prophète dès les temps anciens. Sa personne est le grand miracle de l’histoire de la race humaine : sur son visage d’homme rayonne la Gloire éternelle du Très-Haut.

Sur la croix des esclaves et des criminels, il est mort pour ton âme égarée. Il est mort d’une mort horrible et pleine d’angoisses, écrasé sous le poids affreux de ton péché…

Patiemment, année après année, sur les sentiers du doute où tu fuyais ses pas, son cœur fidèle t’a cherché, et tu ne le savais pas…Maintenant sa voix te parle. Ouvre-lui ton cœur. Ne tarde pas.

Il a souffert la mort pour te donner la vie. Aujourd’hui, il voudrait t’entendre l’appeler : " Mon Sauveur ! ".

L’ACCES

Nous reprenons notre entretien où nous l’avons laissé, et j’intitule la deuxième section de ce message : L’Accès au Pain de Vie. Jésus est ce Pain qui donne la Vie, mais comment le goûter ? Comment se saisir de lui, se l’approprier ? Une idée très répandue dans le christianisme, et dont j’aimerais débattre ce soir car elle me paraît capitale, c’est l’Accès à Jésus-Christ. Ce que j’ai dit jusqu’ici est généralement admis et enseigné dans la chrétienté, mises à part les sectes d’erreur. Jésus est le Fils unique de Dieu, il est l’incarnation de Dieu, il est le Sauveur. Mais le nœud du problème, là où les opinions divergent, c’est comment avoir accès à sa Personne, à son salut.

Je rappelle que par le baptême des nourrissons qui m’a été administré à ma naissance, j’ai été automatiquement considéré comme un enfant de l’Eglise catholique, dite apostolique et romaine. Je dis cela afin que chacun puisse suivre mon exposé sereinement, sans trouver dans les profondes divergences doctrinales que je vais aborder, une attaque frontale avec une Eglise au sein de laquelle on peut saluer quelques brillantes individualités comme l'Abbé Pierre.

L’enseignement de cette Eglise repose sur sa doctrine de la transsubstantiation que j’ai étudiée en long et en large. Je ne veux pas, par de longues et fastidieuses explications, prendre le risque de vous voir vous endormir sous mes yeux. Et si la somnolence devait gagner quelqu’un, j’autorise son voisin à le réveiller d’un coup de coude, mais sans le faire tomber de sa chaise ! Je vais m’efforcer de rester accessible pour vous tenir éveillé jusqu’au bout.

A un moment de la messe appelé l’élévation, le prêtre est sensé transformer le pain et le vin qu’il présente, en corps réel et sang réel de Jésus-Christ. Et cela tellement réellement qu’il était autrefois interdit au fidèle de mordre dans l’hostie de peur qu’il en sorte du sang, le vrai sang de Christ. Cela m’a été confirmé par un prêtre en exercice qui paraissait un peu gêné de m’avouer la chose.

Cette pratique se base sur le texte de l’évangile de Jean où, au chapitre 6, Jésus dit : " En vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle… ", et Jésus poursuit au verset 57 par une expression très forte : " Celui qui me mange, vivra par moi ".

Ces paroles, sorties de leur contexte et martelées à longueur de siècles, appuyées par des déclarations d’infaillibilité doctrinale, conditionnent le fidèle qui est sensé croire sans poser de question ni surtout vérifier, et à qui d’ailleurs on a pendant des siècles ôté le moyen de vérification, la lecture de la Bible, sous peine de bûcher et de damnation. Il faut admettre que des choses ont un peu changé, au sein de cette Eglise qui, étrangement, se défend de changer. Chez elle, la Parole de Dieu n’est pas l’autorité souveraine. Elle affirme détenir le monopole de l’interprétation des Ecritures ; le fidèle, lui, est tenu d’obéir à la voix des conciles, des dogmes, du magistère et du Pape avant celle de Dieu. L’autorité divine de la Bible est certes affirmée mais elle passe au second plan.

Saviez-vous, par exemple, que les paroles de Jésus que nous avons lues et tirées du chapitre 6 de l’évangile de Jean ne se rapportent nullement à la Sainte Cène. Entre ce que Jésus dit en Jean 6 et ce qu’il dira un ou deux ans plus tard la veille de sa mort en instituant la Sainte Cène que l’apôtre Paul appelle " le repas du Seigneur ", il n’y a que l’incidence des mots employés, mais les contextes sont entièrement différents. Le " celui qui mange ma chair et boit mon sang " de Jean 6, n’a qu’une très lointaine parenté avec le " ceci est mon corps et ceci est mon sang " de la Cène.

Pendant que j’étais à l’hôpital et que je me relevais d’une opération, l’aumônier de service, affable et souriant, est passé dans les chambres et nous avons eu un long entretien sur le pain que, sans raison biblique l’Eglise appelle l’hostie, et sur la Cène que, sans raison non plus, elle appelle l’eucharistie. J’ai ouvert ma Bible et il m’a demandé de lire le texte (verset 54 et 55 de Jean 6) où Jésus dit : "Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui ". Selon lui, ces paroles devaient être prises littéralement comme celles où Jésus dira : " Ceci est mon corps et ceci est mon sang ".

Je lui ai demandé de simplement poursuivre la lecture du texte où les disciples trouvent que ces paroles du Seigneur sont dures à admettre. Et on comprend que pour les disciples juifs, la phrase que Jésus venait de dire : " Celui qui me mange et qui mange ma chair ", leur restait en travers de la gorge car ils le comprenaient dans le sens du cannibalisme. Voyant qu’ils avaient pris ses paroles à la lettre, Jésus, au verset suivant (63) a immédiatement corrigé leur interprétation selon laquelle Jésus les invitaient à manger littéralement sa chair. Il a donc aussitôt ajouté: " La chair, ne sert de rien ", je répète : " La chair ne sert de rien ", et il a continué par cette lumineuse explication : " Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie ", c’est-à-dire qu’elles doivent être comprises dans le sens spirituel et non littéral.

Ce n’est pas là un fait isolé dans la Bible. Le même mode d’interprétation est valable pour le pain et le vin de la Cène. Bien sûr que Jésus a dit : Ceci est mon corps en parlant du pain et ceci est mon sang en parlant du vin de la coupe, mais il interdira toute interprétation littérale en ajoutant : " Faites ceci en mémoire de moi ", ce qui veut dire que la Cène est un mémorial, sans plus.

Les innombrables monuments et célébrations du 11 novembre, ne sont pas la guerre mais les mémoriaux de la guerre. Mais, dira quelqu’un avec obstination, Jésus a bien dit : Ceci est mon corps ! Oui, comme il a dit : La chair ne sert de rien, ou si vous préférez : Mon corps, pris dans ce sens littéral ne sert de rien. (ça ne sert à rien de prendre ma chair dans le sens littéral).

Quand on regarde le célèbre tableau de Picasso " Guernica ", on dit avec une pointe d’horreur : ça, c’est la guerre !

De la statue équestre qui est dans le cour d’honneur du palais de Versailles on dit aussi : ça c’est Louis XIV !

De la photo que j’ai dans mon portefeuille je dis : ça c’est ma femme ! Mais dans chacun de ces cas on comprend que c’est l’image de, la représentation de, mais pas la réalité. Toute l’Ecriture appuie cette interprétation spirituelle des choses.

Dans Jean 4.31-34, on lit que les disciples pressaient Jésus de manger mais il leur dit : " Moi, j’ai de la viande à manger que vous ne connaissez pas ". Les disciples ici encore optent pour l’interprétation littérale : " Ils dirent entre eux : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? Mais Jésus corrige leur erreur en disant :Ma viande (J.N.D) c’est de faire la volonté de mon Père… ".

Le bon sens le plus élémentaire nous fait saisir le sens métaphorique et spirituel du mot viande. Quand il dit " Je suis le pain de vie " il ne pense pas un instant à la miche du boulanger, ou quand il dit : " Je suis la porte des brebis ", Jésus n’est pas une porte dans son sens littéral, pas plus que les hommes dont il parle ne sont du menu bétail ".

Dans un compartiment de train, je me suis un jour trouvé assis en face d’un professeur d’institut catholique, reconnaissable par le fait qu’il était en soutane, ce qui est rarissime aujourd’hui. J’avais de bonnes raisons de croire que c’était un défenseur de l’intégrisme. J’ai engagé la conversation avec lui sur le point qui nous occupe ce soir. Quand je lui ai fait remarquer que le chapitre 6 de Jean n’avait rien à voir avec le pain et le vin de la Cène, j’ai eu l’agréable surprise de l’entendre me répondre que c’était bien ainsi qu’il voyait la chose et que pour lui la messe n’était pas un sacrifice réel mais le mémorial de sa mort à la croix. Abondant entièrement dans mon sens, il se démarquait d’un des grands fondements, peut-être même du plus grand fondement de son Eglise. Une telle prise de position quelques décennies plus tôt lui aurait valu l’excommunication, et la mort à coup sûr quelques siècles plus tôt.

A ceci j’ajoute quelques réflexions personnelles qui tombent sous le coup du bon sens. En mangeant et en buvant le pain de la Sainte Cène qu’il instituait cette nuit-là, si le sens littéral doit être retenu, Jésus se serait donc mangé lui-même et se serait donné à manger à ses apôtres ? ! Non, je me refuse a admettre que le Fils de Dieu, qui condamne les sacrifices humains aurait, ne serait-ce que suggéré, l’anthropophagie. Tout en moi proteste contre cette vision des choses. Seuls des gens déformés par un intégrisme moyenâgeux peuvent encore se réclamer d’une telle barbarie doctrinale.

Mais il reste vrai pour beaucoup, et peut-être pour quelques-uns de mes auditeurs de ce soir, que l’opus operatum comme le mot l’indique, donne efficacité et valeur de salut aux gestes rituels. Si c’est vrai, le salut se ramène à une confession hebdomadaire suivie d’un acte de déglutition. Il n’y a croyez-moi, aucune ironie dans mes propos. Ces principes sont toujours défendus par l’Office pour la défense de la foi, aussi appelé le Saint-Office.

C’est donc Jésus lui-même qui, toujours en Jean 6, outre sa phrase déterminante " La chair ne sert de rien ", va nous donner l’interprétation exacte de ce que veut dire manger et boire. A ses contemporains qui lui demandaient de leur donner ce pain dont il parlait, Jésus leur a donné l’explication la plus lumineuse et la plus simple de ce qu’il entendait par manger et par boire : " Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. On ne peut pas être plus clair. Satisfaire sa faim, donc manger, c’est venir à lui. Etancher sa soif, donc boire, c’est croire en lui.

C’est, dans ce cas-ci comme dans beaucoup d’autres, la primauté absolue de l’interprétation spirituelle sur l’interprétation littérale.

Etienne, le premier martyr chrétien, débattant avec ses compatriotes Juifs qui donnaient une vertu salvatrice au rite de la circoncision opérée dans leur chair, leur a crié : (Actes 7 :51) " Hommes au cou raide et incirconcis de cœur ". Ce qui démontre que la vraie circoncision, celle qui change les vies et qui sauve les âmes, se faisait non pas dans un contact physique au niveau de la chair qui ne sert de rien, mais au niveau spirituel d’un cœur qui se laisse toucher par la grâce.

Cela nous ramène à la question qui a été posée : Comment avoir accès au Christ Sauveur :

Par l’observance de choses palpables, physiques comme la pratique de rites extérieurs qui sollicitent les sens charnels ? La chair ne sert de rien a dit Jésus.

Par l’aspersion de quelques gouttes d’eau sur la chair d’un nouveau-né ? La chair ne sert de rien a dit Jésus.

Par l’hostie consacrée supposée contenir le sang et la chair de Jésus-Christ ? La chair ne sert de rien a dit Jésus.

" Dieu est Esprit " a dit Jésus à la femme samaritaine, c’est donc spirituellement qu’il faut prendre contact avec lui. Et pour reprendre les mots mêmes du Seigneur, c’est croire en lui. C’est ce qu’a dit l’apôtre Paul au gardien de prison qui lui demandait ce qu’il fallait faire pour être sauvé. Il ne lui a pas parlé de sacrement, de baptême, de cérémonie, de pèlerinage, de sacrifice ou d’argent ; il lui a dit : " Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ".

Plus tard, ce grand docteur de l’Eglise a fixé par écrit la doctrine du salut dans son épître aux Ephésiens 2 : 8-10 où il dit, (je paraphrase): " C’est par la grâce que vous avez accès au salut, c’est par…par quoi ? Par le moyen de la foi ; ce salut fait par Jésus-Christ n’est pas accessible par des moyens sensoriels comme l’accès aux sacrements par les œuvres que l’on peut toucher, sentir, avaler, digérer. Non, cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. 

Lorsqu’un pécheur se reconnaît perdu et incapable de retrouver par lui-même l’accès à Dieu et que, dans un repentir sincère il demande le pardon de ses péchés et met sa foi en Jésus-Christ comme en son Sauveur personnel, Dieu n’exige rien d’autre de lui pour entrer en contact avec lui. C’est ce que dira encore l’apôtre Paul en Rom.4 :5 " A celui qui ne fait point d’œuvres mais qui croit …sa foi lui est imputée (comptée) à justice ". Et en réponse à la foi que cet homme met dans ses promesses, Dieu opère en lui le miracle silencieux et invisible de la nouvelle naissance ; le Saint Esprit vient en lui, la vie de Jésus-Christ lui est donnée, et l’accès au paradis de Dieu lui est assuré.

Les choses ne se sont pas passées autrement pour Abraham qui est appelé le Père des croyants, c’est-à-dire le modèle de ce que croire veut dire. Les Juifs croyaient aussi que l’accès à Dieu se faisait par le truchement sensoriel de la circoncision, comme beaucoup croient que l’accès à Jésus se fait par le truchement tout aussi sensoriel des sacrements dont l'eucharistie. Paul, l’apôtre, va leur démontrer comme Jésus l’avait fait avant lui que la chair ne sert de rien. Il leur pose la question en Romains 4 :10 : Quand la justice salvatrice a-t-elle été comptée à Abraham ? Pour eux il n’y avait qu’une réponse possible, quand il avait été circoncis dans sa chair. Eh bien, non, non et non ! Le grand apôtre va leur porter une première estocade, il leur fait ouvrir leur Bible (Thora), et leur fait lire que l’accès au salut, leur illustre patriarche ne l’a pas reçu lors de ce toucher physique qu’est la circoncision mais AVANT ! Dans une communion exclusivement spirituelle. Et quand, avant ? Cela est dit plusieurs fois en Romains. 4 et Galates 3. Mais mieux vaut se rendre sur place pour voir quand, où et à quelle occasion cela s’est passé. On remonte au début de la Bible en Genèse15 : 5, 6 : " Dieu conduisit Abraham dehors, et dit : Regarde vers les cieux et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Telle sera ta postérité. Et il crut l’Eternel qui lui compta sa foi à justice " ou " qui le lui imputa à justice ". Rien de corporel ni de tangible, ni de sensoriel, ni de rituel, ni de sacramentel. Tout est parti sur une base entièrement spirituelle. Et à ces Juifs obtus qui n’en démordaient pas, Paul va leur porter une deuxième estocade. Il leur dit que le signe de la circoncision n’a été donné à Abraham que treize ou quatorze ans plus tard, non pas pour lui donner accès à la justice de Dieu mais comme signe-souvenir de la foi qui l’avait fait accéder à cette justice.

De même, le pain de la Sainte Cène n’est pas l’accès au corps de Christ, par un acte même respectueux de mastication ou de déglutition ; c’est, selon les paroles mêmes de Jésus, le mémorial de sa vie donnée et d’un salut déjà reçu précédemment non par le toucher mais par la foi.

Ainsi donc on comprend mieux que manger sa chair et boire son sang n’a rien à faire avec le mémorial hebdomadaire de la Sainte Cène ; heureusement d’ailleurs pour nos amis catholiques puisque étant, pour des raisons qui sortent de l’enseignement biblique, privés du vin de la coupe, la moitié de la Cène leur échappe. Si leur salut en dépendait, ils ne seraient donc qu’à moitié sauvés, ce qui veut dire entièrement perdus. Ils ont donc intérêt à quitter le plus vite possible l’idée que le salut tient à la prise de l’eucharistie. Il faut rappeler que ne pas communier était tenu comme péché mortel. A moins qu’entre temps l’Eglise, qui prétend ne s’être jamais trompée et qui est immuable dans sa doctrine, ait changé sur ce point. Que chacun prolonge cette réflexion pour lui-même.

Je résume très brièvement ce que je viens de dire :

Abraham n’a pas été circoncis pour être justifié mais parce que il l’était.

Le baptême biblique des adultes n’est pas pratiqué pour être lavé du péché mais parce que ils le sont déjà.

Le pain et le vin de la Sainte Cène ne sont pas pris pour entrer en communion avec Jésus, mais parce que on l’est déjà.

Et enfin, dans le même ordre d’idée, selon ce qu’en dit Saint Paul en Ephésiens 2 :8-10, les bonnes œuvres ne sont pas faites pour être sauvé, mais parce que on est sauvé. C’est l’immense différence qui séparera toujours le pour du parce que.

Il reste trois choses à dire courtement à présent. Partant du fait supposé que vous ayez eu accès au salut par la foi en Jésus,

I. Que veut-il que nous fassions après notre conversion ?

Je reprends la phrase du Seigneur que j’ai laissée en suspend : Manger sa chair, c’est venir à lui, et boire son sang, c’est croire en lui. Cela veut dire que pour nourrir votre vie intérieure, vous dépendez de la lecture et de l’étude de la Parole de Dieu puisque Jésus est appelé la Parole, le Verbe de Dieu. Je rappelle sa parole fameuse : " L’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ".

Ne laissez pas votre vie intérieure s’anémier faute d’une saine nourriture quotidienne. Ayant eu un premier accès spirituel à Dieu, continuez à cultiver cette intimité avec lui par ce pain spirituel qu’est la Bible ; vous l’assimilerez à mesure que vous la lirez avec l’aide du Saint Esprit qui vous l’expliquera puisque c’est lui qui l’a inspirée.

II. La Bible dit (Eccl.11 :1) " Jette ton pain à la surface des eaux, car après bien des jours tu le retrouveras ". Cela veut dire que quand on a trouvé le Pain de Vie pour soi-même, notre vie doit devenir une sorte de " Restaurant du Cœur " pour les autres. Mais ne vous y trompez pas, il est cent fois plus facile de partager de l’argent ou des denrées alimentaires que de partager le Pain de Vie. Les deux peuvent se faire ensemble, mais l’accueil sera très différent dans les deux cas. Notre société post chrétienne se meurt plus faute de Christ que faute de pain, mais elle n’en a pas conscience.

La Bible dit des choses qui déconcertent parfois. Si vous voulez perdre votre pain, jetez-le à l’eau. C’est le meilleur moyen de ne plus jamais le retrouver, sinon peut-être sous la forme d’un poisson qui a grossi en avalant le pain. J’ai très souvent jeté le Pain de Vie là où je croyais perdre mon temps, et où j’usais ma salive pour rien ; mes fins de soirées n’ont pas toujours été euphoriques.

Mais combien de fois n’ai-je pas appris, après des années, cinq, dix, vingt ans et plus parfois, que ce pain d’éternité que j’avais offert et qui paraissait n’avoir pas été reçu, avait, à mon insu, produit du fruit en vie éternelle. Il y a quelques semaines, à la fin d’une rencontre comme celle-ci, une dame rencontrée en Suisse m’a tiré de son sac la carte de décision qu’elle m’avait demandée à Bruxelles trente ans plus tôt. Alléluia ! Il y a tant de possibilité de faire connaître le chemin du salut : Le témoignage personnel, les beaux et bons traités que l’on peut offrir, les calendriers à méditations journalières qui disent si bien le chemin du salut. La Bible dit : " Celui qui gagne des âmes est sage… "

III. La troisième et dernière chose que je voudrais partager avec vous en rapport avec le Pain de Vie, c’est le verset 33 de Matthieu 13 : " Jésus leur dit cette parabole : Le royaume des cieux est semblable a du levain qu’une femme a mis dans trois mesures de farine jusqu’à ce que toute la pâte soit levée ".

Dans la Bible, Ancien et Nouveau Testament compris, le levain est le symbole du mal et de l’erreur. Un seul exemple parmi beaucoup d’autres suffira pour nous en convaincre. 1 Cor.5 :6-8 dit : " Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Faites donc disparaître le vieux levain afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité ". Soit dit en passant, ce que je viens de vous lire est un exemple de plus qui confirme que le mot levain comme le mot pain doit être compris dans le sens symbolique et non littéral. C’est une invitation à fuir le mal sous toutes ses formes, qu’il soit moral ou doctrinal. De tout temps l’esprit du monde a été vu comme en opposition avec Dieu. Jacques dans son épître tonnait : " Adultères que vous êtes, ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu ". S’il assimilait les vains plaisirs du monde de son temps à de l'adultère, que dire aujourd’hui où la violence, la frivolité, la légèreté des mœurs et du langage, la corruption s’étalent au grand jour et envahissent la rue, la publicité, la mode, le petit comme le grand écran, la littérature, et conditionnent les gens " contre leur plein gré " pour parodier un humoriste à la mode. L’apôtre Paul avertissait le jeune Timothée : " Fuis les passions de la jeunesse " et citait le poète grec Ménandre : "Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs " (1 Cor.15 :33). Si nous tolérons le péché, les mauvaises compagnies, la pornographie, ce levain du mal finirait comme pour la pâte en phase de fermentation, par pénétrer tous les départements de notre vie.

Il y a d’autres obligations et privilèges liés à la vraie vie chrétienne, mais pour aujourd’hui il nous suffit de savoir que le premier pas à faire c’est celui qui nous donnera accès au Pain de Vie. Le reste viendra de lui-même par la suite. Je vous propose un court instant de prière auquel chacun peut s’associer en se recueillant.

" Ô Dieu, beaucoup d’amis parmi nous ce soir connaissaient les vérités dont nous avons parlé au début du message. Presque rien n’était nouveau pour eux. Ils savaient que ton Fils était et est encore le Pain de Vie, mais ils ne savaient peut-être pas comment avoir un accès personnel et direct avec lui.

Ils savent maintenant que la chair ne sert de rien ; ils savent que ce n’est pas par un contact physique, visuel ou sensoriel à consonance religieuse que l’on est sauvé, mais par le contact spirituel de la repentance envers toi et la foi en ton Fils Jésus-Christ. Aide-les à se tourner vers le Sauveur et à se donner à lui ". Merci Seigneur ; Amen !