LE ROI LIBERATEUR

Je lis ce soir dans le deuxième livre des rois d’Israël l’histoire suivante au chapitre 24 : "Jojakin avait 18 ans lorsqu’il devint roi, et il régna 3 mois à Jérusalem. Il fit ce qui et mal aux yeux de l’Eternel entièrement comme l’avait fait son père. En ce temps-là, les serviteurs de Nebucadnetsar (ou Nabuchodonosor), roi de Babylone, montèrent contre Jérusalem et la ville fut assiégée. Alors Jojakin se rendit au roi de Babylone qui le fit prisonnier, la huitième année de son règne et l’emmena captif à Babylone ".

Je sais que le nom de ce jeune prince devrait se prononcer Ioiakin, mais n’étant pas hébraïsant, ni vous ni moi, je suppose, je préfère en rester à la prononciation française et dire Jojakin.

Je reprends le récit là ou nous l’avions laissé et je lis au chapitre 25 et au verset 27 : "La 37ième année de la captivité de Jojakin, le 27ième jour du 12ième mois, Evil-Merodac, roi de Babylone, dans la première année de son règne, releva la tête de Jojakin et le tira de prison. Il lui parla avec bonté, et il mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui fit changer ses vêtements de prison, et Jojakin mangea toujours à la table du roi qui pourvut à son entretien journalier tout le temps de sa vie ".

Il y a dans ce récit notre histoire à chacun. Bien sûr, c’est de Jojakin qu’il est question, mais l’histoire n’est-elle pas un perpétuel recommencement ? Salomon disait : "Ce qui a été, c’est ce qui sera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ".

Jojakin fut le roi éphémère du royaume de Juda, dont la capitale était Jérusalem. Sa vie est résumée au chapitre 24 par : " Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel ", et il récolta les conséquences du mal qu’il avait fait. C’est là une loi universelle ainsi traduite dans la Bible : "Ce qu’un homme sème, cela aussi il le récoltera". Si vous semez des carottes, vous récolterez des carottes mais si vous semez des chardons, vous récolterez des chardons. La Bible dit encore : " Celui qui sème pour la chair, de la chair récoltera la corruption " et un proverbe populaire dit aussi que celui qui sème le vent récolte la tempête. Jojakin avait semé le mal pendant 3 mois, il en a récolté 37 ans de malédiction dans les geôles de Babylone. Pensez à cet effrayant rapport : 3 mois, 37 ans ! Beaucoup en sont là, ils sèment le péché dans une courte vie et ils récolteront une éternité de malédiction.

Jojakin donc était roi, et l’homme est le roi de la création. Dieu lui a donné la domination sur les animaux de la terre, les oiseaux des cieux et les poissons de la mer. L’homme est la dernière création de Dieu sur un plan ascendant. Ce à quoi ces dames rétorquent : Pardon, c’est la femme qui est le chef-d’œuvre qui a suivi le brouillon ! Le psalmiste s’écriait déjà il y a trois mille ans : " Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse " (Psaume 139 :14).

La main.

Avez-vous remarqué combien votre main est une mécanique merveilleuse ? Aucune mécanique au monde ne peut se comparer à cet organe de préhension. Elle feuillette les fines pages d’un livre, elle palpe, sent, soupèse, évalue, compare etc. Elle saisi le cube, le cylindre, la boule ronde ou ovale. Elle passe le fil dans le trou d’une aiguille…

Dans un de ses ouvrages sur les chiens-loups, Jack London raconte les pensées de ce rude trappeur de l’Alaska qui, sur le point d’être dévoré par une meute de loup, découvre la vie avec une intensité décuplée. Il voit sa main s’ouvrir et se refermer sur un bâton rugueux et s’adapter merveilleusement aux irrégularités du bois. Jamais il ne s’est vu comme en cet instant, et la pensée que ce beau mécanisme va être broyé par des crocs redoutables le rempli d’une tristesse qui frise le remords.

L’œil.

Avez-vous déjà pensé à quel point l’œil est une caméra perfectionnée ? Il est réglé à 30cm pour la lecture, et l’instant d’après, sans aucune manœuvre de notre part, il se règle sur l’infini qu’il fixe avec fidélité. Des millions de fois par jour, des millions d’impressions le frappent ; il s’en empare et les transmet en couleurs naturelles, en mouvement et en 3 dimensions au cerveau qui les mémorise dans la pensée.

La pensée.

Mais l’homme est surtout roi dans le domaine de la pensée. Il est selon ce qu’en a dit Pascal : un roseau mais un roseau pensant. De quelle élévation de pensée n’est-il pas capable ! Quelle noblesse d’esprit ne porte-t-il pas en lui ! Lui seul saisi l’abstrait, le concrétise dans sa pensée et le rend compréhensible par sa parole. Et quoi qu’essaient de nous faire croire certains sur le génie créateur de certains singes qui s’aident d’un bout de bois pour capturer et manger les fourmis d’une termitière, l’homme seul se sert de l’outil qu’il a inventé et fabriqué. Seul il invente le feu, l’entretient et s’en sert. Seul il donne une sépulture à ses morts. Seul sa face trahi les reflets de son âme ; seul il saura rire, car le rire est le propre de l’homme. Il est roi surtout parce qu’il n’est pas soumis à la loi des instinct dans ce sens qu’il peut dire non à ses instincts, ses passions et ses pulsions.

Il ne régna que 3 mois.

Et nous, combien de temps avons-nous régné sur nous-mêmes ?

Sommes-nous maîtres de toutes nos pensées ? Sont-elles toujours aussi bonnes que nous aurions aimé qu’elles soient ?

Sommes-nous aussi intègres que nous le faisons croire ?

Sommes-nous maîtres de notre volonté ? Faisons-nous toujours le bien que nous voulons faire ? Evitons-nous toujours le mal que nous ne voulons pas faire ?

N’avons-nous pas plutôt fait l’expérience si bien dite dans Romains 7 :15-25 que je résume ici librement : " …je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas parce que le péché habite en moi ; quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi ; certes je prends plaisir à la loi de Dieu, mais je vois en moi une autre loi qui me rend captif du péché. Misérable que je suis ! ".

Avons-nous toujours été maîtres de notre langue, de notre caractère, pour ne pas dire fichu caractère, de nos désirs passionnés ?

S’il nous reste un minimum de sincérité, nous devons tous admettre que comme Jojakin, nous n’avons régné sur nous-mêmes que très peu de temps. Dans le cœur de tout homme, il y a la nostalgie d’une puissance perdue, d’un paradis perdu. Nous sentons quelque part en nous, que nous n’avons pas été faits pour être vaincus et il y a en nous comme une sourde révolte contre cette idée de défaite, car le goût de la perfection est là, au fond de la nature humaine comme un reflet que nous tenons du Créateur.

Le captif.

Jojakin n’a pas seulement eu un règne éphémère, il fut aussi captif. Il fut enchaîné et, contre son gré, conduit en captivité.

On peut être captif de son caractère, et comme je l’ai dit plus haut, de son fichu caractère qui fait souffrir tout le monde autour de soi, captif de ce que certains diront pudiquement de son " tempérament ", ou de ses obsessions, ou de l’orgueil ou de l’ennui, ou de l’alcool ou de la drogue ou du tabac ; captif à ne plus pouvoir s’en libérer. Captif du personnage qu’on s’est créé comme Marilyn Monroe sex-symbol de l’Amérique, dont le biographe a dû dire que pour elle, la seule porte de sortie à ce personnage, qu’elle n’était pas en réalité, c’était le suicide.

Personne !

Non seulement il était devenu un captif, mais il n’y avait personne pour le délivrer. L’évangile (Jean 5 :1-16) nous rapporte la triste histoire de ce pauvre paralytique, devenu grabataire, qui attendait la guérison depuis 38 ans et qui a répondu à Jésus qui lui demandait s’il voulait être guéri : Je n’ai personne ! Personne !

Ou cette autre histoire, de ce jeune homme appelé le fils prodigue qui, après n’en avoir fait qu’à sa tête, se retrouve mourant de faim à garder des cochons à qui on donnait à manger, tandis que lui personne ne lui en donnait. Personne !

Et Jojakin non plus n’avait personne pour le sortir de là. Personne !

37 ans après !

Et voilà qu’après 37 ans de captivité, se lève un roi miséricordieux, Evil-Merodac, qui représente pour nous, vous l’avez deviné, Jésus, le Roi des rois et le Seigneur des seigneur, le Roi de miséricorde par excellence. La miséricorde, c’est le sentiment qui pousse à pardonner là ou on aurait le droit de punir. Et qui, je vous le demande, a été plus miséricordieux que Jésus-Christ ? Ecoutez cette voix qui descend de la croix où un jugement inique l’a conduit. Il prie pour ses bourreaux en ces termes : " Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font ! "

Et ce que Jésus a été pour ses bourreaux, il l’est aussi pour nous. Il n’a pas changé. Le Christ ressuscité et glorifié n’est pas différent de celui qui est passé sur cette terre en laissant dans son sillage le parfum de la miséricorde divine. Et la Bible dit que Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement.

La miséricorde d’un roi païen a atteint Jojakin dans le fond de sa prison où il était depuis 37 ans. De même, la miséricorde du Seigneur a été plus grande que les grands péchés d’un brigand crucifié à ses côtés, plus grande que les grands péchés d’une Marie-Madeleine, d’un Saul de Tarse ou d’un Fernand Legrand qui vous parle ce soir et qui sait de quoi il parle.

Mais, dira quelqu’un, ma vie a été une nuit de péchés ; Il est la lumière qui dissipe la nuit !

Ma vie n’a été qu’une longue suite d’erreur ; Il est la vérité qui supplante l’erreur ! Il est écrit (Romains 5 :20) : " Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ". 

Il lui releva la tête.

Je crois que ce que le monde a le plus besoin, dans les heures critiques que nous traversons dans notre siècle de violence et de corruption, c’est de rencontrer Celui qui lui fera lever les yeux plus haut que le triste spectacle qui s’offre à ses regards. Quand une civilisation ne sait plus lever les yeux vers le ciel, c’est que le désastre est imminent.

Du temps de Noé, comme aussi du temps de Sodome et de Gomorrhe, les symptômes qui allaient déclencher un déluge d’eau puis un déluge de feu étaient visibles : outre la corruption et la violence, dont ils avaient rempli leur monde, ils mangeaient, buvaient, se mariaient, vendaient, plantaient, bâtissaient comme si de rien n’était. Ils avaient les yeux tournés vers le bas et le dos tourné au ciel.

Avant la chute de Rome, le peuple criait: " Du pain et des jeux !" Ces dangereux symptômes se retrouvent aujourd’hui avec une intensité accrue.

Son bonheur, l’homme le cherche dans le matérialisme, l’abondance de biens, l’argent, le confort, choses qui forment la trame de ses revendications sociales.

Ses plaisirs, il les cherche dans ce qu’il y a de plus frivole, artificiel et superficiel.

Sa sécurité, il la cherche dans des assurances de toute sortes et en dehors de la protection divine.

Sa satisfaction, il la trouve dans l’assouvissement de ses passions et de ses instincts débridés.

J’ai eu entre les mains une feuille rationaliste qui, faisant l’état des lieux de notre millénaire, a ma grande surprise, a écrit (je cite) : " Ce sont là les signes infaillible de la fin d’un monde ".

Si vous avez désappris à espérer le secours d’En Haut, écoutez ce que disait le Psalmiste : " Je lève mes yeux vers les montagnes…D’où me viendra le secours ? Le secours me vient de l’Eternel qui a fait les cieux et la terre. Il ne permettra point que ton pied chancelle ; celui qui te garde ne sommeillera point…il gardera ton âme ; l’Eternel gardera ton départ et ton arrivée dès maintenant et à jamais " (Ps.121)

Quand on naît de nouveau, pour reprendre l’expression même de J-C, les yeux s’ouvrent aux réalités éternelles. Les choses qui paraissaient être une folie deviennent des réalités quotidiennes comme la prière. La prière, considérée par Alfed de Vigny comme une lâcheté, devient la plus belle élévation de l’âme. Je vous prends à témoin de ce que je vais dire : la seule chance de salut qui s’offre à nous en tant qu’individu, famille ou nation, c’est de lever la tête en haut et de dire comme le psalmiste : " Conduis-moi au Rocher qui est plus haut que moi! " (N.I.V)

Il le tira de prison.

Quand le Seigneur entreprend chez quelqu’un une œuvre de délivrance, il ne fait pas le travail à moitié. C’est déjà quelque chose de relever l’espoir d’un prisonnier et de lui faire entrevoir la délivrance, de lui promettre la liberté. C’est bien, certes, mais ce n’est pas assez. Entrevoir la délivrance c’est une chose, être délivré c’en est une autre. Evil-Merodac tira Jojakin de sa prison ! Jésus-Christ nous tire aussi de la prison du péché et il ne nous en fait pas sortir avec les menottes aux poignets ! Il fait tomber les chaînes les plus solides ; les habitudes les plus funestes et les plus ancrées, il les rompt ; les passions les plus infâmes, il les brise : quand Satan mettrait une légion de démons pour retenir un captif, au commandement de Jésus, cette légion infernale lâchera prise. Si Satan en personne montait la garde de peur que vous ne soyez sauvés, la seule vue de Jésus-Christ lui ferait vider les lieux. Quelqu’un a dit avec justesse : Il n’est pas une chaîne, fut-elle forgée au fond de l’enfer que Jésus-Christ ne puisse briser ! Il est écrit : " Il a brisé les portes d’airain, il a rompu les verrous de fer " (Ps.107 :16).

Soyez assurés que quand vous lèverez les yeux vers le libérateur, vos jours de défaite seront comptés. Le jour où Jésus a été condamné à la place de Barrabas, celui-ci n’est pas resté un jour de plus en prison. Le jour où le brigand repentant a regardé à celui qui à côté de lui portait ses péchés, il a pu s’entendre dire : " AUJOURD’HUI, tu seras avec moi dans le paradis ". Et si nous croyons que Jésus-Christ a subi à notre place la peine de nos péchés, nous aussi nous pouvons sortir libres de la condamnation qui pèse sur nous.

Je me dois toutefois de signaler la différence qu’il y a entre le roi de Babylone et Jésus-Christ : c’est qu’il lui a suffi d’un bon mouvement certes, mais d’un simple décret pour libérer Jojakin. Tandis que Jésus-Christ, lui, a dû payer l’infini de la dette des coupables que nous sommes. Et cela, il l’a fait dans l’infini de sa personne et l’infini de ses souffrances à la Croix.

Il lui parla avec bonté.

Le peuple de Palestine s’étonnait des paroles de grâce qui sortait de sa bouche, et ceux-là même qui étaient allés pour le surprendre dans ses paroles et avoir des raisons de l’accuser, revenaient confondus en disant : " Jamais homme n’a parlé comme cet homme ! ".

Un jour qu’il entrait dans Jéricho, il vit un publicain juché sur la branche maîtresse d’un arbre pour le voir passer. Il ne l’a pas apostrophé en termes blessants, il ne lui a pas dit : Vil collaborateur à la solde de l’occupant ! Ce qui eut été vrai. Non, il lui a dit : " Zachée ! ". Il l’a appelé par son nom : " Zachée, hâte-toi de descendre ; car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison ".

Et quand il a parlé à la femme Samaritaine qui, bien avant son temps pratiquait l’amour libre et le mariage à l’essai, certes il a tenu envers elle des paroles vraies, mais pas de propos durs, au point qu’elle a pu dire aux gens de son village : Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait, ce qui sous entendait : Vous aussi vous me l’avez dit, mais vous me l’avez mal dit, en tous les cas pas comme lui a su me le dire.

Ecoutez-le dire à cette femme prise en flagrant délit d’adultère, qu’on voulait lapider : " je ne te condamne pas non plus, va et ne pèche plus ! "

Il y a bien des années que je marche avec le Seigneur ; nous avons fait un bon bout de chemin ensemble ; j’ai souvent trébuché en cours de route ; j’ai parfois pris des chemins de traverse ; j’ai voulu prendre ce que je croyais être des raccourcis qui n’ont fait qu’allonger ma route ; il m’est arrivé de lâcher sa main pour faire mon petit solo ; je l’ai souvent déçu, mais je puis rendre témoignage que je n’ai jamais trouvé trace de dureté en lui. Tout ce qu’il m’a dit au travers de la Bible, de diverses épreuves, même de celles qui m’ont fait pleurer, y compris ses corrections paternelles, tout était empreint de bonté.

Il l’éleva au-dessus des autres rois.

Au-dessus des rois qui étaient avec lui à Babylone, c’est-à-dire à une place de suprématie. Quand le Seigneur nous sauve, il nous élève à la dignité de fils de Dieu selon ce qu’en dit le prologue de l’évangile de Jean : "A tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ". Il n’y a au monde pas de position plus élevée que d’appartenir à Jésus-Christ. La Bible dit que Dieu nous voit déjà assis dans les lieux célestes et que nous sommes appelés à partager sa gloire et son règne.

Savez-vous que les rachetés, après les vicissitudes de cette terre, seront appelés à occuper le plus haut rang dans le ciel, même au-dessus des anges car il est écrit  que nous jugerons même les anges ? (1 Cor :6 :3).

Il changea ses vêtements de prison.

La Bible enseigne que rien de souillé n’entrera dans la présence de Dieu. Or, nous sommes tous souillés par le péché puisque nous sommes tous pécheur et que tout péché est une souillure devant Dieu. Il nous faut donc être vêtus d’une autre justice que la nôtre.

L’apôtre Jean, le visionnaire de l’île de Patmos, nous raconte dans son livre de l’Apocalypse, qu’il voit une multitude innombrable, tous revêtus de vêtements blancs. Qui sont-ils ? Ce sont ceux, est-il dit, qui ont lavé leur robe dans le sang de l’Agneau. Ils étaient donc souillés eux aussi. Combien cela me rassure, ce n’était pas des êtres hors série, canonisés avec un trop plein de bonnes œuvres, non, mais des pécheurs comme vous et moi qui ont dû laver le passé de leur vie en se repentant de leurs péchés et en mettant leur foi dans le sang de Jésus-Christ qui purifie de tout péché.

Un ami m’a un jour raconté qu’il avait vu des forçats au travail sous la surveillance de leurs gardiens. Ils portaient leur tenue de prison ; il était impossible de se méprendre sur leur identité. Je me suis souvenu de son commentaire : " avec des vêtements pareils, on ne va nulle part sinon en prison ! " De même, revêtus de nos habits de pécheurs, on ne va nulle part sinon en enfer.

" Un tison arraché du feu " C’est ce que dit Zacharie 3 en parlant de Josué le plus haut dignitaire de la caste religieuse juive. Malgré son rang élevé, on voit que  Josué était couvert de vêtements sales et que Satan se tenait là pour l’accuser. Mais le Seigneur, sous l’appellation de l’ange de l’Eternel, dit : " Ôtez-lui les vêtements sales, qu’on mette sur sa tête un turban pur ". Puis s’adressant personnellement à Josué il dit : " Voici, j’enlève ton iniquité et je te revêts d’habits de fête ! "

Voyez le fils prodigue, ce jeune homme qui a mal tourné, qui revient couvert de confusion à la maison de son Père. Il est couvert des haillons de sa déchéance ; il porte sur lui l’odeur persistante des cochons qu’il avait gardés. Il revient tel qu’il est, car il ne peut pas faire autrement. Mais si c’est tel qu’il est que son Père le reçoit avec amour, ce n’est pas tel qu’il est qu’il le fait entrer dans la maison. Ecoutez-le dire à ses serviteurs : " Apportez dehors la plus belle robe et l’en revêtez… ".(Luc 15 :22, J.N.D.)

Autrement dit, il ne se change pas à l’intérieur mais dehors, à l’extérieur. De même, ce n’est pas dans l’au-delà, dans l’autre vie qu’il faudra penser à être revêtu du salut de Dieu, c’est aujourd’hui, c’est maintenant.

Il le reçut à sa table.

De même, après nous avoir revêtu d’un habit de fête, le Seigneur nous admet en sa présence ; il nous permet de vivre tout près de lui ; la vie avec lui devient un tête-à-tête permanent. Quel honneur pour nous d’être reçu à sa table dans un face à face continuel ! Le psalmiste, auteur des cantiques d’Israël disait : " Il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite ".

Dans le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, qu’on décrit comme un livre effrayant, il y a une scène touchante qui me vient à l’esprit. On la trouve au chapitre 3 et au verset 20. C’est de Jésus-Christ qu’il est question, mais aussi de vous et de moi quand il dit : " Voici, je me tiens à la porte (sous-entendu de notre cœur) et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi ". Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce texte qui est tellement riche, mais je me contenterai de relever que quand J-C. entre dans une vie, c’est lui qui apporte les provisions. C’est un festin qui commence, un banquet dont les victuailles ont nom de : pardon, vie éternelle, paix, joie, bonheur, salut, communion et j’en passe…

Il pourvut à son entretien journalier, tous les jours de sa vie.

Le passé est effacé, le présent est comblé et l’avenir est assuré ! On est en plein psaume 23 dont voici un résumé : " Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me conduit près des eaux paisibles, il restaure mon âme ; quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal… tu dresses devant moi une table et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de ma vie ".

Remarquez que Jojakin, pour en revenir à lui, n’a pas été reçu par le roi de Babylone pour une visite éclair d’un jour mais pour tous les jours de sa vie. C’est comme le salut, on y entre en un instant mais pour tous les instants. Le Seigneur ne nous tire pas de la prison de nos péchés pour nous faire entrer dans la religion des grandes fêtes du calendrier chrétien : une visite à Noël, une deuxième à Pâque, une autre à la Pentecôte et une dernière à la Toussaint. Non ! On n’imaginerait pas qu’un amoureux vienne voir sa dulcinée qui habite la rue d’à côté quatre fois par an et qu’à chaque fois il lui glisse dans la boîte aux lettres sa photo, une K7 avec l’enregistrement de sa voix, et un petit mot d’accompagnement : Ma chérie, je t’aime, pense à moi en écoutant ma voix et en regardant mon portrait ; au revoir, je t’enverrai des cartes postales…si j’y pense !! Excusez mon ton badin ; Musset avait raison de dire : On ne badine pas avec l’amour. Si j’ai employé cette illustration un peu burlesque, c’est pour vous faire comprendre que le Seigneur, qui nous a aimé au point de donner sa vie pour nous, ne veut pas faire de nous des chrétiens du dimanche. Comme pour Jojakin, c’est tous les jours qu’il nous veut à sa table pour tout partager avec nous, en attendant de partager son ciel, son règne et sa gloire.

Et pour nous faire saisir l’intensité de son désir de nous avoir à lui et avec lui, il emploiera ce qu’on appelle en français un pléonasme, une répétition volontairement inutile : " un entretien journalier de tous les jours ". C’est ce qu’il a dit dans la prière dominicale : " Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour " au quotidien ! Ce sera sa façon de s’y prendre pour nous avoir avec lui chaque jour. Et le Seigneur veillera à ce qu’il en soit ainsi. Il le fera jusqu’à la fin mais un jour à la fois.

Un kilomètre de marche est une succession de pas. On ne peut pas faire cette distance en un seul pas, mais l’un après l’autre, un seul à la fois. Et pour être sûr de nous voir revenir près de lui et à sa table, c’est au coup par coup qu’il pourvoira aux besoins de notre âme.

Il en a fait la promesse, il s’y est engagé et notre Seigneur est un gentleman, il tiendra parole jusqu’à la fin, mais un jour à la fois.

Voilà le Roi qu’est Jésus ; voilà ce qu’il veut commencer à faire pour vous dès aujourd’hui. Qui aurait peur de venir et de vivre journellement avec Celui dont je résume l’offre ?

Je termine par une dernière question : Pourquoi Jojakin a-t-il dû attendre 37 ans avant de sortir de prison et d’être reçu à la table du roi ? C’est peut-être parce qu’il lui a fallu tout ce temps-là pour se repentir du mal qu’il avait fait. Le fils prodigue n’a pas été reçu par son père avant de se repentir. Et si Jojakin s’était humilié beaucoup plus tôt, c’est aussi beaucoup plus tôt qu’il serait entré dans cette heureuse délivrance. Alors, pourquoi ne pas régler la question de votre salut ce soir ? Pourquoi attendre plus longtemps avant de dire à Dieu comme ce fils prodigue : J’ai péché contre le ciel et contre toi ?

L’occasion vous est donnée de le faire ce soir. Nous nous recueillons un instant et dans le silence qui suit, j’invite chacun à faire le point dans sa vie et de le dire à Dieu dans une prière intérieure que vous pouvez suivre et prendre à votre compte si cela peut vous aider : " Seigneur, j’admets et je regrette la mal que j’ai fait et qui me vaut d’être séparé de toi : Je ne prends pas le risque de rester éternellement séparé de toi. Je te demande de me sortir de mes prisons intérieures ; je suis captif de tant de liens qui dominent sur moi. Je me sens parfois comme enchaîné par mes passions. Seigneur, j’aimerais que tu me reçoive à la table de ton Fils. J’ai faim, j’ai soif d’être aimé de toi. J’aimerais repartir à zéro avec ton Fils. Je crois qu’il s’est sacrifié pour moi et je lui donne ce soir les rênes de ma vie. Merci Seigneur ".